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4 février 2020 2 04 /02 /février /2020 11:11
Quelle démocratie?

Les députés de la majorité LRM (macronistes) ont été choisis par Macron lors des élections législatives via son bras armé Richard Ferrand. Ils viennent de nulle part et doivent tout à leur mentor. Ils lui obéïssent donc au doigt et à l’œil. Au demeurant, quelle politique, quel corpus ideologique pourrait les inspirer et leur dicter quelque indépendance, eux qui sortis du néant se sont retrouvés par la volonté du chef subitement exposés sous les projecteurs de la politique ?

Et c’est ainsi qu’ils exercent leur pouvoir législatif que leur ont conféré leurs électeurs en exécutant le doigt sur la couture du pantalon les injonctions de leur patron Macron.

Un exemple parmi maints autres ? Sur une proposition de loi accordant un allongement du congé parental aux pères d’enfants décédés, les députés LRM obsédés par les finances des entreprises avant tout souci social s’y sont opposés. Fort heureusement, les élections municipales s’approchant à grands pas, leur patron leur a intimé l’ordre de revoir leur copie. Ouf ! Ils ont accepté d’adopter la proposition. Mais on verra ce qui se passera quand le texte arrivera devant le Sénat. Séparation des pouvoirs, on vous dit.

Montesquieu doit se retourner dans sa tombe, lui qui disait :

«  Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice

Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir

Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de sa durée.

La raison pourquoi la plupart des gouvernements de la Terre sont despotiques, c’est que cela se fait tout seul ».

( de L’Esprit des lois – Montesquieu 1748 )

 

Autre dévoiement de la règle démocratique :

Le Premier ministre Edouard Philippe se présente aux élections municipales du Havre dont il a été le maire. Mais il déclare d’avance qu’il n’y siègera pas, au moins comme maire. Non cumul des mandats oblige.

Le Président de la République exhorte ses ministres à en faire de même. Et de ne pas y siéger non plus ?

Ces ministres sont-ils bons, auquel cas pourquoi s’en débarrasser ? Sont-ils si mauvais qu’il faille leur offrir un lot de consolation pour les licencier ? Et le réservoir de ministrables est-il si fourni chez les macronistes  qu’on puisse en changer au gré du prince ? A voir les manœuvres laborieuses précédentes de remaniements ministériels, on en doute fort.

Mais surtout, quelle considération a-t-on en haut lieu pour les électeurs à qui on dit en substance : « Elisez-nous, mais nous ne vous représenterons pas, nous avons mieux à briguer réellement. Autrement dit, un « vote pour de faux » ?

Après le mépris des corps intermédiaires, voici le mépris des citoyens juste conviés à fournir des voix. Votez, et rentrez chez vous vous occuper de vos chaudrons.

Dans la République macronienne : Citoyens = machines à voter.

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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 12:32
Les faux culs (suite à De la liberté d'expression)

On a assez dit l’essentiel concernant la liberté d’expression et les libres commentaires sur la religion..

Concernant le cas Mila, la moquerie, oui, les commentaires et l’humour, encore oui, la contestation ou la négation, pourquoi pas ? Mais l’injure virulente, la goujaterie, non.

Et tant pis pour tous les faux culs qui saisissent l’occasion pour se parer du faux nez et afficher leur prétendu soutien inconditionnel à Mila.

- Il y a ceux qui à travers l’immigré « bouffent » du maghrebin à longueur d’année et qui sautent à pieds joints sur l’aubaine que leur offre l’incident Mila pour la soutenir au nom prétendent-ils de la liberté d’expression.

- Et ceux qui ont un œil vigilant sur les urnes pour s’assurer à bon compte une bonne marge de scrutins.

- Et puis ceux qui sont systématiquement contre ceux qui sont pour et pour ceux qui sont contre.

Tout cet attirail hétéroclite de défenseurs douteux de la liberté quand elle leur fournit un appui inattendu encombre indécemment l’espace public et pollue le débat.

Alors, il n’est pas inutile de clamer haut et fort : Oui à la liberté d’expression, mais non à la goujaterie ni à l’invective. Défense pour la liberté d’expression et la sécurité de Mila, mais contestation de ses excès verbaux.

Pour paraphraser Albert Camus, tous, athées et croyants, nous pourrions dire : «  Si la liberté c’est l’insulte et la vulgarité, nous, nous préférons Jésus, Allah et Yahvé »(1).

