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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 12:36
Justice sociale, justice fiscale

Après la violente secousse qu’a provoquée la propagation du covid-19 dans le monde et particulièrement chez nous, et compte tenu de la discipline et de la solidarité avec lesquelles la société dans son ensemble a contribué à la lutte, ne serait-il pas juste qu’en reconnaissance une complète révision soit entreprise pour restituer plus de justice sociale, indispensable à une solide cohésion au sein du pays ?

Une première priorité serait de recalculer l’échelle des salaires en fonction de l’utilité des tâches dans la cité. On a constaté par exemple le rôle indispensable des personnes assurant la propreté et l’hygiène des villes (les éboueurs) ou celui des aides à la personne, du personnel de santé, et dont bien des échelons sont mal rémunérés et mal considérés ; des enseignants appelés à la rescousse pour tenter d’assurer un service minimum utile au fonctionnement de l’économie et au continuum scolaire, et bien mal placés dans l’échelle des salaires eux aussi. Bien loin des salaires des footballeurs par exemple ! Et toute cette participation, au risque de s’exposer en première ligne à la contamination.

Une première perspective de justice sociale concernant les salariés pourrait être de revoir le mode de distribution des bénéfices des entreprises. Rappelons que l’entreprise, ce sont des entrepreneurs, mais ce sont aussi des employés qui la font tourner. Il serait donc justice qu’ils participent à la distribution. Des économistes avaient naguère proposé une distribution des dividendes selon la règle des trois tiers : un tiers pour l’entreprise, un tiers pour les actionnaires et le dernier tiers pour les salariés. Qu’attend-on ?

Pour faire face aux nécessités de la relance, l’Etat ne semble pas hésiter à enfreindre la sacro-sainte règle communautaire européenne de l’équilibre budgétaire. L’équilibre des comptes de la Nation s’éloigne vers un horizon fort lointain. Et la question lancinante est : Où trouver l’argent ?

A l’évidence, même si pour l’heure chacun s’évertue à imaginer des solutions miracles, au bout du compte, c’est le contribuable qui paiera, l’impôt étant la seule ressource pécuniaire de l’Etat. Mais motus ! Il ne faut pas effrayer les citoyens, surtout quand pointe déjà à l’horizon la présidentielle de 2022 dont l’issue paraît incertaine.

Or, la justice sociale voudrait qu’on revoie de fond en comble là aussi le calcul de l’impôt sur le revenu pour le rendre véritablement progressif et socialement juste. Et faire aussi le ménage dans la jungle des niches fiscales. Et que dire de la dite « optimisation fiscale » qui n’est qu’une fraude fscale déguisée ?

Selon les règles actuelles de calcul de l’impôt direct par tranches de revenus :

Un salarié dont le revenu mensuel s’élèverait à 916€ devrait acquitter un impôt de 1210€, soit 100€ par mois. Il lui resterait un revenu de 816€. Autant dire que l’impôt lui retire une partie du nécessaires. Comment après cette ponction, payer le loyer, l’électricité, tout ce qui est incompressible, et après, vivre correctement et s’épanouir ? Autant dire, la quadrature du cercle.

Un cadre dont le revenu mensuel serait de 20 633€ par mois devrait acquitter un impôt de 106 186€, soit 8848€ par mois. Il lui resterait un revenu disponible de 11 785€ par mois. On peut considérer que dans ce cas, l’impôt lui retire seulement une partie du superflu.

Et si on créait une tranche supplémentaire d’imposition à 50% pour la part de revenu annuel  supérieure à 260 000€, soit 21 666€ par mois, l’impôt total acquitté serait de 9 264€ par mois. Il lui resterait un revenu mensuel disponible de 12 402€. Des vacances aux Antilles ou dans le Pacifique seraient encore possibles.

Ah ! On entendrait inévitablement dénoncer à cris d’orfraie l’impôt confiscatoire ! Mais d’un point de vue civique, ce ne serait qu’un mode de justice fiscale et sociale. La voilà la véritable solidarité. Et ce serait un pas vers le nouveau monde si vanté par M. Macron lors de la campagne de la présidentielle de 2017, et qui depuis, s’est évaporé comme l’Arlésienne de Daudet/Bizet. Mais, comme dit la vox populi, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

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7 juin 2020 7 07 /06 /juin /2020 11:10
Civilisation, "j'écris ton nom"

Jusqu’à quand ce slogan « Plus jamais ça » brandi à bout de panneaux et clamé à tue-tête  après chaque atteinte aux personnes depuis la découverte en 1945 du génocide contre les juifs de tous pays ?

