Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 17:28

makris-greece_1.jpgUn libéral, tel Sarkosy par exemple, fustigera toujours le chômeur, l’accusant systématiquement de profiter de la « générosité » (sic) de l’Etat pour s’éterniser volontairement dans « l’assistanat », assimilé à « un cancer »(re-sic). Et il s’évertuera à affaiblir les syndicats pour livrer les salariés pieds et poings liés au patronat ainsi rendu omnipotent.

En revanche, un social-démocrate misera tout sur le dialogue social afin que les solutions aboutissent à un véritable donnant-donnant. Encourager par des mesures appropriées les entreprises à investir et développer l’emploi, et provoquer en toutes circonstances la négociation entre partenaires sociaux. Compétitivité et dialogue social sont les deux mamelles de la social-démocratie.

Alors, le pacte de confiance proposé par le président Hollande aux chefs d’entreprises, social-libéral ou social-démocrate ?

Les patrons réclamaient comme ils ne cessent de le faire depuis des décennies des allègements de charges contre la promesse de créer des emplois. Pour eux, les charges qui pèsent sur leur budget les empêcheraient d’investir et d’accroître leurs activités qui favoriseraient la création d’emplois. On note que déjà, le président Giscard d’Estaing, puis le président Mitterrand avaient  consenti des baisses de charges sans qu’en dépit de leurs promesses, notamment de Yvon Gataz jadis patron du CNPF,  les patrons aient créé les milliers d’emplois promis.

François Hollande les prend au mot et leur annonce,  en échange de créations d’emplois, la suppression des cotisations familiales dues par les entreprises. Elle s’ajouterait au Crédit d’impôt pour la création d’emploi (CICE), ce qui représenterait un abaissement de charges d’environ 30 milliards d’euros. C’est du donnant-donnant, bref un contrat de confiance.

 Pour suivre une telle opération, il est prévu la mise en place de commissions de suivi et de contrôle des opérations. Tout cela avait été plus ou moins imaginé par la droite au pouvoir avant 2012, mais jamais concrétisé. Aujourd’hui, mal placée pour combattre ce qu’elle avait elle-même suggéré, elle avance des critiques injustifiées, preuve de mauvaise foi. Et il ne s’agit nullement de « comités Gustave, Théodule, Hippolyte » comme le prétend « le Figaro ». On ne peut pas laisser les choses aller de soi sans un contrôle de leur mise en pratique, ne serait-ce que pour mesurer leur adéquation à la situation et leur efficacité. Et de plus, on a vu par le passé combien les initiatives gouvernementales sont restées sans contrepartie. Là, le libéralisme serait comme « le renard libre dans un poulailler libre ». Il faut que contre cet allègement conséquent de charges, le patronat crée véritablement des emplois et ne se contente pas d’accroître ses marges, ce qui serait un marché de dupes.

Prompte à dénigrer par principe tout ce que pourrait réaliser la gauche, la droite n’a de cesse de caricaturer les propositions du gouvernement. Bureaucratie tatillonne, voire bolchevique prétend-elle. Il faudrait laisser le champ libre au patronat. Autrement dit, il faut contrôler les salariés, soupçonnés de tricher avec le chômage et les arrêts maladie, tandis que les patrons seraient tous vertueux. Mais où sont alors les « patrons voyous » que dénonçait naguère Sarkosy ?

Et ce contrat de confiance que propose François Hollande n’est pas non plus un cadeau fait aux entreprises comme le prétendent les maximalistes et les idéologues de la gauche extrême. Ce sont bien les entreprises qui créent les emplois. Il faut donc bien créer les conditions favorables pour leur permettre de le faire. Il faut donc leur alléger la barque des coûts de production pour favoriser la production et la compétitivité. Il n’y a pas de miracle.

Hollande aurait opéré une volte-face par rapport à son programme de campagne ? Outre qu’il faut toujours faire preuve de pragmatisme et non d’idéologie, les mesures annoncées sont bien marquées de social-démocratie : confiance envers les partenaires sociaux pour un véritable dialogue social et non pas stigmatisation des salariés privés d’emplois, et incitations pécuniaires aux entreprises pour encourager la croissance.

Voilà donc un bon contrat de confiance. Que chacun joue sa partition dans la clarté.