(1) Au cours de la guerre d’Algérie, (1954-1962), le F.L.N. algérien posait des bombes dans les lieux publics, bus, cafés, dancings, etc…, tuant aveuglément des innocents. Imaginant que sa mère aurait pu se trouver dans un de ces lieux, Camus qui pourtant comprenait bien des revendications des Algériens avait déclaré : « Si c’est cela votre justice, moi, je préfère ma mère ».

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 14:04
De la liberté d'expression

Face au déferlement de haine auquel est confrontée la lycéenne Mila et dont l’hebdomadaire l’Obs ( Dominique Nora, n° 2882 du 30/1 au 5/2/2020) se fait l’écho, nous ne pouvons qu’être «  tous  Mila ».

Mais revenons à l’événement plus en détail.

Mila critique la religion de l’Islam comme elle en a le droit. La liberté d’opinion et son corollaire la liberté d’expression lui garantissent cet exercice. La religion est une croyance et non pas une connaissance ou un savoir, et comme telle peut être soumise à critique, voire à contestation.

Ce faisant, Mila ajoute dans la foulée : « Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir ».

Du coup nous ne sommes plus dans la critique mais dans l’insulte. Certes, en l’occurrence la loi n’interdit peut-être pas l’insulte. Mais semble-t-il, aucune loi n'interdit explicitement le mensonge non plus, pas plus que l'égoïsme, ni le mépris, ni la haine ni la méchanceté. De sorte qu’on pourrait être parfaitement légaliste et se montrer plein de mensonge, d’égoïsme, de mépris, de haine et de méchanceté. Mais que serait-on alors, sinon un bien triste sire, tout en restant respectueux de la légalité ?

Or, il y a en chaque individu une part de sacré, famille, foi, patriotisme, qu’un comportement inapproprié peut blesser. En ce domaine, l’insulte caractérisée peut être vécue comme une violence ou une agression. Cela échappe au domaine de la loi et entraine des règles non écrites qu’on pourrait considérer comme du « savoir-vivre » qui implique le respect d’autrui.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux, grâce ou à cause de l’anonymat, le pseudonymat et le paravent autorisent sans retenue l’invective, l’insulte et la menace. Est-ce suffisant pour que chacun se lâche et s’offre l’outrance et l’invective ? La liberté a ses limites dont le fil directeur devrait être justement le « savoir-vivre » en société. S’en écarter frise pour le moins la goujaterie.

Quand les chiens sont lâchés, gare à la curée.

 

 

 

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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 10:50
Le macronisme et le dialogue social

Le bon sens et la démocratie bien comprise suggèrent semble-t-il que lorsque l’ordre des choses établies doit être bouleversé, et les acquis sociaux remis en cause, des négociations ou au moins des consultations soient engagées au préalable avec les partenaires sociaux. C’est ce qu’on appelle le dialogue social. De ces échanges émergent les constats de convergence ou de désaccord. Il revient alors au gouvernement de décider, et aux représentants syndicaux de réagir.

En macronie, quelle méthode ? L’entreprise de réforme du régime des retraites est en la matière un modèle fort significatif.

Par l’intermédiaire de son gouvernement dirigé par Edouard Philippe, M. Macron décrète qu’il mettra fin au système des régimes spéciaux, jugé injuste, et présente pratiquement clés en mains un système de régime universel de retraite jugé plus juste et égalitaire. A ce stade, foin des spécificités des conditions de travail. La pénibilité et les conditions spéciales de travail passent à la trappe. Et de surcroît, on sort du chapeau une distinction entre un « âge légal » (62 ans) à partir duquel chacun aura le droit de prendre légitimement sa retraite et un « âge pivot » (64 ans) qui déclenchera soit un malus en cas de départ avant, soit un bonus après.

Manifestement, il y a là caché sous le boisseau de l’égalité la volonté de privilégier un souci budgétaire plutôt que la justice sociale : renflouer les caisses de retraites par les cotisations.

Le résultat ne s’est pas fait attendre : les salariés refusent de se voir imposer sans discussions un projet  qui fait violemment fi de leurs craintes, et tout particulièrement deux d’entre elles : d’une part le système de retraite par points, ne sachant pas qui décidera de la valeur du point ni quand ni comment, et d’autre part le fait qu’ils devront travailler au-delà de l’âge légal  non pas pour gagner plus, mais pour renflouer les caisses de retraites.

