Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 13:44
Recherche démocrate, désespérément!

En 2002, alors que seulement 19.88 % des participants à l’élection présidentielle avaient voté  au premier tour pour Jacques Chirac, candidat sortant du RPR resté en lice, 82.21 % des votants lui avaient accordé leurs suffrages au second tour pour faire barrage à son concurrent du Front National Jean-Marie Le Pen. Un véritable Front républicain, droite et gauche assemblées, s’était constitué, non pas pour approuver le programme défendu par le candidat du RPR, mais pour faire résolument barrage au Front National.

Fallait-il conclure que la majorité des Français avaient approuvé son programme ? Bien sur que non. D’ailleurs, les observateurs avertis en avaient déduit que la sagesse aurait dû conduire Jacques Chirac à ouvrir en réponse son gouvernement à des personnalités de tout le prisme du paysage politique. Il n’en a pas été ainsi. Le second mandat présidentiel de Jacques Chirac en a assurément pâti.

Cela a-t-il inspiré ou au moins averti Emmanuel Macron candidat vainqueur de la présidentielle de 2017, qui avait proclamé durant sa campagne à grands sons de trompes son « En même temps », ou « et de droite et de gauche » ?

Hélas, non ! Comme M. Sarkosy en 2007, il s’est borné à pratiquer du débauchage et non de l’ouverture. Sûr de lui et triomphateur, surfant sur ses 66,10 % de votants du second tour, il n’a eu depuis de cesse de clamer que les Français ont approuvé son programme. Mais il semble occulter le fait qu’au premier tour, celui auquel on choisit, seulement 24,01% des votants soit moins de 20% des Français ont souscrit à ses propositions . Tous ceux qui au premier tour les ont rejetées , soit plus de 75% des électeurs, ne se sont ralliés à lui que pour rejeter la candidate du Front National, Marine le Pen. Le scénario répète celui de 2002. Mais plutôt que de tirer les leçons de 2002, M.Macron s’est obstiné à rabâcher que son programme a reçu l’assentiment de tous les Français. Grave bévue ou mauvaise foi ? Peu importe, les gilets jaunes ont fourni la réponse, et de graves dérives s’en sont suivies.

On attend désormais que M. Macron se montre à la hauteur de la situation actuellement des plus graves. Pour l’heure, il ne semble pas en prendre le chemin. Il tente de noyer le mécontentement général par des entreprises dilatoires de communication et des séances de palabres tous azimuts.

Mais gare à l’atterrissage ! Le mouvement des gilets jaunes a ouvert à leur corps défendant la voie à des entreprises de déstabilisation sinon de destruction du système démocratique. La solution sécuritaire choisie par le pouvoir semble pour l’heure ramener le calme, mais rien ne laisse deviner ce que sera la suite, lorsque la période anesthésiante des palabres aura pris fin. Le problème posé par les gilets jaunes est à la fois social et politique, la solution ne peut pas se borner à assurer l’ordre et la sécurité, et à se prévaloir indéfiniment de la cagnotte des 66,10% !

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 mars 2019 5 22 /03 /mars /2019 14:09
Branle-Bas de combat 2

Conformément à la Constitution de 1958 en vigueur, ( Art. 24 et 51-2) la commission d’enquête du Sénat a mené à son terme sa mission concernant l’Affaire Benalla, et son bureau a remis au Parquet son rapport en vue de poursuites éventuelles dont seul le Parquet peut décider la suite. Sont sur la sellette, outre MM. Benalla et Crase, trois très proches collaborateurs de M. Macron, soupçonnés d’omissions et de contradictions dans leurs dépositions. En quelque sorte, le bureau du Sénat dit à la justice : “A vous de voir ce que vous trouvez” » Donc, rien que le droit, mais tout le droit.

Immédiatement, branle-bas de combat au sein du pouvoir. Le Sénat est accusé d’outrepasser ses droits constitutionnels.

Le Premier ministre Edouard Philippe boude les séances du Sénat où il devait être entendu, le Président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand n’effectuera pas le déplacement prévu à Lille en commun avec le Président du Sénat Gérard Larcher, le porte-parole du gouvernement Benjamin Grivaux  accuse presque la commission sénatoriale de forfaiture, rien moins.