On pourra multiplier les proclamations, recommencer les manifestations et les marches blanches, rien n’y fera tant que l’Education partout dans le monde ne prendra pas dès l’école à bras le corps et sans faiblesse la dénonciation contre cette hydre dont les têtes sont le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.

Gardons en tête de façon obsessionnelle le beau texte de Jean Cayrol qui clôt le documentaire d’Alain Resnais « Nuit et Brouillard » et qui appelle à la vigilance

« …

Qui de nous veille de cet étrange observatoire pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux? Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre?

Quelque part, parmi nous, il reste des kapos chanceux, des chefs récupérés, des dénonciateurs inconnus. Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s'éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire, nous qui feignons de croire que tout cela est d'un seul temps et d'un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n'entendons pas qu'on crie sans fin ».

 

Sans fin ?

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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 15:43
Etrange Amérique!

Lu dans TELERAMA N° 3673 du 6 au 12 juin 2020, pages 4 à 8, dans un reportage consacré à Donna J. Haraway, philosophe et biologiste américaine, ces savoureux morceaux choisis :

 

« Et si nous faisions équipe avec les pigeons? La philosophe et biologiste américaine invite à créer de nouveaux liens de parenté avec les non-humains comme avec les humains. Et appelle à la fin d'un capitalisme destructeur.

A 75 ans, Donna J. Haraway nous invite à faire exploser tous les carcans et à apprendre à vivre « connecté aux autres», humains et non-humains. Le seul chemin possible, nous explique-t-elle depuis sa maison confinée de Californie, pour penser et vivre à l'heure du désastre écologique.

 

En tissant des liens les uns avec les autres, humains et non-humains. En apprenant, par exemple, à connaître et aimer les insectes pollinisateurs des plantes qui nous entourent, les microbes avec lesquels nous vivons ... En développant des rituels collectifs: partager un repas et célébrer la bonne nourriture

 

Comment les corbeaux ou les corneilles portent-ils le deuil, celui-ci n'étant pas une spécificité humaine? Ces histoires sont indispensables pour prendre soin les uns des autres et cultiver les arts de bien vivre et de bien mourir ensemble ».

 

Il y a déjà ceux qui croient au créationnisme, faisant une lecture fondamentaliste des textes bibliques : la terre et l’Univers auraient été créés par Dieu il y a exactement 6000 ans, en six jours de 24 heures, exactement comme nous le rapporte la Bible.

Et puis surgit un courant anti-spéciste, niant une quelconque différence de nature entre ceux qu’ils appellent les « animaux humains » et les « animaux non-humains ». Ceux-là professent un rigoureux véganisme, voulant interdire toute consommation ou utilisation de ce qui provient du monde du vivant. Pas d’alimentation carnée donc, ni œufs ni lait ni miel, mais aussi pas de vêtements confectionnés à l’aide de matériau prélevé sur l’espèce animale, tel que le cuir, la laine ou la soie, etc…

Maintenant, voilà qu’il faille chercher sérieusement à comprendre pourquoi corbeaux corneilles et pies, « nos semblables non humains » (sic),  portent habituellement le deuil alors que nous, animaux humains, nous ne l’endossons qu’en cas de perte d’un proche. Et dans la foulée, avant même qu’ils veuillent bien nous en livrer le sens profond, nous pourrions « partager un repas et célébrer la bonne nourriture », mais attention, végétarienne, of course! Et peut-être nous faudrait-il faire au préalable quelques excuses à nos semblables végétaux pour devoir les croquer à belles dents ?

Et dire que toutes ces élucubrations nous viennent des Etats-Unis d'Amérique.

Décidément, l’Amérique est une région de paradoxes. On redoute de tuer un microbe, notre semblable, en croquant une feuille de salade, cherchant à préserver de destruction massive toutes les espèces que Noé aurait véritablement sauvées du Déluge, et on tue sans hésitation Georges Floyd par asphyxie lors d’une interpellation de routine.