Au demeurant, des économistes et des observateurs, notamment Daniel Cohen, Thomas Pyketti ou Raymond Soubise entre autres pensent que la question budgétaire ne se pose pas de façon urgente et que d’autre part, d’autres facteurs ultérieurs comme par exemple les effectifs futurs de salariés en modifieront les données. Donc, le sort des conditions des retraites et celui des caisses de retraites ne sont pas nécessairement liés.

Les grèves déclenchées en réaction se font dures et longues. La détermination des grévistes de poursuivre jusqu’au bout semble ferme.

Et du coup, le bilan pour les finances publiques ou commerciales, ainsi que les nuisances et les pertes de salaires pour les salariés sont désastreux. Mais la balle est dans le camp du pouvoir. D’avoir voulu délibérément ignorer le dialogue social et de choisir l’autoritarisme mènent à un désastre à la fois social et économique. Constatant la détermination des grévistes, le Premier ministre déclare qu’un compromis doit être possible. Ne fallait-il pas commencer par dialoguer?  

Et notons qu’avec des exceptions accordées aux uns et aux autres, policiers, pompiers, pilotes de lignes, avocats et autres, n’y a-t-il pas là un retour hypocrite à des régimes spéciaux qu’on prétend supprimer, tout en les baptisant spécifiques ? Belle gesticulation de langage pour masquer la reculade !

Que cherche véritablement M. Macron ? Associer les partenaires sociaux à rendre la société plus juste ou les affaiblir afin de se donner les coudées plus franches pour un pouvoir plus vertical ?

La confiance envers le politique, déjà considérablement écornée ne fait que s’amplifier, au détriment de la démocratie. Le populisme et la radicalité sont déjà à nos portes. Et le consultant et sondagiste Jérôme Sainte-Marie n’exclut pas la victoire du RN (Front national ripoliné) à la prochaine élection présidentielle (in Bloc contre bloc , les Editions du Cerf).

De la part du pouvoir, jouer délibérément sur le pourrissement du mouvement social n’est socialement  guère juste et il est à double tranchant.

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27 décembre 2019 5 27 /12 /décembre /2019 12:05
Le jeu macronien

Secoué dans ses certitudes jupitériennes par le mouvement des Gilets Jaunes, Macron est momentanément descendu de sa verticalité himalayenne pour disait-il des échanges horizontaux, paraissant replacer les corps intermédiaires, syndicats, élus locaux ou régionaux ainsi que les citoyens, dans un débat démocratique.  D’où ces grands-messes publiques qui simulaient des échanges à bâtons rompus mais ne lui servaient qu’à développer ses choix personnels et à convaincre les citoyens choisis sur le volet qu’ils n’avaient rien compris et que lui seul avait raison. On a assisté régulièrement à un « show »  bien huilé où il se pavanait en bras de chemise, pérorant micro en main. Mais sur le fond, rien de nouveau sous le soleil macronien. C’est « Cause toujours, c’est moi le chef et j’ai toujours raison ».

Le problème de la réforme des retraites en est un modèle exemplaire. On a droit à une parodie de dialogue social, les représentants syndicaux invités à de simples concertations d’où ne sort aucune concession. Le premier ministre reste « droit dans ses bottes », ne cédant rien. Les grèves contre la réforme des retraites durent depuis 22 jours, et leur prolongation au-delà du 7 janvier menace de plonger le pays dans de graves perturbations. Rien n’y fait, le gouvernement part en vacances marrackchis ou ailleurs et ne prévoit d’intervenir que le 9 janvier, pariant sur un pourrissement de la situation, sur l’exaspération des citoyens et témoignant d’un véritable mépris envers les représentants syndicaux et contre les ennuis où sont plongés les usagers. Les manants n’ont qu’à attendre le retour des excellences bronzées par le soleil.

Pourtant, s’agissant de cette réforme des retraites, des économistes et des analystes démontrent qu’elle a été mal préparée, dans la précipitation, et qu’elle mélange les objectifs, créant un mécontentement général. Bien des aspects pourraient être corrigés en tenant compte des critiques soulevées par les représentants syndicaux et d’autres observateurs.