Mais il faudrait aussi que les entreprises fassent preuve d’audace et d’initiatives. Certes, le poids des charges est un des freins à la compétitivité. Mais comme le souligne le « Think-Thank » TERRA NOVA, la qualité de la production pèse aussi. Comparativement à celle de l’Allemagne, la production française ne se hisse pas à un niveau équivalent : « La production de bas de gamme est trop chère et celle de haut de gamme est trop rare ». Il conviendrait donc de changer le logiciel de la production afin de se placer sur les rangs des meilleurs. En ce domaine, les chefs d’entreprises ont encore beaucoup de progrès à faire.

 

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 13:46

photo-1236009330857-1-0

Parce qu’un jour, un chef de l’Etat a eu l’imprudence de déclarer spontanément au cours d'une conférence de presse que « Avec Carla, c’est du sérieux », des scribouillards sans scrupules d’une revue de caniveau se sont cru autorisés à épier les faits et gestes du président Hollande dans sa vie privée et à en faire leur fond de commerce.

Lorsque le maire de Paris Jacques Chirac avait équipé la capitale de motos-crottes, on avait pensé du coup que les trottoirs seraient assainis. Hélas, il se trouve encore des « fouille-m... » pour encombrer désormais les kiosques à journaux de torchons souillés et nauséabonds.

O, France, terre des saveurs, des couleurs et des fragrances, comment te préserver des remugles et des miasmes de plumitifs crapoteux ?

 

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 18:49

 

cartoon-cute-funny-hiss-robin-hood-snake-Favim.com-87521_la.jpgM. M’Bala M’Bala prénommé Dieudonné distille la haine et l’insulte sous le masque de l’ humoriste et prétend manier la dérision, tandis qu’il jongle habilement avec le sous-entendu. Au demeurant, « on peut rire de tout,  mais pas avec n’importe qui » (Pierre Desproges dixit).

Mais alors qu’il propage ses élucubrations nauséeuses à travers ses pitreries, d’aucuns voudraient lui reconnaître le droit à la liberté d’expression, tandis que d’autres souhaiteraient qu’on se consacre plutôt à lutter contre la crise, comme si pendant la crise, le cirque ne tournait pas. Toujours d’après ces brillants stratèges, il ne fallait pas se focaliser sur les ignominies lancées contre la ministre de la justice Christianbe Taubira. Bref, ne rien faire, ne rien dire qui nous détournerait de la crise, quand bien même la maison serait en train de brûler. Et tant pis si les barbares frappent à nos portes.

On nous dit que M’Bala M’Bala a astucieusement organisé son insolvabilité, échappant ainsi à toutes les amendes qui lui sont infligées. Pourtant, quand un contribuable faillit à ses devoirs, ne reste-t-il pas en dernier recours à la disposition du fisc la contrainte par corps ? 

La liberté d’expression, oui, mais pas de liberté pour les bonimenteurs qui jonglent avec la haine et l’insulte. Car dans ce cas précis, la liberté opprime, et c'est la loi qui protège.

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 09:41

Tomboy.jpgNon, le film « Tomboy » ne dérange pas que les tenants d’une droite traditionaliste comme semble le laisser entendre « le Monde » du 24/12/2013.

L’homoparentalité et la théorie du genre sont en débat. Elles ont leurs détracteurs comme leurs défenseurs les plus farouches. Quoi de plus normal. Laissons donc ce débat suivre son cours le plus démocratiquement, d’éminents spécialistes y contribuent, le nourrissant de leurs arguments les plus charpentés.

Mais de grâce, laissons l’Ecole hors du champ clos où ont lieu tous ces échanges, parfois « à couteaux tirés ». L’enfant n’est qu’un adulte en devenir. Dépourvu qu’il est durant tout son développement de tout l’appareil critique qui lui permettrait de participer à la « disputatio », l’y introduire par effraction ne ferait que le perturber ou le déterminer a priori. Puisqu’il s’agit de lui faire confiance, laissons lui le temps de grandir et de se déterminer librement.

Il faut se garder de se laisser éblouir par tout ce qui est nouveau en se jetant à pieds joints sur tout ce qui surgit dans le champ du débat. On se souvient de l’engouement suscité par l’apparition jadis de la lecture globale ou naguère des mathématiques modernes ou de l’analyse structuraliste, ce qui a provoqué de regrettables dégâts en milieu scolaire. Or, ici, il s’agit plus sérieusement de toute la construction de la personnalité de l’individu.

Errare humanum est, perseverare diabolicum.

 

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 13:14

france.jpgChassez le communautarisme par la porte, il revient par la fenêtre.

