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8 décembre 2020 2 08 /12 /décembre /2020 11:35
"ARD" comme ringard

Evoquant le projet de loi « renforçant les principes républicains » devant être examiné en conseil des ministres mercredi 9 décembre, le journal Le Monde du 8/12/20 titre :

 «  … l’offensive payante des laïcards ». Le qualificatif employé n’a rien d’innocent. On parle de laïcard comme on dirait revanchard, trouillard, bâtard, bavard, mouchard, pendard, politicard ou ringard, … le suffixe ard conférant au terme un sens péjoratif. Et l’offensive peut laisser penser à une sorte d’agression. On insuffle ainsi insidieusement un caractère illégitime au mouvement.

A vouloir tuer son chien, on l’accuse de la rage.

Que demandent les partisans d’une application sans concession de la loi de 1905 traitant de la laïcité ? Une fidélité sans concession à l’esprit du texte afin de garantir la paix civile et de faciliter la lutte contre les tentatives d’intimidation de courants religieux intégristes.

Alors pourquoi l’Islam dans tout ça? On oublie, ou on feint de l’oublier, il s’agit de lutter contre l’islamisme, courant idéologique fascisant qui s’appuie sur un Islam dévoyé afin de créer la confusion, d’entraîner une fracture dans la société et de renforcer ses rangs.

Rappellons que l’Eglise catholique, elle, qui avait mené une lutte acharnée contre la République au début du XXè siècle, provoquant à son corps défendant l’adoption de la loi de 1905 a fini par s’y rallier à la suite de l’encyclique du pape Léon XIII en 1892. Les catholiques et les chrétiens dans leur ensemble vivent donc au sein de la République leur foi dans la paix et la concorde .

Alors, ne cherchons pas à faire croire que ces défenseurs de la laïcité veulent « imposer l’invisibilisation du religieux dans l’espace public pour en réalité combattre l’Islam », ou que «  eux en font un combat idéologique ». Combat contre l’idéologie islamiste, résolument, oui. On a bien dit : islamISTE. Aucune confusion possible avec l’Islam que pratiquent paisiblement nombreux de nos concitoyens.

Mais sans doute pour emporter l’adhésion à la confusion, d’aucuns tentent de porter le discrédit contre cette défense de la laïcité qui ne serait pas « un groupe homogène mais plutôt complexe et diversprêts à toutes les compromissions avec la droite et l’extrême droite qu’ils prétendent combattre ».

La laïcité n’est ni de droite, ni de gauche. Elle défend la liberté pour tous. Et tout le monde est bien venu quand il faut battre la bête immonde.

Sinon, à les entendre, il aurait fallu durant la guerre 39-45 refuser de combattre le nazisme en s’alliant avec l’URSS honnie des démocraties, de Gaulle aurait du refuser le ralliement d’hommes droite dans sa lutte contre le défaitisme de Pétain en 1940, et n’aurait pas dû prendre des communistes dans son gouvernement de 1945 pour réaliser l’unité dans la reconstruction. A trop vouloir faire l’ange, on fait la bête.

Quant à Macron ce serait une girouette : « Entre le Macron candidat qui critiquait le laïcisme de Mediapart et le discours des Mureaux, il y a une différence nette ».

On oublie un peu vite que le pragmatisme nourrit fort heureusement la réflexion des dirigeants. Il faut se rappeler le virement du général de Gaulle naguère sur l’Algérie, passant de « Vive l’Algérie Française » à « la paix des braves », puis  à l’autodétermination pour finir par l’Indépendance algérienne, ou bien le ministre de l’Intérieur Mitterrand faisant condamner à mort des combattants algériens durant la guerre d’Algérie, évoluant vers le Président Mitterrand faisant abolir la peine de mort.

En vérité, comme le relève le journal, «  Ce ne sont pas les militants de la laïcité qui changent les mentalités, ce sont les attentats ».

Pas de confusion ni de procès d’intention, donc. Encore moins de dénigrement. Du débat au crible des évènements.

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3 décembre 2020 4 03 /12 /décembre /2020 17:30
Qui a la parole?