Ainsi, il a été démontré que l’objectif ambitieux de justice sociale a été supplanté par la question financière. Ce couplage « âge légal-âge pivot » ne sert en réalité qu’à masquer le souci primordial de renflouer les caisses de retraites. Or, les salariés conçoivent de cotiser pour préparer la retraite et non pas pour combler on ne sait quel trou budgétaire. Et d’ailleurs, des économistes démontrent que le problème du déficit des caisses de retraites ne se pose pas de façon urgente. Et il y a d’autres sources de prélèvements pour cela.

Mais le véritable souci de Macron est de conforter son électorat de droite, en démontrant la force de son autorité et sa rigueur financière. Où est dans ce schéma le souci de justice sociale ? On ne prétend pas représenter tout un pays en se bornant à être « Et de droite et … de droite » !

Et au delà de ce calcul politique, on pré-sent quelle est au final sa stratégie. Outre de faire la démonstration de sa capacité réformatrice, surfant sur les ruines des oppositions, il veut re-créer les conditions du duel Macron-Le Pen de 2017, comptant sur le réflexe de conservation de tous les démocrates. Mais attention. L’Histoire ne repasse que rarement les plats. La macromania de 2017 n’est plus guère garantie, loin s’en faut. Et on a vu ce qu’a pu coûter la déliquescence des oppositions au-delà de nos frontières. De Bolsonaro à Trump et en passant par Orban ou Johnson, en l’absence de la gauche, et lassés de subir les aleas de la mondialisation, les peuples peuvent se jeter dans les bras des démagogues.

 

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 10:37
Le nouveau monde macronien

La question des retraites, ou la justice sociale vue à travers le prisme macronien.

On prétend nous vendre au nom de la justice sociale un nouveau régime des retraites qui serait universel en supprimant les régimes spéciaux, lesquels pourtant visaient à prendre en compte les spécificités des professions, et notamment la pénibilité ou la dangerosité de certaines fonctions. Mais dans la foulée, c’est en fait une entreprise comptable, en manipulant le calcul de l’âge de départ. Il y aurait donc un âge légal de départ à la retraite, (62 ans) mais en sus, un âge pivot supérieur (64 ans) à partir duquel on introduirait un malus ou un bonus selon que le départ se produirait avant ou après.

Aujourd’hui où les étudiants entrent plus tard dans le monde du travail quand ils en trouvent, et où les seniors sont poussés vers la sortie à l’approche de la cinquantaine, bonjour les dégâts !

Dans le nouveau monde, le terme « légal » voudrait-il dire « bidon » ? Vous avez dit justice sociale ou gestion comptable ?

Il y a deux problèmes distincts à ne pas mélanger : la justice sociale, et le déficit financier des caisses de retraites. Prétendre instaurer plus de justice pour masquer un problème comptable, c’est de l’esbrouffe.

Concernant les enseignants :

Pour préserver le niveau de leurs pensions de retraites, le ministre promet de s’attaquer au problème des salaires et des primes. On sait de toute éternité que les enseignants français sont les plus mal payés des fonctionnaires en France, mais aussi parmi les enseignants européens. S’attaquer à la question de leurs salaires et les revaloriser ne serait donc que justice.

Or, là encore, dans la foulée, le ministre entend lier ce problème à celui du travail et des vacances des enseignants. Sous entendu : « les enseignants sont des fainéants, et s’ils veulent être mieux payés, il leur faudra bosser plus ». Comprendre : le ministre considère que les enseignants sont pour l’heure bien payés pour ce qu’ils font .

Est-ce ainsi que le ministre entend respecter ses administrés ?

Il y a un problème d’efficacité et de qualité d’enseignement, que les ministres successifs n’ont réussi qu’à traiter par petits bouts de rafistolage et qu’il faudra bien aborder dans son ensemble. Et il y a le problème du niveau salarial des enseignants qu’il faudra bien résoudre de façon équitable.  Ne mélangeons pas les deux.

Le gouvernement, par la voix de son ministre des comptes publics avance avec superbe le chiffre de 400 millions d’euros concédés aux enseignants en guise d’augmentation de primes, faisant croire par l’énormité de la somme globale avancée à la grande considération et à la générosité du geste. Mais ramenée au million d’enseignants, cela ne fait que 400€ brut par an par enseignant, soit même pas 30€ net par mois. Des clopinettes.

Mais ne feignons pas de chercher de la justice sociale là où on veut réaliser une économie de moyens. Là encore, résolution comptable.

