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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 00:23

gaza afp4-copie-1Par trois fois depuis 2008, l’armée israélienne a engagé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza dans le but déclaré de détruire les capacités du Hamas d’envoyer des roquettes en direction du territoire israélien. Avec quels résultats au final ?

Il y eut d’abord l’offensive israélienne « Plomb durci » menée contre le Hamas du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 commencée par des raids et des bombardements aériens, suivis par une offensive terrestre.  L'objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas lancés depuis la bande de Gaza, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement. L’opération visait particulièrement  les militants du Hamas et la destruction des centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

Le 19 janvier, selon un bilan provisoire, 1 315 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne dont plus de 410 enfants et 100 femmes, et plus de 5 285 autres ont été blessés. 65 % des tués ont été des civils. Côté israélien, 3 civils et 10 soldats israéliens ont perdu la vie, et 113 soldats ont été blessés ainsi que plus de 84 civils.

Puis vint l’opération « Pilier de défense », une offensive militaire menée par l' armée israélienne du 14 novembre 2012 au 21 novembre 2012 après l’assassinat de Ahmed Jaabari, chef militaire des Brigades Izz al Din al-Qassam.

Pour Israël, c’était une riposte aux attaques transfrontalières et tirs de roquettes de moyennes et longues portées du Hamas, du Jihad islamique et diverses autres organisations islamistes de la bande de Gaza contre le territoire israelien. Ces hostilités s'inscrivaient dans le contexte des confrontations entre Israel et le Hamas depuis le début de l’année 2012.

Le bilan humain au soir du 21 novembre 2012:

On compte du côté israélien :

·    Cinq Israéliens tués dont un soldat.

·    240 civils blessés.

On compte du côté palestinien :

·    177 Palestiniens tués, 120 d'entre eux étaient « engagés dans des activités terroristes ».

·    900 Palestiniens, militants et civils blessés.

Enfin ces derniers temps l'opération militaire israélienne « Bordure protectrice » débutant le 8 juillet 2014 par une phase de bombardements aériens qui firent plus de 240 morts, alors que le Hamas tirait plus de deux milliers de roquettes confinant des millions d'Israéliens dans des abris et faisant deux morts. Le conflit s'inscrit dans le contexte du meurtre non revendiqué de 3 adolescents israéliens en juin 2014, de l'arrestation en Cisjordanie de 400 sympathisants ou membres du Hamas et du meurtre d’un adolescent palestinien brulé vif par 3 jeunes israéliens.

Pendant les 10 jours de l'Opération "Gardien de nos Frères" en Cisjordanie qui a précédé le conflit à Gaza pour tenter de retrouver les 3 adolescents, Israël avait arrêté environ 800 Palestiniens sans inculpation ni procès, avait tué 9 civils et fait des descentes dans presque 1300 immeubles résidentiels, commerciaux et publics. Son opération militaire visait les membres du Hamas relâchés pendant les Accords Schalit en 2011. En réaction le Hamas , pour la première fois depuis le cessez le feu de 2012 ,procédait aux tirs de roquettes contre Israel et ses territoires

Avant chaque bombardement, les autorités israéliennes prenaient la précaution d’avertir la population palestinienne, invitant les habitants à quitter leurs maisons. Comble du cynisme ! Etant donné le blocus total de la bande de Gaza d'une superficie de 360 km2 où vivent près de 1,7 million d’habitants palestiniens, où se réfugier ?  Même les hôpitaux et les écoles de l’ONU subissaient les bombardements tuant sans distinction des enfants !

Enfin, le 5 août 2014, un cessez-le-feu de 72 heures était conclu par l’intermédiaire de l’Egypte.

Bilan au matin du 6 août 2014 :

Côté palestinien :

Près de 1900 morts dont 80% de civils, 9000 blessés, on dénombre au moins 10 000 maisons détruites. Les dégâts sont évalués à 4 à 6 milliards de dollars

Côté israélien :

66 soldats et 3 civils tués.

        Quelque 520 000 Palestiniens déplacés par les combats sont rentrés chez eux, mais plus de 65 000 personnes n'ont plus d'endroit où vivre, plus de 10 000 maisons ou appartements ayant été détruits ou sévèrement endommagés, selon le communiqué de l'ONU.

Or, sans que cela soit une réelle surprise, un ancien porte-parole du Hamas a été trouvé mort jeudi 7 août dans un quartier de la ville de Gaza violemment bombardé par Israël, a annoncé le mouvement islamiste. Ayman Taha a été tué par les forces israéliennes qui l'ont « atteint dans un appartement où il se trouvait avec plusieurs autres personnes » dans le quartier de Chajaya, a précisé le mouvement dans un communiqué.