Obélix dirait: « Ils sont fous, ces yankees »

 

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31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 13:00
de la démocratie à la ratatouille

1965, Pierre Dac annonçait sa candidature à la présidentielle au nom du « Mouvement Ondulatoire Unifié (M.O.U.) » avec pour slogan : « Les temps sont durs, vive le MOU ! » et un  programme qui devait le conduire disait-il « sinon à la magistrature suprême, du moins à la station de métro la plus proche de l'Elysée».

1981, Coluche réitérait l’opération en déclarant « Je propose qu'on vote pour un imbécile qui n'y connaît rien, c'est-à-dire moi. » et  appelait : « les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s'inscrire dans leurs mairies et à colporter la nouvelle.

Jusqu’à présent la France est coupée en deux, avec moi elle sera pliée en quatre ».

2020 : Jean-Marie Bigard ne voulant sans doute pas laisser le monopole de l’humour (si, si il s’agit d’humour) à quiconque, déclare :

« Oui, ça pourrait m'intéresser. Si ça pouvait aider au peuple à avoir une voix sincère, qui ne ferait partie d'aucun parti politique, ça pourrait me tenter… Tu remarqueras que Parlement et gouvernement, ça finit par ment, … il n'y a plus aucun lien entre eux et le peuple. Et quand le peuple va vraiment se réveiller, ça va faire très mal. Des têtes vont devoir tomber… »

Et il ajoute que « son bras touche au trône »

Défense de rire ! On a remarqué le changement de registre.

On mesure le chemin parcouru en à peine plus d’un demi-siècle. Quel rapport avec la démocratie? Voyons.

Craignant que la démocratie soit faussée par l’intrusion de la pitrerie, De Gaulle en 1965, puis Giscard d’Estaing et Mitterrand en 1981 obtinrent subtilement que les saltimbanques renoncent à un projet que d’ailleurs sans doute ni l’un ni l’autre n’avaient sérieusement l’intention de mener jusqu’au bout. Chacun demeurait dans son couloir.

Et pour 2022 ?

En 2020, Bigard, lui, a eu droit à un appel téléphonique de Macron. Le Président serait-il sensible à l’humour (hum !) que pratique si finement Bigard ? Mais allons plus loin. Une candidature Bigard ne présenterait-elle pas l’avantage de fixer sur son nom  des voix qui auraient bénéficié au R.N. ? Du coup, avec l’effondrement du R.N. concocté et compte tenu de la déconfiture annoncée des oppositions, Macron serait à peu près assuré de figurer à un second tour programmé à la première place du duel qu’il appelle de ses vœux. Mais bon sang, mais c'est bien sûr, c’est le jeu de billard annoncé.

C’est fou ce qu’on vit une époque formidable !

 

 

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30 mai 2020 6 30 /05 /mai /2020 10:21
jeu à trois bandes

« L’ humoriste » (si, si !) Jean-Marie Bigard aurait évoqué la possibilité de sa candidature à la prochaine élection présidentielle au cas où il jugerait « la situation préoccupante » (sic). Ça sonne comme du Coluche, ça ressemble à du Coluche, mais ça n’est pas du Coluche. Et il paraît que le Président Macron lui aurait téléphoné. Et Bigard de déclarer avec son habituelle élégance: « Je ramène ma gueule je chie sur le président, et le président m’appelle. Je trouve ça génial » (Le Monde 30/5/20).

Génial en effet. Le président s’intéresse-t-il véritablement au monde du spectacle et de la variété sous toutes ses formes quelle qu’en soit la finesse ? Ne pourrait-on y subodorer un jeu à trois bandes ?

La manœuvre du parti présidentiel et de son chef consiste à ce qu’au second tour de la prochaine présidentielle se rejoue le duel Macron/Le Pen. Comprendre : «  Entre eux (R.N. ex F.N.) et nous (L.R.M.) il n’y a rien ».

Mais cette fois rien n’est plus sûr. Il n’est plus absolument certain que devant une telle éventualité le réflexe républicain des présidentielles de 2002 et 2017 se reproduise. Le fossé entre le Président et le peuple s’est considérablement creusé et nombreux des  électeurs notamment de gauche qui lui avaient apporté leurs suffrages pour la victoire en 2017 rongent leur frein. Pour eux, en cas de duel LRM/RN ce pourrait être la pêche à la ligne ou la belote. Et tant pis, que vogue la galère !

Dans ces conditions, le parti présidentiel ne chercherait-il pas à se garantir d’avance un matelas électoral à la droite de la droite tout en déshabillant le R.N. ?

