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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 09:50
Macron et les "Gaulois réfractaires"

La grogne a éclaté à partir d’une taxe supplémentaire sur les carburants présentée comme une contribution à la transition écologique. Or, on sait que seule une faible partie sera affectée à ce secteur. D’où le mouvement des « Gilets jaunes ». Comme demandait leur égérie : « Où va not’ pognon » ? On alourdit la fiscalité mais on continue de supprimer des services publics (hôpitaux, postes, écoles, trains régionaux, etc…), contraignant les citoyens à utiliser leur voiture pour accéder à l’un d’eux. Où est à ce prix la transition écologique ?

Les contribuables savent depuis fort longtemps que les prélèvements obligatoires sont le plus souvent versés au budget général d’où sont ensuite répartis les différents besoins.

En d’autres termes, ils constatent que ce qu’on leur prend dans les poches sert à combler le déficit budgétaire.

Tout cela ne suffirait pas forcément à déclencher une tempête si la politique fiscale du gouvernement Macron portait le sceau de la justice sociale. Or, loin s’en faut. Il suffit de rappeler la suppression de l’I.S.F. sur le patrimoine mobilier sans aucune contrepartie, la suppression de l’exit-taxe, la flat-taxe au bénéfice des plus riches, et face à ces largesses, la baisse de l’A.P.L., l’augmentation de la C.S.G. pour les retraités, la dissociation par la baisse du taux des retraites d’avec l’indice du coût de la vie, l’augmentation des taxes sur le carburant, le gel des salaires des fonctionnaires, bref, pratiquement une ponction sur le niveau de vie des Français moyens et modestes au profit des plus riches.

Ainsi donc, après une telle accumulation d’injustices et d’indifférence envers « les Gaulois réfractaires » (Macron dixit), comment s’étonner de l’explosion de colère spontanée dirigée vers le « Président des riches » ? Trop, c’est trop !

Et de surcroit, voilà un Président qui dit vouloir privilégier le travail, et qui alourdit les taxes pétrolières pour ceux qui sont contraints de se déplacer pour travailler.

Les Gilets jaunes manifestent en ordre dispersé à travers toute la France et au nombre total d’environ 300 000 d’après un décompte du ministère de l’Intérieur. Mais 70% des Français approuvent ou soutiennent le mouvement, et 25% (un des taux les plus bas enregistrés en faveur des chefs d’Etat successifs de la Vè République) des Français approuvent le Président de la République. Cela ne dit-il rien de la désaffection des citoyens envers la politique suivie par ce  gouvernement ? Cela ne pose-t-il pas en définitive un problème de confiance générale, voire de légitimité ?

Intervenant à la télévision pour tenter de calmer le jeu et de rassurer les citoyens, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré « avoir entendu » les manifestants, mais qu’il ne changerait pas de cap. En d’autres temps et en d’autres circonstances, un autre Premier ministre, Alain Juppé avait déclaré « rester droit dans ses bottes ». On a vu ce qui s’en est suivi.

Dans ces conditions, pourquoi venir à la télévision si c’est pour dire simplement « Rien à cirer » ?

Comment va évoluer la situation ? Un mouvement spontané, sans leaders, sans cohésion, sans programme défini, qui alors aurait la légitimité pour définir le cadre d’une éventuelle négociation, les objectifs à poursuivre et le terme du mouvement ? Mais au demeurant, y aura-t-il seulement négociation, ce gouvernement étant à ce point autiste ? Alors, gare à la colère qui pour l’instant sourd dans les tréfonds de la déception.

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9 novembre 2018 5 09 /11 /novembre /2018 10:24
Où va la Gauche?

Depuis le séisme électoral de 2017, la gauche se cherche à tâtons comme dans un couloir aveugle, sans guide adoubé ni boussole idéologique. Au demeurant, peut-on encore parler de « LA Gauche » quand ne subsistent désormais que des débris épars ?

Et chacun de se demander comment en est-on arrivé là ?

Une réponse argumentée, clairvoyante et sans concessions nous est donnée par la Fondation Jean Jaurès et dont « Le Monde » du 9 novembre 2018 rend compte.