Et quelques heures après la fin du cessez-le-feu qui a expiré vendredi 8 août à 8 heures (7 heures à Paris), un Palestinien de 10 ans a été tué et six autres personnes ont été blessées dans un raid de l'aviation israélienne, ont indiqué les services d'urgence palestiniens. Côté israélien – deux personnes, un soldat et un civil – ont été légèrement blessées par une roquette dans le sud d'Israël, a indiqué l'armée.

Au moins 18 roquettes avaient été tirées auparavant depuis la bande de Gaza. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait alors ordonné à l'armée de riposter « vigoureusement ». Des témoins et des sources palestiniennes ont fait état de frappes aériennes dans le nord et le centre de la bande de Gaza, provoquant la fuite de milliers de Gazaouis. On croyait pourtant que l’objectif de détruire les tunnels meurtriers utilisés par le Hamas avait été atteint.

 Alors, LA question :

A quand la prochaine grande confrontation, avec hélas sans doute encore plus de victimes et un plus grand désastre ?

Car, à n’en pas douter, ce cessez-le-feu n’est en fait qu’une trêve. Les dirigeants israéliens qui l’avaient justifié par l’achèvement de l’objectif fixé le 17 juillet au début de l’invasion terrestre du territoire palestinien, à savoir la destruction des tunnels utilisés par les combattants du Hamas pour s’infiltrer en territoire israélien semblent découvrir l’erreur de leur estimation.

On en constate aujourd’hui le résultat désastreux. Et cette situation absurde ne peut que durer.

Le gouvernement israélien ne veut pas lever le blocus de Gaza qui asphyxie la population gazaouie. Il continue à encourager la colonisation en Cisjordanie, transformant le territoire d’un hypothétique état palestinien en véritable peau de léopard parsemée de petits bantoustans. Il continue de refuser le dialogue avec le Hamas, mouvement tenu pour organisation terroriste qui cherche la destruction d’Israél. Cette dernière considération est justifiée sur le plan officiel. Pourtant, les évènements démontrent que la solution ne peut en aucun cas être militaire. Elle ne peut être que politique. Et pour cela, il faudra bien discuter avec le Hamas. Aux yeux de la population palestinienne, le Hamas apparaît comme un mouvement de résistance.

Un événement important est survenu le 2 juin 2014, et qui n’a pas été assez souligné. Un gouvernement palestinien d’union nationale a été constitué dans lequel sont entrés 5 ministres proches du Hamas. Cela fait suite à l'accord de partage du pouvoir entre le Hamas et le Fatah, signé le 23 avril et mettant fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne administre les zones autonomes, et la bande de Gaza dirigée par le Hamas et sous blocus israélien.

Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, c’est la « fin de la division palestinienne », Du siège de la présidence palestinienne à Ramallah (Cisjordanie) il en a salué la prestation de serment

Ce cabinet de « consensus », dirigé par le premier ministre sortant, Rami Hamdallah, est composé de 17 ministres, dont 5 de Gaza, c'est un exécutif de transition.

Le président Abbas a d'ores et déjà promis que le nouveau gouvernement rejetterait la violence, reconnaîtrait Israël et respecterait les engagements internationaux, afin de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix avec Israël.

C’est donc que malgré sa position officielle de principe concernant l’Etat d’Israél, le Hamas, partie prenante d’un gouvernement sous l’autorité du Fatah a accepté implicitement la reconnaissance de l’existence légitime d’Israel. Cela, le gouvernement de M. Netanyahou feint de l’ignorer, alors que de son côté Washington a fait part de son intention de collaborer avec le nouveau gouvernement palestinien, et a annoncé le maintien de son aide à l'Autorité palestinienne.   

Alors que cherche en réalité le gouvernement de M. Netanyahou, tandis que l’occasion présente lui est donnée de mettre le Hamas au pied du mur ? Et dans quel but continue-t-il d’encourager la poursuite de l’extension des colonies dans les territoires occupés, rendant ainsi l’émergence d’un état palestinien sur un territoire unifié dans des frontières reconnues de plus en plus improbable ?

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 15:53

xxx.jpgL’opinion publique s’émeut légitimement des conséquences désastreuses du nouvel épisode sinistre du conflit israélo-palestinien.

Mais, ici ou là, en renvoyant systématiquement dos à dos les ultras des deux camps, mais aussi dans le même élan les protagonistes du problème, il semble tout de même que certains s’arrêtent au milieu du gué. 