Déjà, lors de la formation de sa commission et de sa mise en œuvre, , le Sénat avait été l’objet  d’interventions voire de pressions de membres du gouvernement, le Président Gérard Larcher avait même été appelé par M. Macron et soumis à une tentative d’intimidation. C’est dire si l’affaire faisait trembler le sommet du pouvoir. Mais pourquoi tant d’émoi ?

En serions nous arrivés là si dès la révélation par les medias des débordements de M. Benalla l’entourage du président de la République avait pris les sanctions et l’éviction qui s’imposaient contre ce personnage sulfureux, plutôt que de chercher à le protéger coute que coute ? M. Macron avait été jusqu’à lancer devant ses fidèles en se frappant la poitrine la bravade : « le coupable, il est devant vous,  qu’ils viennent me chercher »

Eh bien oui, ils sont allés le chercher à travers ses fondés de pouvoir, ils lui demandent des comptes comme ils en ont le droit. Au lieu de chercher à éclairer les représentants de la Nation, de clore l’incident par des explications claires et précises, le pouvoir pris de panique  n’a eu de cesse de masquer ses excès et de louvoyer, révélant au grand jour son incompétence et son amateurisme.

 

Partager cet article
Repost0
20 mars 2019 3 20 /03 /mars /2019 14:48
Passez moi la rhubarbe, je vous passerai le séné

Les conclusions du rapport de la commission d’enquête du Sénat concernant ce qu’il convient d’appeler  « l’Affaire Benalla » lui ayant été remises, le bureau du même Sénat doit décider jeudi 21 mars s’il doit saisir le Parquet en vue de poursuites. Le cas de MM. Benalla et Crase fait l’unanimité au sein de la commission.

Mais d’âpres discussions s’engagent en ce qui concerne les trois très proches conseillers du Président de la République, Alexis Kohler secrétaire général de l’Elysée, Patrick Strzoda directeur de cabinet et le général Lionel Lavergne chef du groupe de sécurité de la présidence.

Alors que le rapport de la commission a été adopté à l’unanimité, et concluant à une poursuite générale, certains membres de la commission, les centristes, membres de la majorité sénatoriale, jugent ni fondé, ni opportun de signaler  le cas des collaborateurs de l’Elysée au motif qu’ils ne seraient suspectés que d’omissions et de contradictions.

Mais sous ces débats apparemment juridiques semble pointer essentiellement un profond souci du sort futur de l’Assemblée du Sénat, et notamment de ses membres. A l’heure des décisions, on entre dans d’interminables supputations. Pour certains, comment s’assurer les prévenances du Président quand viendra la question de la réforme des assemblées, et notamment celle du nombre de sénateurs ? Pour d’autres, ne conviendrait-il pas plutôt de démontrer par sa fermeté, le rôle éminent et irremplaçable d’un Sénat ?

Tout au long de sa mission d’enquête, la commission sénatoriale nous avait offert l’image d’une tribune de qualité soucieuse de faire triompher la vérité et la justice. Hélas, à l’instant fatidique, nous revoilà plongés dans les barbotages de cuisine, les palabres de marchands de tapis, au détriment des questions de justice et particulièrement de sécurité de l’Etat. S’agirait-il plus de sauver les sièges des soldats-sénateurs que de préserver l’intérêt supérieur de l’Etat et la sécurité du Président de la république ?

Partager cet article
Repost0
19 mars 2019 2 19 /03 /mars /2019 12:58
A la recherche d'une boussole

Selon l’un des principes énoncés dans la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de  1789 et confirmés par les Constitutions de 1946 et de 1958, tout citoyen doit contribuer par l’impôt au bon fonctionnement de l’Etat. (Art. 13).1

Les citoyens paient donc l’impôt et des taxes diverses et multiples. En toute logique, ils sont en droit d’attendre en retour un bon fonctionnement des services publics. Or, de plus en plus d’écoles ferment, des moyens de transport public disparaissent, des bureaux de poste et de commissariat de police sont supprimés, des hôpitaux s’évaporent, etc … la litanie des rétrécissements successifs du service public s’égrène au fil du temps. Tout cela, au nom de la rentabilité. Où sont alors la solidarité et la cohésion sociale ?