Des détracteurs souvent venus de la Gauche même ont tendance à accuser François Hollande et ses soutiens d’avoir trahi leurs promesses et de n’avoir pratiquement rien fait au gouvernement pour redresser le pays plongé dans le marasme économique et social.

On peut beaucoup reprocher à François Hollande quant à sa méthode de gouvernement et à ses choix durant son quinquennat, mais tout en signalant ses manques et ses faiblesses, le rapport de la Fondation rend justice à son action gouvernementale qui n’a pas été inexistante, et il s’en faut. (voir le compte rendu du journal).

Mais alors, d’où vient ce délitement de la gauche et au premier rang, la désagrégation progressive de la gauche de gouvernement à mesure que s’écoulait le quinquennat ?

Parmi de sérieuses raisons soulignées par le rapport, on ne peut négliger quelques cactus dressés sur la route de l’exécutif au sein même de la gauche.

Notons par exemple : « … la faiblesse intellectuelle du PS durant les dix années d'opposition. (…) La gauche de gouvernement a  insuffisamment repensé quelques problématiques clés ", qu'il s'agisse du rapport à  l'économie, de l'Europe ou de l'islam ». 

Bref, pour moi, le P.S. en particulier n’a pas eu le courage de faire son « Bad-Godesberg » et d’assumer son ralliement à l’économie de marché et de s’affirmer résolument en parti social-démocrate partisan de la transformation par la réforme, dans les pas de Léon Blum et de Michel Rocard. Ce dernier n’avait-il pas déclaré : « Nous ne voulons pas casser la machine mais la réformer en commençant par l’Education et la Santé » ?

Mais surtout : «  la Fondation Jean-Jaurès fustige également " un excès d'irresponsabilité collective " de la part de tel ou tel partenaire social (patronat et CGT notamment), des Verts et, d'abord et avant tout des socialistes, au premier rang desquels les " frondeurs " qui, " emportés dans une surenchère sans fin ", ont contribué à convaincre " que les socialistes étaient divisés sur tout, y compris sur l'essentiel ".

On a bien lu : les " frondeurs " qui, " emportés dans une surenchère sans fin ».

L'ancienne secrétaire d'Etat à la formation professionnelle Clotilde Valter déclare  elle aussi: « Laisser penser que ce serait le bilan de François Hollande seul, c'est se moquer du monde. " soulignant ainsi la responsabilité, dans l'échec du quinquennat, des oppositions internes. (cf Le Monde du 9/11/2018)

On se souvient par exemple que, Benoît Hamon, à l’époque frondeur en chef parmi d’autres et pourfendeur acharné du gouvernement proclamait qu’avant de parler d’union de la gauche ou de solidarité gouvernementale, il convenait de ne pas mettre la charrue avant les bœufs et qu’il s’agissait avant tout de se mettre d’accord sur un projet. Et de mettre en pièces celui du gouvernement.

Et voilà qu’à présent, avant même qu’il y ait eu au moins un commencement de début de consensus programmatique, il appelle à l’union des forces de gauche. Alors, cette fois, union pourquoi faire ? C’est là qu’apparaît rétrospectivement la posture que tous ces frondeurs adoptaient naguère.

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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 10:18
Macron et le Peuple

L’un des griefs majeurs fait à Macron est d’être fort éloigné des véritables soucis et des attentes de ceux qui souffrent, d’un mot, de « ceux d’en bas » comme les appelait l’ancien premier ministre J.P. Raffarin.

Evidemment, Macron a toujours gravité dans l’entre soi, de « l’Enarchie » à la Banque ou à la haute fonction publique, sans jamais véritablement côtoyer le peuple qui travaille ou qui peine à joindre les deux bouts. Et manque aggravant, aucun mandait électif local ou de circonscription plus large qui aurait pu lui permettre d’approcher toutes les couches sociales et d’en connaître les problèmes .

D’où les écarts de langage blessants envers les humbles. « Ceux qui ne sont rien », « les fainéants », les illettrées », etc … il y en a plein le magasin.