Le Hamas est un mouvement terroriste qui s’exonère de toutes les règles de droit et de démocratie et ses méthodes meurtrières sont tout naturellement condamnables et condamnées. Des manifestations publiques organisées le laisseraient, lui et ses thuriféraires de marbre, et n’arrêteraient hélas aucune roquette. 

A l’inverse, l’Etat d’Israël est un état démocratique où il est encore semble-t-il loisible de manifester contre la politique de son gouvernement sans risquer en principe le moindre coup de fusil de ses forces de l’ordre. Or, le voir recourir à ce qu’il faut bien appeler des punitions collectives provoquant jusqu’à ce jour plus d’un millier de morts civils dont une majorité de femmes et d’enfants, des milliers de sans abris, nous paraît scandaleux et révoltant. En aucun cas, la fin ne peut justifier tous les moyens. Comment ne pas y voir un terrorisme d’état et rester indifférent ? Etat démocratique et mouvement terroriste ne peuvent pas être jugés à la même aune. L'un est tenu à des principes de droit tandis que l'autre agit comme un voyou. 

     Dans ce conflit, les solutions ne peuvent être que politiques. L’emploi de la force armée ne peut que parer à des actions immédiates. Sur ce registre, on est uniquement dans l’évènementiel. Mais n’est-ce pas l’intransigeance d’Israël et ses violations des multiples résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU qui confortent le Hamas dans l’opinion publique palestinienne qui croit y voir  un mouvement de résistance ? Les Israeliens ont cru trouver dans la pratique systématique des check-points et des tracasseries administratives envers les Palestiniens la garantie de leur sécurité. Plus tard il a fallu y ajouter la construction d'un Mur. Aujourd’hui, ce sont les bombardements meurtriers contre la population civile. Le Hamas s’essoufflera un temps. Et après ? Que faudra-t-il imaginer d’autre pour ajouter une sécurité de plus à la sécurité ? 

L’éradication totale du Hamas ? Les données politiques du problème persistant, personne n’y croit. Mais on peut parier sans crainte que le jour où les Palestiniens verront poindre l’espoir de vivre dans un pays libre et indépendant dans des frontières reconnues, le Hamas et tous ses satellites pourront faire leurs valises ou échanger leurs kalachnikovs contre des charrues ou des tracteurs.

 

 

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 14:28

1011306-Israel_et_les_territoires_occupes.jpgD’après le journal « Le Monde » du 25/7/2014, on apprend qu’au cours de l’intervention militaire des forces armées israéliennes à Gaza en réponse aux tirs de roquettes du Hamas sur le territoire d’Israël, plus de 74% des victimes palestiniennes sont des civils, et notamment des enfants. Comment l’ONU pourrait-elle se cantonner dans son mutisme, et la communauté internationale dans son indifférence ?

Mercredi 23 juillet 2014, lors d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la haut-commissaire des Nations Unies Navi Pillay a déclaré : « Il y a une forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d’une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre... Le nombre élevé de morts parmi les civils dément l’affirmation que toutes les précautions nécessaires auraient été prises ».

Parallèlement, elle a très justement accusé le Hamas de mener des attaques aveugles contre des zones civiles, violant « les principes de distinction et de précaution ».

Pour la première fois dans la longue, trop longue histoire du conflit israélo-palestinien, s’agissant du comportement de l’armée israelienne, on ose employer le terme de « crimes contre l’humanité ». Va-t-on comme d’habitude lorsqu’il s’agit de discuter de la politique israélienne, subir l’accusation-massue d’antisémitisme ? A cette aune, bien des juifs français ou d’ailleurs, pour leur honneur, risqueraient de subir la même opprobre.

Jadis, lorsque l’Espagne était franquiste, que la Grèce des Colonels était fasciste, ou que l’Afrique du Sud était ségrégationniste par exemple, on pouvait librement se prononcer contre ces pays pour un boycott en déclenchant un débat, mais sans pour autant subir une accusation d’anti on ne sait quoi d’intimidation. Aujourd’hui encore, on peut librement suggérer des sanctions contre la politique nucléaire de l’Iran, contre l’annexion du Tibet, de la Crimée ou naguère du Koweit et emporter l’approbation de la majorité de l’opinion publique.