Macron a déjà esquissé la danse du ventre auprès de Philippe Devilliers pour l’ouverture du Puy du Fou. Il reste à caresser les beaufs dans le sens du poil en cajolant le distingué Bigard.

Sera-ce suffisant ? Un pari bien risqué. Voilà une solution bien paresseuse. Il y a tant à faire. Selon une des raffarinades, « la route est longue et la pente est raide ».

 

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 13:40
Physique, social, que comprendre?

« Distanciation sociale » revient fréquemment dans les propos de certains responsables, quand il s’agit en réalité de distanciation physique, révélant ainsi chez eux une certaine réalité inconsciente ou inavouée. Car écoutons bien tout ce qui se dit des solutions envisagées pour redresser l’économie malmenée par le surgissement de la pandémie coronavirienne.

L’Etat va engager des sommes gigantesques, on parle de 300 milliards d’euros, pour empêcher le naufrage économique du pays. Exit alors la réduction de la dette du pays et les sacrosaints 3% de déficit autorisés par la Commission Européenne.

On peut considérer que cette démarche est judicieuse pour la santé du pays et de l’emploi. Car il est vrai, sans industrie, pas d’emploi.

Mais où trouver l’argent, ou plus exactement, comment renflouer ce creusement de la dette ? C’est là qu’il s’agit de bien prêter l’oreille.

On aurait pu imaginer entre autres de rétablir l’impôt sur la fortune immobilière, ne serait-ce qu’en signe de solidarité des plus riches, imposer à égalité capital et salaire, débusquer plus rigoureusement l’évasion fiscale, ajouter une nouvelle tranche d’imposition pour les revenus les plus élevés, fixer une limitation à la distribution des dividendes aux actionnaires, bref il y a dans le domaine des retenues un filon à explorer sans qu’il n’y ait une atteinte conséquente quelconque au niveau de vie des plus fortunés qui peuvent dormir de leurs deux oreilles sans craindre que le lendemain leur laissera l’estomac creux.

Mais qu’entend-t-on plutôt ?

Dans le sillage du MEDEF on suggère de travailler plus sans augmentation de salaire, ou qu’on supprime une semaine de congé, ou bien encore qu’on supprime certaines primes, on va même imaginer qu’il serait possible de toucher à l’épargne des citoyens, autant de suggestions qui préserve le pactole des possédants et comme d’habitude, que seul le monde du travail serve de variable d’ajustement.

Et surtout, quid sur le plan social ? Les resto du cœur ont été créés en France par Coluche en 1985 pour suppléer à la misère des plus humbles. Provisoirement, pensaient Coluche et ses soutiens, dans l’espoir que les pouvoirs publics dont c’est le rôle s’y substitueraient. Qu’en est-il aujourd’hui, 35 ans après ? Plus de nécessiteux aux portes des permanences de ces organisations. Plus de sans-abris, de sans ressources, de travailleurs pauvres ! Et combien de milliards d’euros pour ceux-là ? Que nenni, l’équilibre budgétaire, vous dit-on !

Et quand Macron affirme bravache qu’il ne sera pas question de revenir à l’avant pandémie, qu’entend-il par ce propos qui ne mange pas de pain ? Se rappelle-t-il au moins les charges de CRS contre ces aides-soignantes quand elles revendiquaient plus de revenus et de considération ?

Pense-t-il à l’écart existant entre la rémunération d’un footballeur moyen plus de 100 fois supérieure à celle d’une aide soignante, ou entre celle d’un quelconque saltimbanque de la télévision qui débite entre deux pubs des vulgarités et 100 à 300 fois supérieure à n’importe quel videur de poubelles pleines des déjections des nantis ? Se penchera-t-on enfin sur la valeur sociale des tâches assurées par tous ces travailleurs de l’ombre qui assurent quotidiennement la santé, le confort et la sécurité des citoyens ?

Alors ? Vous avez dit « distanciation sociale » ? Où allez vous chercher cela ? On croyait en avoir fini avec « la lutte des classes ».

Mais chassez le naturel, il revient au galop, et il risque de vous éclater à la figure !

 

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23 mai 2020 6 23 /05 /mai /2020 13:46
déconfinement ou déni social

Voici venue la phase de déconfinement, nous répète-t-on. Fin du confinement, donc ? Est-ce bien évident ?