Alors, devant la grogne montante, il tente de compenser en utilisant ici ou là des termes qui lui paraissent faire « peuple » ou « djeûne » :

 Dans le texte : « il faut cesser d’emmerder (sic)  les retraités ». « Ça, c’est pas bibi » etc …

Cela change-t-il le fond ? Bien naïf qui s’y laisse prendre. A trop vouloir faire l’ Ange, on fait la bête. Et il faut  garder en tête la fable de La Fontaine de l’âne qui veut revêtir la peau du lion ; il y aura toujours ses oreilles qui dépassent.

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 12:48
En marche?

Macron est sans doute un esprit particulièrement aiguisé maitrisant tous les mécanismes de l’Economie tels qu’il les a appris à l’E .N.A. en étudiant brillant qu’il a du être. Les théories économiques n’ont sans doute pour lui aucun secret, mais ce ne sont que des théories. Et la tête emplie de ce gigantesque savoir lui a malheureusement fait perdre de vue que l’Economie n’est pas une science exacte.

Imbu de son immense savoir théorique, il a oublié ce précepte d’or énoncé au XVIè siècle par Montaigne : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine ».

Frappé de cette amnésie, il applique à tout va ses connaissances théoriques acquises et ne se soucie guère des retombées néfastes qu’elles peuvent provoquer sur les citoyens les plus démunis. Au demeurant, il les ignore, n’ayant d’yeux énamourés que pour les « premiers de cordée », ces start-upers, ces entrepreneurs audacieux qui partent tétant la cuiller d’argent qu’ils ont à la bouche. Fi des gens « qui ne sont rien » (Macron dixit).

Accusation partisane ? Il suffit d’examiner toutes ses mesures économiques ou fiscales.

Suppression de l’Impôt sur la fortune mobilière ( mais les riches ne sont pas des philanthropes, ils placent leur argent où ça leur rapporte le plus), flat-taxe (plafonnement de la taxe sur les plus-values), suppression de l’exit-taxe (taxe sur l’évasion fiscale), etc …

Et comparaison, augmentation de la CSG des retraités, augmentation des taxes sur le carburant, gel du traitement des fonctionnaires, suppression de l’indexation des retraites sur le coût de la vie, etc …

Bref, en Macronie, on cajole les riches, et on envoie les pauvres chercher en face du boulot. On donne aux uns ce qu’on prend dans la poche des autres.

En marche?
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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 11:19
Emmerder les retraités?

Les médias bien informés par des sources dites sûres font dire à Macron :  « Il faut arrêter d’emmerder les retraités » Soit.

Mais suivons attentivement ce que nous dit l’économiste Daniel Cohen :

La politique menée par Macron prend dans la poche des retraités 3 milliards d’euros par an en désindexant les pensions de retraites par rapport à l’inflation.

A cela, s’ajoutent les 4,5 milliards d’euros annuels de hausse de la CSG payée par les retraités.

Or, les baisses d’impôts sur le capital (suppression de l’ISF sur les capitaux mobiliers et taxe forfaitaire unique sur les plus-values du capital) coutent à l’Etat 4,5 milliards d’euros en année pleine.  En pratique, donc, elles seront financées à 90% par la hausse de la CSG des retraités.

Cela revient à considérer que le gouvernement opère un transfert de richesse des retraités vers les détenteurs de capital, c’est à dire vers les riches, sinon les plus riches.

Qui a dit que Macron était le « président des très riches » ?

Evidemment, toutes ces mesures sont présentées par le pouvoir comme des incitations à l’investissement, et comme un encouragement au travail.

Mais demande-t-on des contreparties à tous les riches qui bénéficient de tant de largesses autant qu’on en exige des chômeurs  contre les indemnités qui leur sont octroyées ?

Macron est l’ardent promoteur de l’activité, voire de l’action ou de l’initiative, principalement de l’initiative individuelle . Il y aurait presque du « Malheur aux vaincus ». Toujours les « premiers de cordée » !

Mais il faudrait peut-être lui rappeler que les retraités d’aujourd’hui ont été les actifs d’hier ou d’avant-hier, et qu’on leur doit peut-être les Trente glorieuses qui ont permis de faire de la France ce qu’elle est devenue avant que la mondialisation ne l’ébranle.