Israel ne respecte aucune résolution du Conseil de sécurité, continue impunément l’extension de ses colonies en territoires occupés de Cisjordanie, asphyxie pratiquement la population palestinienne de Gaza et des territoires occupés, rend leur vie harassante de tracasseries administratives et sécuritaires. Les Arabes israéliens ne jouissent pas des mêmes droits que les Israéliens de confession juive. Quelles sanctions ? Oserait-t-on suggérer un éventuel boycott, des protestations ou des indignations, une comparaison entre les punitions collectives massives et aveugles pratiquées par Israël envers les palestiniens de Gaza et la politique des otages civils pratiquée jadis par les armées allemandes d’occupation ? Antisémitisme, vous dit-on !

Comment alors s’étonner du gain de popularité du Hamas au sein d’une fraction de la population palestinienne pour qui il fait figure de parti de la « Résistance » ?

A l’exception des extrémistes que sont par exemple le Hamas et le Hezbollah, personne aujourd’hui ne songe à contester aux Israëliens le droit de vivre en sécurité dans leur pays. Certes, pour certains encore, la création de l’Etat d’Israël prend l’aspect d’une colonisation ; des juifs européens, principalement venus de l’Europe de l’est et du centre, fuyant le nazisme et l’antisémitisme, sont venus s’établir en Palestine, consolidant leur établissement après une expropriation des terres palestiniennes et une guerre contre les états arabes. Mais désormais , la création de l’Etat d’Israël a acquis valeur juridique et donc légitime après la reconnaissance unanime des membres de l’ONU. Et exiger la dissolution aujourd’hui de cet état reviendrait à exiger dans la foulée celle des Etats-Unis au profit des Amérindiens, du Canada au profit des Indiens du grand Nord, de l’Australie au profit des Mélanésiens, etc... Vaste programme.

Alors, destruction du Hamas ? Plusieurs opérations militaires l’ont tentée dans le passé sans succès et avec les mêmes sinistres effets collatéraux. Au demeurant, l’éradication hypothétique du Hamas entraînerait sans aucun doute l’émergence d’un autre organisme terroriste similaire affirmant la même prétention à la résistance contre l’occupation et contre la colonisation. Se souvenir des paroles du « chant des partisans » de Kessel et Druon : « Ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ».

Manifestement, il faut cesser de tourner autour du pot et de s’épuiser à ne discuter à en perdre le souffle que du volet évènementiel. On oublie les causes initiales du conflit interminable : le droit des Palestiniens à avoir un état viable et délimité par des frontières internationalement reconnues et respectées. Leur droit à disposer d’eux-mêmes et à définir librement le fonctionnement de leur administration, leur économie et leur défense.

Ces principes entièrement respectés et une négociation sincèrement entreprise dans le but véritable d’y aboutir entraineraient immanquablement le déclin du Hamas qui n’aurait plus de faux alibi de résistance. A l’inverse, l’autorité palestinienne gagnerait en prestige aux yeux de son peuple qui constaterait son efficacité à mener des négociations fertiles.

Mais les Israéliens le souhaitent-ils réellement ? Leur nouveau président élu n’a-t-il pas affirmé ouvertement son opposition à la création d’un état palestinien ? Cela ne révèle-t-il pas la nature de la majorité de l’opinion publique ? Alors, en définitive, le Hamas ne servirait-il pas d’idiot utile aux partisans d’un Grand Israêl ? Combien encore à prévoir dans l ‘avenir d’autres opérations militaires, avec d’autres comptages aussi funestes de victimes civiles ? Un peuple qui a souffert naguère ce qu’aucun autre peuple ne peut prétendre avoir souffert, peut-il continuer à se comporter comme « un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur » ? (Dixit De Gaulle)

 

 

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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 13:42

4001414586.jpgLa cour d’assises n’a pas eu à juger le Docteur Bonnemaison pour avoir voulu mettre fin aux souffrances de sept de ses malades, mais parce qu’il a administré la mort seul, sans en référer à quiconque .

On ne peut pas admettre que le sort des malades en grande souffrance soit uniquement soumis au degré d’émotivité, à l’état psychologique ou mental d’un seul individu, tout médecin fût-il.

Et d’ailleurs, l'avocat général Marc Mariée a rappelé à la cour et aux jurés :

«  La loi, elle s'applique telle qu'elle existe. Nicolas Bonnemaison est là parce qu'il a donné la mort à des patients qui ne la demandaient pas. Nous sommes dans le droit commun. Celui qui, selon le code pénal, dit qu'il est interdit de tuer. "

 Le docteur Bonnemaison " avait une parfaite conscience de se situer dans l'interdit. Il va lui-même chercher des ampoules d'Hypnovel ou de Norcuron. Il procède lui-même aux injections. Et tout cela, ce n'est pas la pratique habituelle d'un médecin. Il n'en parle à personne, ni aux familles ni au personnel soignant. Et il n'inscrit pas au dossier médical des patients les traitements qu'il a utilisés, même quand l'infirmière lui demande de le faire. Il agit dans une opacité totale. "

On peut faire crédit au médecin d’avoir éprouvé pour ses malades une grande  compassion devant leurs souffrances, mais il avait le devoir de s’en ouvrir à ses collaborateurs et à l’ensemble du corps médical. Cette question est trop importante pour ne relever que d’une initiative personnelle. Elle se traite de manière collégiale.