Les petites gens voient périodiquement leur pouvoir d’achat rétrécir au gré des besoins de l’Etat, tandis que les plus nantis se voient octroyer de confortables dégrèvements de charges sans contreparties. Même question.

Quant aux  réformes entreprises au galop par le pouvoir, elles se succèdent par dessus la tête des corps intermédiaires et syndicats tenus pour quantités négligeables. A cette aune, que reste-t-il du dialogue social.

Le pouvoir ne savait-il pas tout cela ? Y avait-il nécessité d’organiser un « grand débat » pour le découvrir ? Ou bien cherchait-on à gagner du temps ? Selon un vieil adage, le temps perdu ne se retrouve pas.

Force est de diagnostiquer devant ce déficit de perspicacité , à l’évidence, ou bien une désinvolture, ou bien une incompétence. Grave. Samedi 16 mars à Paris, on en a récolté à Paris la conséquence. Mais chut, pas de bruit intempestif, le Président fait du ski.

Et pendant ce temps, que constate-t-on à gauche ?

Des querelles de boutiques, des crises d’egos, des chamailleries de préséance. Alors que le pays est plongé dans un marasme désolant et une chienlit malsaine, chaque chapelle regarde son nombril. Il conviendrait de rappeler à tous ces sybarites qu’en leur temps, tandis qu’ils s’abimaient dans des querelles stériles sur le sexe des anges, les Byzantins n’ont pas vu arriver aux portes de Byzance les Turcs Seldjoukides qui ne firent qu’une bouchée de ce qui restait de l’Empire Romain.

A ce rythme, lors de la prochaine échéance électorale, il ne restera au citoyen que le seul choix entre les discours ronronnants promettant un nouveau monde mythique et les boniments de bateleurs de foire. Sinistre perspective.

(1) Art. 13. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.

Partager cet article
Repost0
17 mars 2019 7 17 /03 /mars /2019 14:26
Paris brûle-t-il?

Tandis que Samedi 16 mars 2019 Paris est sens dessus dessous, que des voyous et des nervis de tous poils s’infiltrent au sein de la manifestation des gilets jaunes pour tenter de provoquer le chaos, le chef de l’Etat prend ses aises à la montagne et fait du ski en famille. On savait pourtant par les réseaux sociaux que ce samedi serait particulier, on pouvait pressentir que la journée serait particulièrement délicate.

Le Premier ministre et son ministre de l’Intérieur peuvent tonner de la voix pour exprimer leur indignation et déclarer la situation inacceptable, menacer les coupables de la plus grande sévérité, cela ne mange pas de pain, comme dirait la vox populi. Cela reste des paroles verbales.

Enfin et surtout, devant la montée en nocivité des manifestations successives, comment expliquer que les forces de sécurité se trouvent pratiquement dans l’impossibilité d’isoler les groupes de nervis en action  pour les empêcher de poursuivre leurs méfaits et de semer la désolation dans des centres névralgiques de Paris ?

Dans ces conditions, on est en droit de s’émouvoir à la pensée que des éléments terroristes pourraient dans de telles circonstances agir impunément et mettre Paris à feu et à sang. Sinistre perspective !

Le pouvoir actuel se satisfait sans doute de jouer la montre, estime qu’en organisant le « grand débat », prolongé des conférences et du dépouillement des doléances, le mouvement des gilets jaunes aura eu le temps de s’ essouffler et de décroître, voire de perdre l’approbation de l’opinion publique sous l’effet des exactions commises par des éléments troubles. Il ne semble pas avoir pris sérieusement dès le début la mesure d’un mouvement autant social que politique.  Sa tergiversation a entrainé le durcissement du mouvement et sa radicalisation. Ce faisant, il partage amplement la responsabilité d’une situation aussi chaotique et dangereuse. Et en définitive, tout cela presente le risque de tourner à la sédition. Il devrait alors avoir à rendre des comptes.