Avant de  lancer « la refondation de la politique d’intégration », le premier ministre Jean-Marc Ayrault a constitué cinq groupes de travail thématiques composés de représentants de l’Etat, des collectivités locales, des associations, des partenaires sociaux, des chercheurs ou encore des experts qui ont travaillé sur la question, invités à lui faire des propositions. Ces comités de « sages » ont donc remis au premier ministre cinq rapports.

On se demande tout de même pourquoi avoir créé ces assemblées consultatives nouvelles alors qu’il existe déjà un Haut Conseil à l’Intégration chargé de donner au gouvernement et aux pouvoirs publics des avis et des propositions en la matière. Toujours cette manie incurable de créer des « comités Gustave, Théodule ou Hyppolite » qui se marchent sur les pieds sans produire de travaux efficaces.

Et surtout, comment des « sages » censés chercher le consensus susceptible de garantir un peu de concorde au sein de la société aient pu aussi allègrement présenter des propositions propres à déclencher la zizanie et la polémique ?

Car, ces rapports proposent clairement entre autres de revenir sur tout l’appareil législatif obtenu précédemment après un long travail conduisant à un consensus national caractérisant notre République, une, laïque, et indivisible.

Ainsi, par exemple, il est clairement suggéré d’abolir la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école publique, et le port de la burqua dans l’espace public, loi jugée par ces « sages » discriminatoire, alors qu’elle vise justement à empêcher l’exclusion ou les tensions entre groupes se distinguant par l’appartenance religieuse, ce qui a fini par faire consensus.

Autre proposition : la valorisation de la langue arabe et l’enseignement d’une langue africaine dès le collège, au motif qu’il faudrait reconnaître «  la place essentielle de l’apprentissage et de la valeur de la langue parlée en famille » (sic).

On ne répètera jamais assez que la laïcité, un des socles de la République Française, consiste à respecter toutes les croyances, que l’on croie en Dieu ou qu’on n’y croie pas, mais que, vu la diversité des croyances au sein de la société, il convient d’en réserver les manifestations dans la sphère privée, seule garantie de paix sociale. Et c’est l’Etat qui est le garant de cette paix par la neutralité. Donc, aucun particularisme ni favoritisme envers aucune croyance, encore moins d’ostentation.

Quant aux enseignements, pourquoi privilégier telle langue pratiquée en milieu familial, alors que la langue française est celle de tous les citoyens de ce pays sans distinction aucune. Et les langues étrangères sont enseignées selon le seul critère de leur rayonnement dans l’environnement. Là où la demande est forte, l’arabe, mais aussi le chinois ou le russe sont enseignés sans discrimination.

Enfin, cerise sur le gâteau, « la France devrait assumer la dimension arabo-orientale de son identité et sortir de son attitude postcoloniale", Non, l’identité de la France s’est forgée au cours de son inclusion dans la sphère gréco-romaine, doublée de l’imprégnation de la culture judéo-chrétienne. Tout le paysage artistique et architectural en témoigne. La culture arabo-orientale n’a fait que l’effleurer et encore, tardivement.

Mais en définitive, on constate bien que toutes ces demandes reflètent une tendance à promouvoir le communautarisme, le différentialisme ou le multiculturalisme, toutes prétentions à déconstruire ce qui a fait notre République une et indivisible. Il y a déjà eu les revendications pour des repas spécifiques dans les cantines scolaires, des dérogations pour des absences relatives à journées religieuses, des lieux de prières dans les entreprises ou les centres d’examens, etc ..., toutes manifestations qu’on aurait voulu prises en compte par l’autorité publique en infraction avec la règle de la laïcité.

Une intégration réussie est celle où le candidat fait l’effort d’adopter les valeurs communes qui font le lien au sein de la République. C’est la communion autour de ces valeurs qui fonde la communauté. Nul n’est contraint d’y entrer, mais n’y entrent que ceux qui en acceptent et respectent les valeurs.

Faisons donc résolument barrage contre tout ce qui tendrait à conduire la société française vers ce qui ne serait plus qu’un agrégat de cultures disparates. Chacun peut librement et légitimement  entretenir et pratiquer au sein de sa sphère privée tout ce qui éventuellement lui rappellerait ses origines. Mais il n’est pas question d’en faire le corpus de ce qui définit notre communauté.

Enfin, comment se fait-il que ces propositions aussi exposées à la polémique et aussi propices à provoquer le fractionnement de la société aient pu être publiées sur le site gouvernemental ?