«  Etre trop compassionnel, c'est faire l'économie des autres. C'est les exonérer d'une responsabilité qui, pourtant, leur appartient. " a ajouté l’avocat général

Pour avoir trop aisément fait fi de cette règle essentielle, il aurait semblé légitime que la cour d’assises inflige au médecin au moins une peine de principe qui aurait sanctionné son individualisme en la matière.

Quant à l’accueil que le public a réservé au verdict d’acquittement, il est purement indécent. Il était question de souffrance, de mort, de deuil et non d’une télé-réalité ou de la fin d’un feuilleton télévisé.

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 10:03

hamelin4.jpgLes faits :

Aux élections européennes du 25 mai 2014, le parti de Mme Le Pen est arrivé en tête avec 25,01% des bulletins exprimés, devant l'UMP (20,79%) et loin devant le PS (13,99%). Derrière, on retrouve l'alliance UDI-Modem (9,89%), EELV (8,93%) et le Front de gauche (6,34%). 

Mais on sait que 49,33 % d'électeurs ne se sont pas déplacés et la motivation de ceux qui l'ont fait (50,67 %) a donc fait pencher la balance vers un vote FN.

Cela veut dire que seulement 12,5% des Français en âge de voter ( 25% des 50% de votants) ont voté pour le parti de Mme le Pen. 88% de ces Français sont restés sourds à ses sirènes.

De même, la majorité des électeurs se sont prononcés avant tout au sujet de l’Europe. Ainsi, selon une enquête Ipsos Steria, 61 % des électeurs se sont déterminés sur les questions européennes, alors que l'euroscepticisme n'a jamais été aussi fort.

Force est donc de conclure que parmi les 12,5% de ceux qui ont voté pour Mme Le Pen (à peine un peu plus d’1 français sur 10) , une bonne partie n’a pas tenu compte de l’idéologie propre à ce parti, mais a surtout été sensible aux inepties qu’il a proposées pour sortir de l’Europe. Pour ces électeurs, après cinq années de croissance zéro et de montée du chômage, seule a prévalu leur tendance à attribuer globalement à l’Europe tous les maux dont souffre le pays. Dans ce climat, Mme Le Pen a surfé avec aisance.

Le matraquage médiatique :

Et alors qu’il s’agit d’une élection bien ciblée sur la seule question européenne, et quand on sait que dans une telle élection, à une question posée, les électeurs ont tendance à répondre à une autre question, ( en l’occurrence l’action gouvernementale pour résoudre la crise), Mme le Pen a le culot de se prétendre le premier parti de France ! Et les médias de reprendre en chœur cette intoxication !

Mme Le Pen ne manque pas de souffle ! Aux autres partis, s’ils ont bien conscience des véritables enjeux et délaissent leurs propension à la guerre des chefs et à une « guerre froide civile », de la ramener à de plus simples réalités.

Mais, est-ce trop leur demander?

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 13:50

71586636.jpgQui, parti ou personnalité politique, a véritablement parlé d’Europe, ou proposé aux électeurs un projet européen susceptible d’emporter l’enthousiasme ou seulement l’adhésion des électeurs, et en tenant sur le sujet un discours clair et concret propre à être compris de tous, durant la campagne précédant l’élection des députés européens ?

A vrai dire, à peu près seule Mme Le Pen a traité du thème européen, mais pour user de son boniment habituel destiné à exploiter la peur et les désillusions du peuple et à recueillir leurs suffrages. Et le bonneteau fonctionne. Ainsi a-t-elle pu récolter les voix de tous ceux qui se sentent délaissés par « la classe politique » qui, précisément ne sait plus leur parler. Il faut savoir que les listes du FN ont attiré 43 % des ouvriers qui ont voté, 38 % des employés et 37 % des chômeurs Les responsables politiques se parlent entre eux, développent un discours technocratique ou passent leur temps à s’écharper mutuellement pour camper une posture en attendant la prochaine alternance. Mais tous les électeurs mécontents ou déroutés, ont-ils seulement analysé ou approfondi les  slogans ou anathèmes que Mme Le Pen délivrait contre l’Europe avant de glisser leur bulletin dans l’urne ? Pour eux, après cinq années de croissance zéro et de montée du chômage, seule a prévalu leur tendance à attribuer globalement à l’Europe tous les maux dont souffre le pays. Dans ce climat, le discours des bateleurs vaut parole d’or.