Pour conclure, ce pouvoir devrait se rappeler qu’il n’a eu au premier tour des élections présidentielles de 2017 que 24,01% des suffrages exprimés, soit 18,67% des électeurs (77,77% de participation). Moins de la moitié des citoyens. Cela ne l’autorise donc pas à rabâcher que son programme a été approuvé par le pays. Le deuxième tour s’est joué non pas sur l’approbation ou le refus d’un programme, mais plus clairement sur le rejet du Front National. Donc, devant un tel rejet de sa politique exprimé par le mouvement des gilets jaunes largement populaire, il faut changer de cap ! On ne s’obstine pas contre le pays.

« Errare humanum est, perseverare diabolicum » (Sénèque) : « L'erreur est humaine, s’y entêter est diabolique ». Leçon à méditer.

 

Paris brûle-t-il?
Partager cet article
Repost0
8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 16:55
La loi, la liberté

A Grenoble, deuxième nuit de dégradations et d’incendies après la mort de deux jeunes à scooter le samedi 2 mars

 

L’avocat des familles des deux jeunes accidentés demande :

« Qu’est-ce qui a pu conduire des services de police à prendre en chasse un scooter avec un mineur et un jeune majeur ? (...) Qu’est-ce qui pouvait fonder une telle prise de risques ? C’est sur les circonstances exactes de ce soi-disant accident que les familles attendent des réponses « .

Or, voici ce qui apparaît déjà dans les medias d’après les premiers témoignages provenant du chauffeur de car, de personnes présentes à proximité de l’accident  et des caméras de vidéo-surveillance :

 

Adam et Fatih circulaient sans casque sur un scooter de grosse cylindrée, volé et dépourvu de plaques, lorsqu’ils ont trouvé la mort, samedi soir, en percutant un autocar, alors qu’ils tentaient d’échapper à un véhicule de la brigade anticriminalité (BAC) qui les poursuivait.

Les deux jeunes étaient connus des services de police pour des faits de petite délinquance.

Le drame est survenu vers 22 h 30 non loin d’un pont et d’une bretelle d’autoroute. Ayant aperçu le scooter dans son rétroviseur, suivi d’un véhicule de police, le conducteur du bus – dont les tests d’alcoolémie et aux stupéfiants se sont avérés négatifs – affirme avoir serré à droite pour les laisser passer.

A ce moment-là, les deux jeunes tentaient, eux, de le doubler par la droite et ils se sont retrouvés coincés contre le parapet, selon le procureur.

Plus tôt dans la soirée, un scooter similaire avait été signalé pour des infractions routières, avant la course-poursuite fatale. Pour les enquêteurs, il s’agit du même engin, « mais le lien n’est pas encore totalement avéré ». Pour autant, l’intervention des policiers était « totalement justifiée », d’après le parquet : ils n’auraient pas suivi les deux jeunes « s’ils n’avaient pas mis les autres usagers de la route en danger, en brûlant des feux rouges, en roulant sur le trottoir, en roulant à vive allure ».

Le quartier avait déjà connu une flambée de violences il y a une semaine après l’arrestation d’un homme détenteur de cannabis par une brigade spécialisée.

Si on comprend bien, quelles qu’en soient les circonstances, dès qu’en cherchant à échapper à un contrôle de police, des jeunes en situation irrégulière se retrouvent en péril et parfois y trouvent la mort, la faute en revient systématiquement aux policiers qui se voient pratiquement accusés d’avoir voulu exercer leur rôle, qui est de faire respecter la loi, et de sanctionner les contrevenants.

En conséquence, pour être tout à fait logique, puisqu’il ne faut pas appliquer les lois, autant ne pas en élaborer. Et puisqu’il n’y a plus de lois, autant supprimer le Parlement dont c’est le rôle de les adopter. Belle source d’économies en perspective, à une époque où l’Etat est si impécunieux et en recherche effrénée de ressources.