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27 septembre 2018 4 27 /09 /septembre /2018 11:19
Allo? ... Doctour Frankenstein

Lors de l’adoption du PACS, puis du mariage pour tous, de mauvais esprits osaient prédire qu’immanquablement, on s’acheminerait vers l’adoption de la P.M.A. (Procréation médicalement assistée) pour tous, puis vers celle de la G.P.A. (gestation par autrui) pour tous au nom de l’égalité, (on devrait plutôt dire ici l’égalitarisme). Et soyons en sûrs, on y va ! Le Comité national d’Ethique vient de se prononcer en faveur de l’adoption de la P.M.A. pour tous. Gageons que le mantra de Macron étant « je fais ce que je dis » (Mais n’avait-il pas promis aussi qu’avec lui, les pensions de retraites ne diminueraient pas ?), cela se fera.

Mais alors, dans la foulée, pourquoi ne pas s’élever contre le privilège (car au nom de cet égalitarisme, c’en est un) des femmes d’être les seules à pouvoir enfanter ? Qu’attendent nos distingués chercheurs pour nous affranchir de cette scandaleuse inégalité ? La science ne pourrait-elle pas tout ?

Aujourd’hui, d’éminents chercheurs se consacrent avec acharnement à maîtriser l’I.A.  (l’Intelligence Artificielle) et nous prédisent une ère radieuse (sic) de ce qu’on appelle le Transhumanisme, voire le Posthumanisme, où il sera possible de connecter le cerveau de l’homme (ou de la femme, souci d’égalité) avec un ordinateur (artificiellement intelligent), décuplant ainsi les capacités cognitives et d’acquisition des humains. Allons plus loin, l’humain étant faillible au contraire de l’ordinateur, pourquoi ne pas en faire simplement l’auxiliaire de la machine qui par nature est débarrassée de tout affect et de tous scrupules moraux, bref de tous obstacles à l'action ?

Exagération ou fantasme ? Selon la loi de Gabor, « tout ce qui est possible un jour se fera » !

Mais qu’on se rassure, tout cela ne peut être que réticences de furieux réactionnaires confits, voyons ! Laissons les Cassandre vaticiner et soyons donc MODERNES !

Mais dans quel monde voulons nous vivre?

 

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 14:06
le travail, une chaîne?

En réponse à un horticulteur au chômage qui lui faisait part de sa difficulté à retrouver un travail, M. Macron a répliqué qu’il lui suffirait de traverser la rue pour trouver un emploi dans une brasserie ou un restaurant.

Bref, pour le Président de la République, puisqu’il y a des chômeurs d’une part, et des emplois vacants d’autre part, il suffirait de les coupler systématiquement et ainsi, on aurait résolu le problème du chômage. « Mais bon sang, mais c’est bien sûr », aurait dit le commissaire Bourrel !

Cet épisode démontre bien que M. Macron est un productiviste forcené. Pour lui, il convient de satisfaire la bonne marche de la production en comblant le vide des emplois par le trop plein des chômeurs.

Peu importe que chacun ait eu le souci de son épanouissement au travers d’une activité qui aurait pour lui du sens et pour laquelle il aurait fourni l’effort d’une formation appropriée. Et peu importe la bonne opinion de soi au travers de la bonne œuvre accomplie.

La production et les services manquent de main d’œuvre, que les chômeurs s’y emploient. Qu’importe la pénibilité ou le manque de considération des tâches répétitives ou harassantes. Et les chômeurs qui regimbent sont des « fainéants », cela va de soi !

Et d’ailleurs, pourquoi a-t-il oublié d’ajouter que les chômeurs auraient aussi leurs chances en Roumanie ou en Chine par exemple, s’ils n’étaient pas aussi empotés ?

On se heurte toujours devant M.Macron à une forme d’autisme, une incompréhension de ce que vivent ou ressentent les citoyens. A des doléances précises, à des expressions de détresse ou de colère justifiée, il renvoie des formules à l’emporte-pièce ou des réparties blessantes : « les fainéants, les illettrés, ceux qui ne sont rien, … »  tout à l’avenant. Cela démontre à la fois une méconnaissance des soucis des citoyens et un certain mépris des petites gens.