Et ne nous trompons pas. La majorité des électeurs se sont prononcés avant tout au sujet de l’Europe. Ainsi, selon une enquête Ipsos Steria, 61 % des électeurs se sont déterminés sur les questions européennes, alors que l'euroscepticisme n'a jamais été aussi fort. Il faut donc cesser de faire comme si tous les citoyens avaient utilisé leur bulletin de vote principalement pour désavouer la majorité actuelle et sa politique intérieure, même si ce sentiment de désaffection habite effectivement aujourd’hui les esprits.

Mais aussitôt, comme si l’élection avait valeur de référendum envers le Président de la République ou sa majorité, Mme Le Pen n’hésite pas à réclamer une dissolution, empressée qu’elle est de faire fructifier le capital récolté en entretenant la confusion des genres et en distillant des contre-vérités sur l’Europe.

Enfin, aujourd’hui, la tentative de diabolisation du Front National ne suffit plus pour détourner les électeurs de ses discours à l’emporte-pièce et de ses propositions irréalistes, voire dangereuses pour la santé de l’économie et de la paix sociale. Il faut que les acteurs politiques cessent de se dépenser en querelles stériles et s’adressent véritablement aux citoyens et surtout aux plus humbles ou aux plus fragiles pour leur parler de leurs problèmes et des solutions concrètes envisagées, et cela dans un langage clair et pratique. Cela seul rendra les électeurs plus attentifs et en ramènera vers les urnes. Il faut leur redonner le sentiment que le personnel politique est là pour agir et répondre à leurs attentes et non pas simplement pour s’accrocher à leurs sinécures comme la moule au rocher.

 

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20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 14:12

tirelire-cochon-crise.jpg« Depuis 1974, aucun gouvernement n’a pu élaborer un budget ne serait-ce qu’en équilibre ... La dette publique approche désormais les 2000 milliards d’euros et nous coûte chaque année 45 milliards d’intérêts ». (Le Monde 18/4/2014).

A cette calamité en France, il faut ajouter la persistance d’un chômage endémique qui frappe en majorité les jeunes, les « séniors » et les demandeurs sans qualification.

Face à une telle situation, que faire ?

La persistance d’une dette d’une telle ampleur nous place sous la coupe des marchés financiers qui fixent librement le niveau des taux d’intérêt en fonction de la crédibilité de notre projet budgétaire ou de notre solvabilité. Comment revenir à ce que ce soit le politique qui l’emporte sur les marchés ?

Quant à la situation sur le front social, ce sont les entreprises qui en détiennent la clé, maîtresses qu’elles sont, et elles seules,  de la création d’emplois.

Le gouvernement n’a donc pas le choix : il doit lutter contre la tendance inflationniste du programme budgétaire de l’Etat, provoquer une décroissance de la dette, et créer les conditions favorisant la compétitivité des entreprises, la croissance, et la création des emplois qui en découle.

L’Etat est seul maître de la résorption de sa dette et maître conjointement avec les entreprises de la compétitivité de ces dernières.

Résorption de la dette : il doit entreprendre des réformes de structures qui doivent rendre les institutions et les administrations à la fois plus économes et plus efficaces. Cela passe forcément par des sacrifices partagés par les administrations et hélas ses serviteurs. Mais ces sacrifices doivent être placés sous le sceau de la justice sociale qui épargnerait ou aiderait les plus fragiles et les moins aisés, ce qui distingue une politique de gauche d’une politique de droite.

Dans ce contexte, il est indécent, voire scandaleux d’entendre des fonctionnaires percevant  2300€ net ou plus mensuels et assurés de la sécurité de leur emploi pleurnicher contre les mesures annoncées et/ou manifester (entendu et vu à la télévision) pendant que d’autres (des millions) doivent se débrouiller avec quelques centaines d’euros mensuels contre un emploi souvent précaire ou menacé de délocalisation. Or, il s’agit simplement pour ces fonctionnaires de gel temporaire d’évolution et non de diminution de salaire. Sinon, comment faire autrement ?

Créer les conditions favorables à la création d’emplois : Les entreprises, et elles seules,  ne créeront des emplois que si leur compétitivité, et donc leurs carnets de commandes les y encouragent. L’Etat y peut quelque chose, par sa politique fiscale et sa législation.