Plus sérieusement, on comprend bien que la situation sociale de certaines populations les rend plus vulnérables et les pousse à se mettre en révolte contre les institutions. Mais une éducation au civisme s’avère plus que jamais indispensable pour inciter tout un chacun au respect de la loi et de l’ordre public.

La police comme tous les organes institutionnels a sans doute bien des défauts. Mais vouloir à tout prix lui faire endosser tous les péchés de l’Humanité n’est pas la meilleure preuve de l’esprit républicain.

Pour finir, citons ce propos du religieux dominicain du XIXè siècle, Henri Lacordaire :

« "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit"

Alors, faire des lois ?  Et les respecter, donc ?

Partager cet article
Repost0
27 février 2019 3 27 /02 /février /2019 17:35
le rideau se lève

Benalla tabasse des manifestants en usurpant les insignes de la police, n’est sanctionné qu’après les révélations du journal Le Monde, tout en continuant de bénéficier des prérogatives d’un VIP auprès du Président de la République, détient indument des armes en présence du chef de l’Etat, noue des affaires avec des personnages russes douteux tout en étant chargé de mission à l’Elysée, fait obstruction à une perquisition de son domicile, déménage son coffre-fort dans la nuit qui précède la réalisation de cette perquisition, ment effrontément sous serment devant la commission d’enquête sénatoriale, communique avec son associé en dépit d’interdiction de justice, dispose librement de passeports diplomatiques, et cerise sur le gâteau, lors de sa convocation pour mise en détention, est placé en attente pendant près d’une heure en présence de cet associé avec lequel il lui est pourtant interdit de communiquer … De grâce, n’en jetez plus, la cour est pleine ! Surréaliste, dit le journal Le Monde.

Tout cela fait pour le moins désordre, dans ce qui devait être un « nouveau monde » débarrassé des turpitudes de l’ancien. Tous ces hauts fonctionnaires formés dans les grandes écoles, qui sont censés détenir la science infuse de la haute administration et qui pédalent en chœur sinon allègrement dans la semoule, laissant Benalla soupçonné de bien des dérives toutes plus graves les unes que les autres vaquer à ses propres affaires sans entraves, décidément, on nous prend pour des gogos. Sommes nous sur la scène de Gruss ou de Bouglionne ?

Partager cet article
Repost0
23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 10:10
Branle-bas de combat

La commission d’enquête du Sénat présidée par Philippe Bas a rendu son rapport concernant l’affaire Benalla. Outre les comportements troubles et les mensonges de ce dernier, elle dénonce des disfonctionnements graves au sommet de l’Etat.

Or, plutôt que de s’en remettre simplement aux éventuelles conclusions de la Justice en ce qui concerne Benalla, et éventuellement d’éclairer la commission sur ce qui mérite des précisions se rapportant au fonctionnement des services publics, bref, si possible de s’exprimer sur le fond de l’affaire, les membres du gouvernement, visiblement en service commandé ont effectué des tirs de barrage dans le but de discréditer le travail de la commission.

« La séparation des pouvoirs fait qu’il n’appartient pas au Sénat de se prononcer sur l’organisation interne de la Présidence », a sèchement affirmé le Premier ministre Edouard Philippe.

Or, en marge de ses conclusions sur le fond de l’affaire, c’est à dire concernant les agissements répréhensibles de Benalla et son implication dans le fonctionnement des services assurant la sécurité de l’Elysée, la commission s’est bornée à émettre des propositions visant à garantir un meilleur fonctionnement de ces services. Au demeurant, un des membres de la majorité présidentielle n’a-t-il pas déclaré en écho :

« Il y avait deux personnes qui étaient au courant trois semaines à l’avance de l’agenda, y compris privé d’Emmanuel Macron, dont Alexandre Benalla. alors que ce dernier était en relation avec les Russes et les Chinois ! Cela pose des questions sur le travail de nos services de renseignement ».

On ne peut pas claironner un jour, bombant le torse, « le responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher », et un autre jour, donner la charge pour se défausser. Qui a dit : « La meilleur défense, c’est l’attaque ».