Pour lui, seuls les « premiers de cordée » ont sa considération et ses prévenances.

Qui a parlé du « président des riches » ? Que l’on est loin du lyrisme et de la marche triomphale et prometteuse de la campagne électorale. On a désormais les deux vraies faces de Janus.

 

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17 septembre 2018 1 17 /09 /septembre /2018 09:23
L'affaire Benalla

L’affaire Benalla :

 

Le volet judiciaire :

Alexandre Benalla a été mis en examen des chefs de "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité temporaire de travail", "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l'autorité publique", "port et complicité de port prohibé et sans droit d'insignes réglementés par l'autorité publique", "recel de violation du secret professionnel" et "recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo protection".

 

Le volet politique :

Les commissions d’enquête de l’Assemblée Nationale et du Sénat cherchent à connaître la position exacte  de Benalla à l'Élysée. Il n’est pas question ici d'infraction pénale, mais de relations de pouvoir au sein de l'Élysée.

Quel a été le véritable rôle d'Alexandre Benalla auprès d'Emmanuel Macron.

Pourquoi Alexandre Benalla disposait-t-il d'un permis de port d'arme alors que son rôle officiel était de coordonner différents services en cas de déplacement du Président.

De même, pourquoi était-il le seul chargé de mission à l'Élysée à disposer d'un appartement sur le site du Quai d'Orsay, dont il a reçu les clés après sa rétrogradation qui ne le conduisait plus qu'à accompagner les déplacements privés du chef de l'Etat et à gérer des événements internes au palais.

Se pose aussi la question de la légèreté et de l'effectivité de la sanction infligée à Benalla dans les jours qui ont suivi le 1er mai. La sanction telle qu'elle a d'abord été annoncée - 15 jours de mise à pied sans salaire et une rétrogradation - est déjà jugée très légère par certains. Mais il apparaît que Benalla a finalement pu travailler sur plusieurs gros événements publics, et qu'il a touché son salaire car seul son reliquat de congés lui a finalement été retranché.

 

Visiblement dans cette affaire, les objectifs de la Justice et des commissions d’enquête du Parlement sont bien distincts, conformément aux textes constitutionnels.

Or, depuis que la commission d’enquête du Sénat, seule survivante après le désistement de la commission de l’Assemblée nationale s’apprête à reprendre ses convocations et ses travaux, la fébrilité et les déclarations tonitruantes des membres de l’Exécutif fusent, cherchant à faire croire que la commission d’enquête sénatoriale outrepasse ses prérogatives et viserait à « destituer le Chef de l’Etat »(sic)!

Christophe Castaner, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement visant la commision d’enquête déclare : « Si certains pensent qu’ils peuvent s’arroger un pouvoir de destitution du président de la République, ils sont eux-mêmes des menaces pour la République ».

Nicole Belloubet, ministre de la Justice dénonce « l’instrumentalisation politique de l’affaire Benalla par la Commission d’enquête » De même avait-elle justifié le refus de Benalla de répondre à la convocation de la commission d’enquête, déclarant qu’ « une immixtion … du Parlement dans le pouvoir judiciaire serait choquante »

Benjamin Grivaux porte-parle du gouvernement s’élève contre « l’ambition politique personnelle du sénateur de la Manche (Philippe Bas, président de la commission d’enquête) »

Enfin, cerise sur le gâteau, un appel téléphonique du Président de la République lui-même au Président du Sénat Gérard Larchet pour lui demander de « garantir les équilibres institutionnels », estimant que la commission d’enquête s’en éloignait.

A l’évidence, toutes ces déclarations ou interventions de la part de l’exécutif visent à déconsidérer la commission d’enquête et à déplacer le problème vers la confusion des pouvoirs. Alors dans la foulée, pourquoi ne pas dénoncer une tentative de coup d’état ?

En vérité, on décèle là une particulière fébrilité et un vent de panique qui posent question.

Qu’y a-t-il derrière tout ce branle-bas de combat ? Qu’est-ce qui pousse tout l’équipage exécutif à jouer le père fouettard ?

Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau s’est judicieusement interrogé : « Qui est cette petite frappe pour qu’il puisse bénéficier du soutien de tout l’appareil d’Etat » ?

Bonne question.

 

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 13:26
Riches/pauvres en Macronie

ISF : Mesure phare du projet de loi de finances, la réforme de l’impôt sur la fortune est censée encourager les investissements dans les entreprises. Un cadeau fiscal aux plus aisés en forme de pari risqué.

Coût pour l’Etat : 3,2 milliards.

Revenus du capital : Un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou « flat tax ») : Coût pour l’Etat : 1,3 milliard.

L’« exit tax », mise en place en 2011, à la fin du quinquennat Sarkozy, et alourdie sous Hollande, cible les contribuables qui détiennent plus de 800 000 euros de titres (actions, obligations) ou la moitié du capital d’une entreprise, et qui seraient tentés de s’exiler fiscalement – notamment en Belgique – afin de vendre leur société sans avoir à payer d’impôt sur la plus-value : Sa suppression décidée par Macron: manque à gagner potentiel lié à l’extinction du dispositif, qui pourrait s’élever à… 6 milliards d’euros, selon Christophe Pourreau, responsable de la direction de la législation fiscale à Bercy. Soit bien davantage que les 2,5 milliards d’euros avancés jusqu’ici par le gouvernement.

La transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de charges pour les entreprises, la baisse du taux d’impôt sur les sociétés (IS) qui démarrera dès l’an prochain, la suppression de la quatrième tranche de la taxe sur les salaires : Coût pour l’Etat : 1,2 milliard d’euros.

En revanche, le surcoût lié à la majoration du CICE de 6 % à 7 % au titre de 2017 (versé en 2018) coûtera 4 milliards d’euros et son équivalent pour les associations, 0,6 milliard

Autrement dit, bien plus de 10 milliards d’euros accordés aux plus riches sans que des obligations  leur soient imposées en contrepartie.

Mesures pour lutter contre la pauvreté :

Trois mois après la polémique suscitée par les propos de M. Macron "sur le pognon de dingue" que coûtent selon lui les aides sociales, le plan pauvreté, appelé à entrer en vigueur le 1er janvier 2019, "se chiffre à 8 milliards d'euros, répartis sur quatre ans.

Mais on sait que une part significative des 8 milliards annoncés correspond à un simple redéploiement de budget.

Et des obligations et des contrôles stricts sont imposés aux futurs bénéficiaires, souvent stigmatisés et taxés d’assistanat par la droite.

 

Il y a bien du sacré mou entre les « premiers » et les « derniers »  de cordée macronienne. Le temps que les premiers soient passés, les derniers peuvent sombrer corps et âmes dans la crevasse.

 

En 2015 ;

Fraude fiscale : 21,2 milliards d’euros

Fraude aux prestations (RSA, APL, etc …) : 0,248 milliards d’euros.

 

Riches/pauvres en Macronie
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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 13:08
Paroles, paroles ...

A chaque mesure restrictive ou contraignante décrétée par le gouvernement d’Edouard Philippe et que les citoyens jugent préjudiciable à leur niveau de vie, les thuriféraires de Macron nous renvoient au prétexte qu’il l’avait annoncée durant sa campagne électorale, et que cela est donc démocratiquement validé. Et circulez, il n’y a rien à redire. Soit.

Donc, florilège des annonces de campagne présidentielle de Emmanuel Macron :

« il n’y aura pas de perte de pouvoir d’achat, c’est l’essentiel. Je ne propose pas de baisser le niveau des retraites, je le maintiendrai ».

Ou encore face à François Fillon :

« Pas d’économies sur le dos des retraités comme vous le proposez ».

Il y en a comme cela des tonnes.

Alors, il l’avait dit, ou il ne l’avait pas dit ? Ou s’il l’avait dit, était-ce peut-être au sortir de la brasserie de « la Coupole » où il avait célébré et bien arrosé son élection avec ses amis ?

Attention : L’abus d’alcool est préjudiciable à la santé.

Rappelons tout de même à Monsieur Macron que son mantra est en substance : « Ce que je dis, je le fais ». Alors, chiche !

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