Dans ce domaine aussi, il faut sortir d’une vision archaïque qui oppose les « patrons » ou les « possédants », on disait jadis « les cent familles », aux « prolétaires » dans une lutte frontale des classes, comme si on était encore au XIXè siècle, à l’aube de la révolution industrielle.

Il n’y a pratiquement plus de grandes familles détentrices d’entreprises dont elles possèderaient en propre le capital et les moyens de production. Ce sont désormais de grands groupes internationaux dont les actions sont aux mains de groupes financiers anonymes disséminés à travers la planète. Et il est caricatural de prétendre comme le font les partis extrémistes ou certains syndicats que prendre des mesures d’allègement fiscal en faveur des entreprises, c’est mettre l’argent dans la poche des patrons. Il n’y a pas de cadeaux. Ce sont juste des conditions créées pour alléger les coûts de la production et favoriser la compétitivité des entreprises hexagonales face aux entreprises étrangères. L’argent ne va dans la poche d’aucun patron, simplement il en sort moins du budget de fonctionnement des entreprises.

Certes, favoriser l’essor des entreprises, surtout des plus grandes, c’est par ricochet doper la valeur des actions à la bourse. Question complexe qu’il convient de traiter indépendamment de la question sociale. Comment faire participer à l’effort national les rentiers et tous ceux qui gagnent de l’argent en dormant ? La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ne dit-elle pas en son article 13 :

« Art. 13. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés » ?

Mais surtout, là où devrait se focaliser l’énergie des syndicats et des partis protestataires, voire celle des politiques : Comment faire en sorte que ne joue pas le dumping économique ou social ? Quelles doivent être les règles des échanges entre les partenaires européens, voire mondiaux ? Comment élaborer un espace économique régional ou mondial qui garantisse l’égalité des chances et ne provoque pas la casse sociale ? Bref : comment mettre l’économie au service de l’humain, et non pas l’inverse ?

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 17:09

50261581.jpgAu cours des affaires récentes[1], le gouvernement nous a offert l’image d’une bande de branquignols tout droit sortie d’un vulgaire Gogo Circus. Et le voilà harcelé par la droite qui l’accuse de mensonge et qui cherche à le pousser à la démission. C’est véritablement l’hôpital qui se moque de la charité !

Pourquoi les ministres concernés n’avaient-ils pas simplement déclaré qu’ils avaient effectivement été informés comme il se doit des éléments des enquêtes en cours, mais qu’il n’était en aucune façon question qu’ils interviennent dans le cours de la justice ? La séparation des pouvoirs est garantie par la Constitution. Au lieu de cela, ils se sont ridiculement enfermés dans une dénégation nullement crédible. La crainte pour eux était visiblement de se trouver accusés par la droite d’avoir fomenté contre elle un complot. Mais cette accusation n’aurait-elle pas été de toute façon maniée par l’opposition pour faire diversion ? M. Copé et ses collègues de parti l’ont amplement utilisée dans leurs propres embarras judiciaires.

Par exemple, M. Copé n’a-t-il pas tenté d’embarquer toute la presse et le personnel politique dans la nasse où il se trouve enfermé, comme s’il avait été victime d’on ne sait quelle machination? De même, le clan sarkosiste tente aujourd’hui d’attaquer le gouvernement sur le problème des écoutes, au demeurant ordonnées en toute légalité par la justice dès lors qu’elle soupçonnait M. Sarkosy dans les affaires de Karachi ou de violation de secret de l’instruction, cherchant à faire oublier que ces affaires le mettent directement en cause ? L’attaque, ultime moyen de défense.

 Foch n’avait-il pas déclaré en 1914 : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j'attaque. » ?

Il faudra bien qu’au bout du compte, on en vienne au fond des choses. Ou bien les accusations ou soupçons brandis à l’encontre de tous ces messieurs s’avèrent dénués de tout fondement, et la justice qui s’en est saisie le dira quand le enquêtes et investigations auront été normalement menées à leur terme, à condition qu’on la laisse travailler en toute sérénité.

Ou bien on découvrira la véracité des faits, et la justice devra se prononcer en toute indépendance.

Mais en tout état de cause, laissons la justice suivre son cours loin de tout ce tintamarre manifestement organisé pour en obtenir une  diversion. La droite a trop été habituée à intervenir de façon éhontée dans les affaires judiciaires qui l’embarrassaient lorsqu’elle était au pouvoir, et a un mal fou à admettre que désormais, rien ne peut entraver le cours des investigations menées par les juges que naguère M. Sarkosy président de la République traitait avec un certain mépris de « petits pois ».