Et puis, en fin de compte, quel mépris affiché !

En bref, des cacahuettes pour tenter de calmer la colère légitime des salariés, de la part de technocrates arrogants  qui prennent les gens pour des pigeons !

Attention ! Le printemps pourrait ne pas sonner que hors des frontières !

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26 octobre 2019 6 26 /10 /octobre /2019 15:22
La laïcité: ce que contient ce mot

Pour faire simple :

Il y a d’abord une histoire : en France à la fin du XIXè siècle, à l’avènement de la République, l’Eglise catholique qui ne voulait pas s’y rallier a tout tenté pour se réserver la direction des consciences et a résolument combattu l’école républicaine. Ce fut la France de la Calotte contre la France Républicaine.

On se rappelle par exemple que l’Eglise du Sacré Cœur de Montmartre a été édifiée pour expier la Révolution Française et ses produits dont la Commune de Paris de 1871.

Il y a ensuite une volonté : Créer l’Ecole pour tous et former d’authentiques républicains. La République a instauré l’Ecole gratuite et obligatoire.

Enfin il y a une politique : Pour intégrer tous les petits Français sans discrimination, empêcher toutes querelles philosophiques ou religieuses et enfin réaliser l’unité nationale on fit en sorte de réserver toute affirmation d’appartenance philosophique ou religieuse à l’espace privé.

L’espace public, et donc le service public resterait neutre, ses acteurs s’abstiendraient d’afficher tout signe d’appartenance particulière afin de garantir le respect de toutes les croyances et la paix civile. On ajouta donc à l’Ecole gratuite et obligatoire l’Ecole laïque.

C’est ainsi qu’est née en France la LAÏCITE. Bel idéal de paix et de fraternité.

Ce principe est désormais inscrit dans l’article premier de la Constitution de la France :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».

Ainsi sont définies les valeurs fondamentales de la citoyenneté française. Et c’est en partageant des valeurs communes qu’on forme une communauté.

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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 14:49
Laïcité à l'Ecole

Que de tergiversations à propos du principe de laïcité appliqué à l’Ecole. On assiste à des interprétations multiples et discordantes qui sèment la confusion. Et les pouvoirs publics n’échappent pas à l’imbroglio. Or, ces confusions profitent essentiellement à tous les intégristes qui cherchent à imposer leur conception particulière  de la règle républicaine. Il est bon pourtant de rappeler que :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale »

Termes de la controverse : pour mémoire :

D’un côté:

Le Conseil d’Etat dont le premier rôle est de conseiller le gouvernement  confirme dans son étude du 19 décembre 2013 que les parents accompagnateurs de sorties scolaires ne sont pas soumis au principe de neutralité, ce qui impliquerait qu’ils peuvent y participer tout en portant le voile. 

De même, La HALDE  (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité,) relève que d'une part, les parents accompagnateurs sont expressément exclus du champ d'application de la loi du 17 mars 2004 relative au port de signes religieux à l’école, et que d'autre part, les parents d'élèves sont des usagers du service public et non des agents publics, et qu'ils ne sont donc pas soumis au principe de laïcité et de neutralité des services publics.

 

De l’autre côté:

Christian Estrosi lorsqu'il était ministre délégué à l'Aménagement du territoire en 20061 déclarait au Sénat: « Les règles susceptibles de s'appliquer à la situation des mères d'enfants scolarisés relèvent de la compétence du ministre de l'Éducation nationale. Le parent encadrant une activité périscolaire est assimilé à un collaborateur occasionnel du service public, ce qui l'oblige au respect du principe de neutralité. La circulaire du 18 mai 2004 mentionne expressément que « les agents contribuant au service public de l'éducation, quels que soient leur fonction et leur statut, sont soumis à un devoir strict de neutralité qui leur interdit le port de tout signe d'appartenance religieuse ».

De même :

Extrait du rapport du groupe de travail présidé par André Rossinot sur « La laïcité dans les services publics » de septembre 2006 page 34 : « Elle [l'obligation de neutralité] concernerait également les collaborateurs du service public, y compris bénévoles, intervenant en milieu hospitalier, en milieu scolaire, dans le secteur social ou encore sportif « .