Et comment au reçu de ces rapports le premier ministre a-t-il pu saluer « la grande qualité de ces travaux »  et déclarer que leurs préoccupations serviront de base au travail que le gouvernement engagera pour définir les grands axes de la nouvelle politique d’intégration de notre pays ?

Tout cela laisse pantois ! Est-ce fortuit, est-ce calculé, et le cas échéant dans quel but ? A qui profite le crime ?

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 15:11

Communication7.jpgAu cours d’un déplacement de la ministre de la Justice, Christiane Taubira à Angers le 25 octobre 2013, on a pu entendre les insultes lancées par une jeune manifestante de 12 ans qui avait dit à la ministre socialiste " C'est pour qui la banane, c'est pour la gueunon". Le mouvement La Manif pour tous avait rapidement réagi affirmant qu’il s’agissait d’«un acte isolé» qui «n'est pas représentatif de la mobilisation pacifique des Angevins».

Or, on peut nettement constater sur une vidéo mise en ligne par le site Angers-Mag info plusieurs enfants aux couleurs de la Manif pour tous scander des propos racistes tout en tendant à Christiane Taubrira des peaux de bananes, le tout encadré par des adultes qui ne les empêchent pas d’agir.

Comment ne pas être saisi de nausée devant  ce qu'il faut bien appeler l'ignominie qu'à subie la ministre de justice? Et que ce soit ceux-là même qui prétendaient se battre pour protéger l'éducation de leurs enfants qui ont ainsi poussé leur progéniture à cette abomination en dit long sur leur éthique. Est-ce ainsi qu'ils conçoivent leur rôle de parents? Et où sont en la circonstance les enseignants que l'on n’entend plus, eux qui n'avaient pas assez de voix ni de larmes pour pleurer sur le sort de Léonarda, alors qu’on ne les a pas ou guère entendus quand des centaines de boat-people, adultes et enfants fuyant la misère ou la terreur, sont morts noyés à l’approche des côtes italiennes ? Que pensent-ils du comportement de ceux qui pourraient être leurs ouailles? On a récemment invoqué l'introduction de la morale à l'école? Ne serait-ce pas là, en l'occurrence, un sujet tout trouvé de méditation?

Et voilà que les récents congés de la Toussaint passés, parents, collégiens, lycéens et étudiants secondés par leurs syndicats respectifs remettent le couvert, cherchant à faire plier les pouvoirs publics pour faire revenir Léonarda dont la famille a été expulsée par les voies les plus légales, comme si la rue pouvait abroger une loi.

Quant au relatif silence des medias, peut-être ont-ils cherché à éviter de monter en épingle ce qu'ils ont craint d'ériger en exemple à suivre? Mais à vouloir minimiser systématiquement de tels écarts de conduite, ne fait-on pas plutôt le nid de la barbarie?

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 10:40

 

Expulsions-2013.jpgLa loi concernant les expulsions d’étrangers irréguliers auxquels le droit de séjour a été refusé stipule que les enfants ne doivent pas être séparés de leurs parents. Leonarda Dibrani a donc été légalement expulsée avec sa famille. Si on conteste cette loi, il faut donc demander son abrogation ou son amendement. Mais il paraît pour le moins surprenant qu’on exige sa transgression sous l’unique effet de la dictature de l’émotion.

Certes, il y a la forme sous laquelle les autorités ont appliqué la décision judiciaire. Et il existe des moyens pour sanctionner ceux qui auraient d’aventure outrepassé par leur zèle les consignes légales.

Mais est-il légitime, parce qu’on pleure dans les chaumières et les collèges, que les pouvoirs publics se soumettent à cette pression et reviennent sur une décision légale ? Il n’y aurait alors plus de raison de légiférer. A quoi servirait alors le parlement ? Quelqu’un n’avait-il pas dit très justement naguère que « on ne gouverne pas avec la rue » ?

Il faut donc dire clairement à ceux de nos représentants qui cherchent à camper une posture qu’ils ont en l’occurrence fait le mauvais choix. Quant aux collégiens, il faut leur signaler que la mort de centaines de « boat-people » en Méditerranée à l’approche de Lampedusa aurait peut-être mieux mérité leur énergie et leur émoi.

Partager cet article
Repost0
5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 08:18

loadimgLe système capitaliste régi par la propriété privée des moyens de production et la recherche du profit n’a à s’encombrer ni de la morale ni de la philanthropie qui relèvent d’un tout autre domaine que celui de l’économie. Celle-ci est une technique, celles-là relèvent de l’éthique.