[1] M. Copé accusé d’avoir surfacturé des prestations d’une société amie en puisant dans la caisse du parti UMP dont il est président, M. Sarkosy accusé d’avoir favorisé avantageusement le règlement d’un litige au profit de M. Tapie, accusé d’avoir violé sciemment le secret de l’instruction dans l’affaire Bettencourt ou dans celle de Karachi, de même que d’avoir favorisé la société de sondage de M. Buisson son conseiller personnel, etc ...

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 13:03

le-singe-et-le-chat1-300x190-1.jpgOn a déjà eu droit à des cigares au frais de l’Etat, à des avions privés payés à prix d’or pour des voyages de ministres, à des appartements de fonctions à usage privé. Désormais, nous voilà plongés dans des feuilletons distillant le soupçon d’éventuelles prises d’intérêts pécuniaires dans des affaires de sondages ou de campagnes électorales présidentielles, à des interventions pour influencer le cours de la justice, à du favoritisme ou comme naguère du népotisme. Bref, un mélange des genres du plus douteux pour la démocratie dans un Etat dit de droit. Bilan Ô combien calamiteux pour le quinquenat sarkosiste. Et au lieu de répondre aux questions de fond qu’attendent légitimement les citoyens, toutes ces excellences se réfugient dans un réflexe complotiste ridicule, dans un nuage de fumée grotesque.

Oui ou non, toutes ces accusations sont-elles fondées ? Et sur quels arguments ?

Mais au bout du compte, tous ces petits marquis ne se sont-ils pas trop attardés dans des sinécures qui leur ont donné le sentiment d’être propriétaires à vie de leurs sièges confortables au point de considérer qu’ils étaient devenus intouchables, libres de s’affranchir des règles les plus élémentaires de la déontologie ou de l’éthique ? Naguère, le ministre Michel Poniatowski n’évoquait-il pas « l’ère des copains et des coquins »

Et dans les temps qui courent, demandons-nous à qui tout cela pourrait profiter. Pour qui seraient tirés les marrons du feu ? Les bonimenteurs et les bateleurs de foire de tous poils sont aux aguets, prompts à saisir l’opportunité offerte. Alors, gare à la gueule de bois au réveil.

Le temps ne serait-il pas venu d’imposer la non itération des charges, ou au moins la limitation à un seul renouvellement ?

Au demeurant, outre que cela leur signifierait qu’ils sont là pour servir et non pas se servir, le renouvellement des équipes et l’accès des charges à tous apporteraient un air frais au  paysage politique. Et pour le profit de la République et de la démocratie, et ososn un "gros mot", de la morale..

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 09:32

Image-extraite-du-livre-Tous-a-poil_scalewidth_460.jpgSans être pudibond, encore moins bigot ou intégriste, on est en droit de penser qu’enseigner aux enfants que nous sommes tous différents n’implique pas forcément qu’il faille pour cela les « mettre à poil ». Comment songer sérieusement que c’est la nudité qui symbolise cette diversité, alors que c’est justement l’accumulation des symboles comme l’habit, la coiffure ou les attributs décoratifs entre autres qui au cours de l’histoire de l’humanité s’en est chargée ? N’y aurait-il pas là un fâcheux débordement propre à toute tentation d’extrémisme qui surgit à chaque mode ? En outre, n’est-ce pas faire trop bon marché de la pudeur des enfants ?

On a vu naguère l’enthousiasme qui a animé les dévots de Wilhelm Reich ou d ‘Ivan Illich, allant jusqu’à l’excès, ou encore l’intégrisme des adeptes de la libération sexuelle sombrant parfois jusqu’au risque de pédophilie, aujourd’hui le radicalisme des tenants de la théorie du genre cherchant à neutraliser les sceptiques en les rangeant systématiquement dans les rangs des « ringards » ou de l’extrême droite.

Et que nos penseurs, nos dirigeants et les enseignants s’engouffrent sans précaution dans ce qui reste encore au niveau du débat, come si cela allait de soi, on peut s’interroger sur leur sens des responsabilités. Focalisons nous plutôt sur l’égalité entre femmes et hommes. Et il y a d’autres voies plus efficaces pour inculquer cela à nos futurs citoyens.

Et puis, franchement, fallait-il faire ce cadeau à M.J.F. Copé, lui qui n'avait déjà besoin de personne pour inventer l'histoire du pain au chocolat de nos chères têtes blondes devant les écoles?

 

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