Ou encore :

Extrait d'une tribune du 10 décembre 2007 publiée par Libération :« Qu’ils soient ou non rémunérés ne change rien. Cautionner la présence d’accompagnateurs se discriminant eux-mêmes par le port de signes distinctifs indiquant un choix politique et (ou) religieux, c’est oublier la valeur d’exemplarité de l’adulte aux yeux de l’élève. » La publication de cette tribune contre la recommandation de la HALDE a été signée par de très nombreuses associations de protection des droits de l'homme : la LICRA, Ni putes ni soumises, SOS Racisme, Syndicat national du personnel de direction (SNPDEN-Unsa éducation), Union des Familles Laïques (UFAL)

Et encore :

En mars 2010, le Haut Conseil à l’intégration remet au Premier ministre des recommandations relatives à l’expression religieuse dans les espaces publics de la République. Dans sa recommandation no 4, le HCI recommande « l’adoption de mesures législatives afin de faire respecter le principe de laïcité à tous les collaborateurs occasionnels du service public » et notamment aux « accompagnateurs scolaires des écoles, collèges et lycées publics ».

On multiplierait à l’infini des prises de position aussi fermes confirmant la clarté du principe de laïcité au sein de l’Ecole. Ainsi :

Le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel dans une lettre datée du mercredi 2 mars 2011, exprime son accord avec la directrice d'un établissement scolaire de Seine-Saint Denis qui refuse la participation d'une mère d'élève portant le voile islamique durant les sorties scolaires. Il considère que dans ce type de situation, les parents d'élèves se placent dans une « situation comparable à celle des agents publics », et qu'ils doivent donc accepter « de se soumettre aux principes fondamentaux de ce service public », qui impliquent « la neutralité ». Luc Chatel ajoute qu'« il ne faut pas transiger avec la laïcité ».

 Le tribunal administratif de Montreuil (93) a estimé mardi 22 novembre 2011 que le règlement intérieur d'une école peut légalement exiger « des parents volontaires pour accompagner les sorties scolaires qu'ils respectent dans leur tenue et propos la neutralité de l'école laïque. »

Dans une étude adoptée par l'assemblée générale du Conseil d’État le 19 décembre 2013, et en contradiction avec son précédent avis au gouvernement ( voir plus haut) ce dernier indique: « Dans un même ordre d'idées, les exigences liées au bon fonctionnement du service public de l'éducation peuvent conduire l'autorité compétente, s'agissant des parents d'élèves qui participent à des déplacements ou des activités scolaires, à recommander de s'abstenir de manifester leur appartenance ou leurs croyances religieuses »25.

Et le Conseil d’Etat précise dans sa profonde sagesse « rétribués ou bénévoles ».

Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, indique le jour même dans un communiqué : « la circulaire [Chatel] du 27 mars 2012 reste valable ».

Il semble que l’ambiguité provient de ce que le statut des parents participant aux sorties scolaires est mal défini. Comme disait quelqu’un, « Quand il y a du flou, il y a un loup ».

Or, ce qui paraït indéniablement clair, c’est que leur participation répond à une situation bien précise : l’Ecole fait appel à des parents pour suppléer un déficit d’accompagnateurs internes. Dans ce cadre ils sont donc des remplaçants d’enseignants, intervenant dans le cadre de l’emploi du temps. Ils participent donc pleinement à une mission du service public.  Sinon, s’ils n’étaient que des usagers comme le prétend la HALDE, ils ne seraient présents que pour leur propre plaisir et non pas pour aider à la sécurité des élèves ? Mais alors, est-ce le rôle de l’Ecole de fournir du loisir à des adultes, et de surcroît, associés à des élèves, dans le cadre d’un emploi du temps scolaire ?

Alors, pouquoi tout ce tohu-bohu, sinon pour semer la confusion et pour d’aucuns faire triompher l’emprise du religieux dans la vie sociale ?

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17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 12:27
Quelle phobie?

Certains, les uns par ignorance précipitation ou confusion, d’autres pour des motifs plus ou moins douteux veulent nous enfermer dans un problème de voile islamique.

Ne nous trompons pas. La question précise est : l’interdiction du port ostensible de TOUS signes religieux au sein du service public. Cette mesure a été adoptée justement pour éviter toutes querelles à caractère confessionnel ou philosophique et toutes tentatives d’exclusion ou de harcèlement à ce titre. Bref, on assurait ainsi la paix civile dans le service public qui se veut ouvert à tous. L’antisémitisme, l’islamophobie ou la "curéophagie" s’y trouvent donc interdits par la loi.