Quant à eux, les trois dirigeants  de la commission d’enquête estiment, contrairement à ce qu’affirme le chef du gouvernement, qu’ils ont « scrupuleusement respecté » le « principe de séparation des pouvoirs », un principe auquel ils sont « profondément » attachés.

Dans la conclusion de leur communiqué, ils appellent à respecter « pleinement » la mission de contrôle du Parlement. Un impératif pour eux « pour la maturité de la démocratie ».

 

Partager cet article
Repost0
23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 08:32
Antisionisme, antisémitisme

Dans l’hebdomadaire « l’Obs » du 21 au 27 février 2019, Madame Delphine Horvilleur, théologienne et rabin, à qui on demande : « Faudrait-il … faire de l’antisionisme un délit au même titre qu’une injure raciste ou antisémite » ? répond :

«  … Nul ne peut plus l’employer sans expliquer d’abord ce qu’il entend par là …».

Elle a parfaitement raison. Pour qui ne nourrit aucune arrière pensée ni aucune animosité envers quiconque, oui, antisémitisme et antisionisme sont des concepts étrangers l’un à l’autre. Mais avant de poursuivre, comme Madame Horvilleur le recommande opportunément, précisons au préalable certaines choses.

Pour une partie de l’opinion publique de bonne foi, l’Etat d’Israel est le produit d’une colonisation de la Palestine par des juifs européens fuyant leurs pays en conséquence des pogroms antisémites et du génocide perpétré par les nazis. De ce point de vue, l’antisionisme actuel, conforté par les théories de l’historien israélien Slomo Sand selon lesquelles la plupart des juifs d’aujourd’hui ne sont que les descendants de populations converties au judaïsme à travers les siècles, s’oppose à l’idée de Théodor Hertzl qui projetait l'instauration d'un Foyer national juif sur la terre ancestrale de Palestine. Mais il n’est nullement question pour qui est dénué d’intensions déguisées de dénier à l’Etat d’Israel son droit à l’existence et à sa sécurité au sein de ses frontières, comme il serait incompréhensible aujourd’hui de dénier aux Etats-Unis, à l’Australie ou à la Nouvelle Zélande, autres produits de la colonisation, leur droit à l’existence. Israel a été reconnu au moment de sa création par la quasi totalité des états membres de l’O.N.U.

Vu sous cet angle, l’antisionisme est en quelque sorte un avatar de l’anticolonialisme. Rien de commun avec l’antisémitisme qui est l’expression d’une haine de l’autre.

Mais en même temps, force est de reconnaître que pour certains, l’antisionisme sert aisément de masque à l’antisémitisme. D’où une précaution nécessaire d’explication.

Cela précisé, toute critique argumentée envers une politique menée par un gouvernement israélien du moment serait légitime et ne saurait être assimilée à un quelconque antisémitisme. Le contraire serait une tentative d’intimidation pour museler toute contestation. Et au contraire, s’abstenir de le faire contre son gré serait une forme d’antisémitisme à rebours

Partager cet article
Repost0
17 février 2019 7 17 /02 /février /2019 09:29
la métamorphose

L’agression contre le philosophe Alain Finkielkraut par des gilets jaunes ce samedi 16 février 2019 ne serait-elle que l’acte isolé d’une horde de nervis ? De tags hideux aux odieuses quenelles, d’apostrophes haineuses aux lâches agressions d’abord verbales, que vont encore nous inventer ces bandes malfaisantes déguisées en gilets jaunes ? Et ne sont-ce toujours que des déguisements ? Aux gilets jaunes eux-mêmes de nous le préciser. Sinon, ne craindraient-ils pas que leurs gilets ne finissent étrangement par prendre la forme d’une étoile de sinistre mémoire que leurs maudits clones colleraient à la poitrine de nos compatriotes de confession ou de culture juive, marquant le retour du temps des assassins ?

Il est temps que cesse une certaine confusion. A chacun ses responsabilités. Bas les masques !

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de roger.rossi.over-blog.com
  • : questions d'actualité. Evènements vécus.
  • Contact

Recherche

Liens