Port du masque et gestes barrières fortement recommandés, et comment ne le seraient-ils pas vue la situation constatée, et d’ailleurs pourquoi pas imposés, parcs et jardins clos, plages interdites, bords de canaux réglementés, restaurants et salles de spectacles interdits, bref, tout un arsenal encadré afin de s‘assurer que le virus ne batifolera pas et n’opèrera pas les coupes sombres qu’on craint de voir fleurir surtout parmi les populations dites les plus fragiles. Alors, pourquoi ne pas le dire franchement ?

Donc, déconfinement ou plutôt confinement allégé ? C’est fou ce que nos responsables politiques aiment manier l’euphémisme ou la litote. Il s’agit de ne pas froisser l’opinion publique, de la cajoler pour garder intacte au frais son bulletin de vote.

Ainsi de la distenciation. La sécurité sanitaire impose qu’on respecte une distance respectable entre individus (1,5 à 2m) afin d’éviter toute propagation de virus par projection de particules de salives. Or, un bon nombre de responsables politiques ou sociaux s’obstinent à parler de distenciation sociale alors qu’il s’agit tout simplement de distenciation physique. Deux ou plus de personnes qui se rencontrent ou se croisent s’écartent physiquement les unes des autres par précaution sanitaire, quelle que soit leur origine sociale. (voir mon blog du 1er mai 2020 p 540 : Confusion ou inconscient ?)

Cette confusion verbale met au jour un lapsus révélateur  d’un déni inconscient: il y a bien dans la société une distenciation sociale ; Macron se croit autorisé à dénoncer « les employées illétrées » ou « ceux qui ne sont rien », les « gaulois réfractaires à ses  réformes », mais il se garde bien de tancer ceux qui gagnent de l’argent en dormant mais refusent tout effort de solidarité envers les nécessiteux ou les chômeurs. Que répond-il aux cris d’orfraie ou à la danse du ventre de tous ceux qui peuvent exporter leurs biens hors des frontières ou jouent impunément de l’optimisation fiscale ou carrément de la fraude fiscale quand on ose, O scandale ! évoquer un impôt sur la fortune, une tranche d’imposition supplémentaire pour les plus riches, ou un impôt véritablement progressif, ne serait-ce que par solidarité ? Solidarité, un insupportable gros mot quand on est sûr qu’il suffit de se contenter de dormir sur ses deux oreilles pour gagner de gros sous.

La voilà, la bien réelle distenciation sociale consciencieusement rangée sous le boisseau des non-dits et que soudain le virus covid-19 fait ressurgir au détour d’un lapsus.

Toujours l’incorrigible bal des faux culs

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17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 13:52
Faux culs

Faut-il que les « vieux » ou plus diplomatiquement les « troisièmes âges »  ou « les plus exposés » soient à ce point dérangeants qu’il faille chercher à tout prix à les condamner à l’extinction accélérée ou au confinement perpétuel ? « Cachez ces vieux qu’on ne saurait voir ». Tartufferie, tartufferie …

Car, voilà qu’on suggère ici où là, (et évoqué précisément à l’émission télévisée « C’est à dire », le 16 mai 2020 sur la 5) la crainte du sursaut du coronavirus aidant, de condamner particulièrement cette génération à l’exclusion des autres, et spécialement de la population active, à un reconfinement. Tiens, tiens ..., vous avez bien dit « la population active » ? Oui, bien sûr, on préfère parler de la population la plus jeune. C’est parce qu’elle est moins exposée à la contamination, nous dit-on. Mais comme bien entendu, et est-ce un hasard, c’est celle qu’on peut remettre au travail. Vous faut-il un dessin ?

Et même quelques sémillants médecins en sont venus à regretter publiquement qu’on n’ait pas uniquement confiné dès le début de la pandémie les plus de 60 ans, permettant ainsi aux autres de faire tourner normalement la machine économique. Leur argument est que pour les plus jeunes, le covi-19 n’était qu’un mauvais virus dont on sortait le plus souvent guéri. A voir le nombre considérable de victimes de tous âges grossir de jour en jour au cours de ces deux derniers mois, cette affirmation ne peut que susciter la consternation, surtout de la part de ces « sachants » abreuvés d’économisme plus que de santé. Hippocrate a dû se retourner dans sa tombe !