Or, il apparaît de plus en plus fréquemment, mais est-ce un hasard, que quasiment seul le voile islamique  cherche ostensiblement à s’afficher, là où tous les insignes religieux sont interdits. Et pour résultat, une réaction contre cette ostentation. Du coup, il devient aisé pour certains de brandir le terme d’islamophobie pour exercer une sorte de terrorisme intellectuel envers les défenseurs de la laïcité. L'arme de destruction massive est déployée. On pousse ainsi insidieusement les gens à s’autocensurer. Il apparaît désormais que ce n’est pas la neutralité qu’on voudrait instaurer par exemple à l’école, mais une soi-disant exclusion de l’Islam qui serait cherchée. Un détournement sournois du sens du problème.

A qui profite le « crime » ?

Mais ne restons pas au milieu du gué. Où sont toutes les responsabilités d’une telle querelle déployée de toutes pièces dans laquelle tous les extrémistes et les idiots utiles s’engouffrent ?

Les islamistes, sans doute. Les populistes, en quête d’étendard, probablement. Mais ne dédouanons pas promptement nos responsables tous pusilanimes. Depuis que le problème a surgi, il y a une trentaine d’années avec l’affaire de Creil, à coups de circonlocutions en cascades, chacun évite d’entrer dans le vif du sujet. N’aurait-il pas été plus simple et clair de proclamer que :

« Tout participant bénévole ou rétribué à une mission de service public se doit de respecter et d’appliquer les règles du service public ». Point !

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15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 15:35
Voile islamique ou islamiste?

Un élu du Rassemblement National (ex Front National rebaptisé) s’en est pris verbalement à une femme voilée qui assitait avec son fils à une séance du Conseil Régional de Bourgogne.

On peut regretter que cet élu ait volontairement provoqué cet incident inutile, étant entendu que cette femme n’exerçait pas en l’occurrence une fonction quelconque au sein d’un service public.

Mais cette péripétie a fait ressurgir le débat sur le port du voile islamique dans l’espace public, et tout particulièrement à propos de l’accompagnement des sorties scolaires.

Faut-il accepter que des mères d’élèves portent ostensiblement leur voile quand elles participent aux sorties scolaires en qualité d’accompagnatrices d’élèves ?

Le débat s’est installé jusque dans les rangs du gouvernement. Or que l’on sache, les pouvoirs publics ont pour une de leurs missions de garantir la stricte application des lois et règlements qu’ils ont édictés.

Rappelons que les sorties scolaires se font en général dans le cadre des activités scolaires normales, pendant le déroulement de l’emploi du temps de la classe, et en accord avec le programme. Ce sont donc des activités propres à la classe, et donc partie intégrante du service public. Ces mères de familles doivent donc être considérées pendant toute la durée de leur participation comme des auxiliaires du service public, et à ce titre soumises aux règles normales du principe de laïcité : pas de signes religieux visibles, donc pas de voile islamique. Il ne devrait pas subsister de discussion quelconque à ce propos. Les mères qui proposent volontairement leur service doivent le savoir et s’engager en connaissance de cause.

Mais comme d’habitude, des voix discordantes surgissent opportunément pour semer le doute et tenter de tordre le cou à ce qui est pourtant clair et sans équivoque. Visiblement, on assiste là à une tentative inlassable de porter des coups de boutoir au principe de laïcité dans le but évident d’imposer la prééminence de la religion, en l’occurrence celle de l’Islam sur la loi républicaine. Et comme à l’accoutumé, il se trouve toujours des idiots utiles pour conforter la position des intégristes.

Ou bien nous resterons fermes sur nos principes républicains, tous nos principes, ou bien de secousses sournoises en secousses subtiles, les intégristes nous feront reculer et finiront par imposer leur vision communautariste de la société. C’est de petits pas en petits pas que vainquent ceux qui savent exploiter les lâches accommodements des pusillanimes. Soyons donc fermes et vigilants. Rappelons que la loi de 1905 sur le principe de laïcité a été adoptée pour faire échec  aux autorités religieuses catholiques qui voulaient s’opposer à la République en semant le trouble ou la guéguerre au sein de la société. Elle visait à restaurer la paix publique et y est superbement  parvenue. Ne laissons pas galvauder cette magnifique victoire.

La laïcité, rien que la laïcité, mais toute la laïcité !

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