A l’origine, le libéralisme économique avait largement profité à ceux qui détenaient les moyens de productions, les travailleurs étaient à la merci des patrons desquels dépendaient intégralement leurs moyens de vivre. Les conditions de travail et les salaires relevaient du bon vouloir des patrons. La soumission des employés était donc la règle. Entre les partenaires sociaux, la partie était inégale.

Au travers de longues et âpres luttes, parfois sanglantes, les travailleurs ont obtenu progressivement que leur soient reconnus des droits matériels et sociaux. Parmi ces droits, le droit de grève qui du coup plaçait les luttes sociales à peu près à armes égales.  Ainsi le système économique libéral a été paré d’un vernis qui le rendait plus supportable. Il pouvait se développer et croître au service de la société. Les uns réalisaient légitimement leurs profits et les autres avaient la garantie de pouvoir jouir de leurs droits dans leur travail. Chacun y trouvait plus ou moins son compte. Les inégalités sociales restaient plus ou moins tolérables.

Les nouvelles technologies, et notamment l’informatique et la vitesse de l’information, la financiarisation et la mondialisation ont rendu tout l’échafaudage obsolète, inadéquat et il n’y a eu de cesse d’abattre tout ce qui s ‘érigeait en obstacle à la course vers toujours plus de profit. Tout doit désormais être soumis au diktat de la compétitivité et à la rentabilité. Ce n’est plus l’économie qui est au service de la société, ce sont les humains qui doivent s’adapter à la réalisation du profit. Les emplois deviennent désormais la principale variable d’ajustement de l’économie elle-même convertie à la finance. Le système est soumis à sa propre course sans fin, le prix acquitté par les travailleurs souvent sans emploi est ravageur. On voit bien que ce système ne répond plus aux besoins de la société, il n’a pour seul objectif que de multiplier les profits aux mains d’une minorité, abandonnant sur place de plus en plus de mutilés sociaux. On a vu apparaître une nouvelle catégorie sociale : celle des travailleurs pauvres.  Les restos du cœur, créés par Coluche en 1985 pour assister provisoirement les laissés pour compte de la casse sociale doivent être multipliés en 2013, soit près de 30 ans après, pour répondre au saccage opéré par la jungle financière. Quant aux entreprises, une simple OPA peut les dépecer et les livrer aux prédateurs que sont les groupes financiers, réfugiés dans des paradis fiscaux, et qui jonglent avec la délocalisation, à la poursuite effrénée de la rentabilité.

Nous sommes sur la voie non pas d’une crise, comme ne cessent de nous le seriner les responsables de tous bords, mais au sein d’une profonde mutation et on ne reviendra plus en arrière. Alors, face à un système devenu fou et nuisible à la société, que fait-on ? Chercher à le réformer, l’améliorer, le renforcer ? Balivernes. Il n’est désormais profitable qu’à une minorité qui continue à s’épanouir tandis que la majorité s’étiole ou fait naufrage. Les inégalités sociales se creusent de façon éhontée[1]. Il manque un nouveau Zola pour dépeindre la nouvelle société

« Est-ce donc ainsi que les hommes doivent vivre » ? (d’après L.Aragon)

Ainsi devenu, ce système nuit à la société. Il poursuit sa destruction. Alors, l’heure n’est plus au rafistolage, il faut changer radicalement de système.



[1] La population mondiale est estimée à 7 milliards au 31 octobre 2011 selon les Nations Unies

D’après les données du Crédit Suisse dans son rapport Global Wealth Databook 2012, , le patrimoine mondial total détenu par les habitants de la planète est estimé à 223 000 milliards de dollars, Il est réparti de façon profondément inéquitable 

De cette richesse, moins de 10 % de la population mondiale en détient 82,4 %, alors que 70 % des habitants n’en détiennent que 3%.

 

 

Partager cet article
Repost0
23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 20:02

deputes-belges-unanimes-niqab-burqa-public-L-1-copie-1.jpg« D’après l’Observatoire de la Laïcité, le département des Yvelines enregistre le plus grand nombre de contrôles d’identité visant les femmes voilées ». (Le Monde 23/7/13). Comme il s’agit des incidents de Trappes, on parle évidemment ici du voile intégral. Et Le monde ajoute : « Pour Fatima 32 ans, Quand on est contrôlée cent fois, ça pète ».

 A bien y réfléchir, s’il s’agit d’un centième contrôle du voile intégral sur le même lieu, c’est donc que la contrevenante bien informée n’a délibérément pas voulu se soumettre à la loi. Alors, obstination ou provocation ?