Mais, demandons nous pourquoi durant la période de contamination la plus tendue, ce sont les plus âgés qui ont représenté le pourcentage le plus élevé des décès ?  N’était-ce pas eux d’abord qui relevaient le plus d’une assistance respiratoire alors qu’on manquait dramatiquement de lits appropriés ? Ceux qui en ont bénéficié en sont sortis rétablis. Et pourquoi cette pénurie ? Bien entendu, interdit d’évoquer la gestion purement comptable de la politique de santé des gouvernements qui se sont succédé ces dernières décennies. Rappelons-nous les réponses opposées aux revendications du personnel de santé peu avant le surgissement du coronavirus. Avec quel mépris nos gouvernants n’ont-ils pas  renvoyé ces personnels à ce qui était alors considéré comme un caprice corporatiste. N’étaient alors d’usage que de leur opposer la violence des matraques et des LBD (Lanceur de balle de défense) ou la suffisance du mépris. Par exemple de Madame Agnès Buzin ministre de la santé : « Je souhaite que les personnels aux urgences ne passent pas leur temps à chercher des lits" répond-elle aux revendications exprimées.

Tellement plus confortable désormais de se défausser donc à l’aide de la prétendue sollicitude envers « les plus fragiles » que sont les Vieux qu’on affirme vouloir protéger comme des enfants irresponsables.

Voilà venu le temps des « faux culs ».

 

 

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6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 09:52
Du Covid-19

« Mise en accusation par les Etats-Unis pour ses dissimulations et ses mensonges dès l’origine de l’épidémie de Covid-19, la Chine se retrouve sous la menace d’une enquête internationale et de procès en dédommagement. Pékin rejette avec virulence toutes ces « allégations » après avoir accusé les Etats-Unis d’être à l’origine du virus ».

(in La Croix 5/5/2020)

 

Nous en sommes pour l’heure au stade des accusations péremptoires. Mais rien n’est encore prouvé. A chacun d’apporter ses éléments convaincants.

La pandémie est partie de Chine. On ne peut exclure que les chercheurs chinois aient mal contrôlé une manipulation de virus au cours de recherches dans leur laboratoire. Ils disposent en effet d’un laboratoire P4 (spécialisé dans les manipulations à risques et en principe hautement sécurisé) que la France les avait aidés jadis à installer.

Mais on peut aussi se borner à continuer de penser jusqu’à preuve du contraire que le virus est passé de la chauve-souris à l’homme par l’intermédiaire du pangolin qui figure parmi les mets gastronomiques des Chinois.  Tout cela reste à étudier sérieusement avec calme et méthode, sans rien exclure.

Mais que chacun apporte ses preuves et ses arguments en collaborant . Le monde est en droit d’espérer qu’il n’y ait ni guerre des insultes ni guerre des nerfs, encore moins « guerre froide ».

On retiendra cependant que les Chinois n’ont jamais été avares de mensonges, et que les Etats-Unis n’ont guère hésité à recourir aux manipulations. Souvenons nous du Général Powells brandissant à la tribune des Nations Unies « l’ampoule d’arme de destruction massive »  qu’aurait détenue l’armée de Saddam Hussein, tout cela pour entraîner le monde dans une nouvelle guerre contre l’Irak.

Mike Pompeo, secrétaire d’État américain prétend qu’il détient des preuves, qu’il les produise effectivement sans tarder. Il y va de la crédibilité des Etats-Unis et de la paix internationale.

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1 mai 2020 5 01 /05 /mai /2020 11:42
Confusion ou inconscient?

Le plus souvent, les autorités politiques et journalistiques nous parlent de « distanciation sociale » quand il s’agit pour l’heure par précaution sanitaire de « distanciation physique ».

Mais quel aveu subliminal! Il y a bien une fracture sociale, et elle se manifeste immanquablement par une distanciation physique tant chaque groupe social vit habituellement entre soi, ignorant jusqu’aux conditions réelles dans lesquelles les autres, et notamment les plus humbles vivent. A part Giscard en son temps déjeunant ostensiblement avec des éboueurs matinaux en présence des caméras, voit-on couramment des bobos germanopratins en ripaille en compagnie d’humbles trimardeurs, voire les fréquenter ou simplement les côtoyer?

La société d’ordres a perdu ses droits et ses marques avec la Révolution Française, mais par horreur du vide, une autre société, la société de classes, ou par souci d’euphémisme, disons une société fractionnée l’a remplacée avec ses codes et ses pompes.

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