Que dit cette loi ? En substance que :

 "Nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage"

Sont notamment interdits le port de cagoules, de voiles intégraux (burqa, niqab...), de masques ou de tout autre accessoire ou vêtement rendant impossible l'identification de la personne. 

Si une personne voilée refuse de se découvrir dans un service public, il lui sera demandé de quitter les lieux.

En cas de refus d'obtempérer, la police ou la gendarmerie interviendra pour dresser un procès-verbal et contrôler l'identité de la personne. Si la personne voilée accepte de montrer son visage, elle recevra une convocation pour une audience devant un juge de proximité; si elle refuse, elle sera emmenée au poste de police.  

Alors, chacun pourrait-il impunément interpréter la loi à sa convenance pour la détourner et ainsi marquer son exceptionnalité ou sa marginalisation volontaire par rapport à la communauté nationale ? Que dirait-on du quidam qui exprimerait son exaspération ou sa tendance à tout « faire péter » parce qu’il aurait été contrôlé pour la nième fois à téléphoner en conduisant ? Ou de celui qui aurait brûlé un feu rouge pour la nième fois ?

Plus subtil, Kamel Laouadi, 32 ans dit qu’ »il faut arrêter de venir toucher à la religion tout le temps ».

Voilà l’argument choc prompt à emporter l’adhésion des foules ; or, les voix les plus autorisées de la religion musulmane affirment que le voile intégral  n’est pas une prescription rigoureuse de l’Islam. Alors, libre aux partisans d’une interprétation sectaire de la religion de se conduire comme ils l’entendent, mais à une seule condition : se conformer en public aux lois de la République. Nul n’est censé ignorer la loi, et la loi s’impose à tous. Et les forces de l’ordre ont pour mission de la faire respecter. Revendiquer des lois particulières, cela s’appelle des privilèges. Il n’en est pas question.

Partager cet article
Repost0
21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 08:54

affiche-officielle-interdiction-port-niqab-espace-public.jpgLes autorités et la police dénoncent les violences qui ont troublé la ville de Trappes vendredi 19 juillet durant la soirée et une grande partie de la nuit. Bien entendu, rien ne peut justifier qu’on s’en prenne avec violence aux représentants de l’ordre et en recourant au vandalisme contre les édifices publics.

Mais comme d’habitude, il semble qu’en l’occurrence, chacun soit resté au milieu du gué, hésitant à employer les termes appropriés, à appeler un chat un chat, bref, tout en condamnant comme il se doit des actes répréhensibles, à dénoncer clairement ce qui a motivé chez les émeutiers ces débordements.

A l’origine de tout ce chambardement, il y a bien eu une contravention à la loi, et on doit la dénoncer avec fermeté et sans détour. Il semble d’ailleurs que le même incident ait eu lieu à Argenteuil et avec les mêmes causes. Tout cela a des relents de provocation. Ne peut-on pas y voir la volonté de tester la capacité des autorités à faire respecter la loi ? Peut-on aujourd’hui faire respecter la loi sans encourir des tentatives d’intimidation pour la détourner ? Il est interdit de se présenter en public le visage entièrement voilé. Cela vaut pour tout individu se déplaçant en milieu ouvert. Et tout représentant de l’ordre doit en assurer le respect. Qu’au moins cela soit dit avec la fermeté qui s’impose.

Vendredi, il semble que parce qu’un tel fonctionnaire a tenté de faire respecter les textes, les contrevenants aient eu recours à l’esclandre et à la violence. Et ce serait pour manifester contre la sanction qui leur a été infligée que les troubles ont éclaté.

Reposons, puisqu’il le faut, la question : Serait-il donc impossible désormais d’assurer le règne de la loi commune au prétexte que certains voudraient en faire une application communautariste ? Et continuera-t-on indéfiniment à craindre de dénoncer ouvertement une telle dérive redoutant d’être taxé à tort d’on ne sait quelle phobie ? En toutes circonstances, force doit rester à la loi.

N’est-ce pas justement cette abdication devant ce qui est une tentative d’intimidation ou de terrorisme intellectuel pour neutraliser les réactions aux dérives qui risque de faire les beaux jours de l’extrême droite? Continuera-t-on de lui abandonner l’exclusivité de la défense des valeurs de la République et des règles du vivre ensemble ?

6a01156fb0b420970c0120a61717ad970c-800wi

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de roger.rossi.over-blog.com
  • : questions d'actualité. Evènements vécus.
  • Contact

Recherche

Liens