Y a-t-il des « dérives idéologiques » dans les milieux universitaires comme les ont dénoncées des députés LR auprès du président de l’Assemblée nationale ? (le Monde du 3/12/20)

A observer les menées de partisans des dits « décoloniaux, indigénistes, racialistes ou dégenrés » et autres idéologies nourries de sève revancharde ou de révisionnisme sociétal, oui à n’en pas douter.

Des personnalités telles que Sylviane Agacinsky à Bordeaux, Alain Finkielkrault à Scienses Po-Paris ou Mohammed Sifaoui à la Sorbonne par exemple y ont été interdites de parole sous la pression de ces idéologues sectaires parce qu’elles ne s’alignaient pas béatement sur leur diktat.. Autant dire  « fermez-la si vous n’êtes pas d’accord » ! Vous avez dit « liberté d’expression ? De quel côté est le sectarisme ?

Y a-t-il alors encore débat ?

Or, le rôle de l’Université est bien d’enseigner un savoir en train de se faire, un creuset de la recherche où se déroule un libre débat en cours. Mais où est le débat quand une faction impose ses dogmes en maniant la terreur, fût-ce verbale ?

Comme le dit le juriste et universitaire Olivier Beaud (le Monde 3/12/20) « les universitaires radicaux auraient délaissé la distinction … entre le jugement de fait qui fonde leurs recherches et le jugement de valeur qui fondent leurs opinions ».

Que cherchent ces indigénistes, racialistes, décoloniaux dégenrés et autres distingués revanchards dont la vindicte est dirigée contre tous ceux qui ont l’audace de ne pas penser comme eux, et a souvent des relents de haine des blancs pour les uns, ou des hétéros pour les autres?

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28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 12:36
Y a-t-il un pilote dans l'avion?

Les derniers évènements, tels les violences contre Théo Luhaka, la mort de Cedric Chouviat, l’évacuation particulièrement brutale du camp des migrants à Paris, ou l’agression sauvage contre Michel Zecler nous conduisent à nous demander si de la tête politique jusqu’à la chaîne de commandement des forces de l’ordre gardiennes de la loi, tous sont bien à la hauteur de leur tâche, et légitimement à leur place pour garantir le bon exercice des libertés individuelles ? Les forces de l’ordre sont-elles bien formées et bien commandées, ou reçoivent-elles des ordres appropriés ? Le ministre de l’Intérieur reste droit dans ses bottes face aux critiques et indignations et on n’entend pas M. Lallemand, préfet de police.

Rappelons :

Devant le tollé général en France et la condamnation générale à l’International provoqués par l’article 24 de la proposition de loi de sécurité générale visant à limiter la liberté d’information, M. Darmanin ministre de l’Intérieur déclare que cet article pourtant scélérat sera maintenu.

A l’évocation des incidents ci-dessus cités, il parle de « conneries » comme s’il était simplement  question de gamineries de cours de récréation. Si on lui fait part des violences policières pourtant avérées, il répond « je m’étouffe » ! Le pauvre!

M. Lallemand que des journalistes comparent à un « cow-boy »  semble inamovible.

Dans une authentique démocratie, on peut penser que M. Darmanin et M. Lallemand verraient leurs sièges pris de menaçantes secousses, voire la chaîne de commandement jouer au moins les chaises musicales..

Certes, les actes terroristes, la pandémie du covid-19 et les difficultés économiques sont sources d’inquiétudes et les citoyens sont  particulièrement en quête de sécurité, certains se montrant moins soucieux de libertés. Cela justifie-t-il que le pouvoir se laisse aller ainsi vers un autoritarisme risquant de dériver vers un régime policier que ne renieraient pas les pouvoirs populistes qui sévissent au Brésil, en Pologne ou en Hongrie, et que certains chez nous brocardent tout en gardant un silence prudent sur ce qui se passe à l’intérieur de nos portes ?

En misant sur l’autoritarisme et la surenchère de lois restrictives de libertés, le pouvoir macronien parviendra peut-être à resserrer les rangs dans son camp, voire à braconner dans les rangs de l’extrême droite pour s’assurer la victoire en 2022, mais rien n’est moins sûr, le vulgum pecus préférant toujours l’original à la copie.

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27 novembre 2020 5 27 /11 /novembre /2020 13:17
La police au scanner

La police est-elle par principe raciste ?Et est-elle violente ?

Répondre par l’affirmative impliquerait que l’on puisse relever dans le corpus réglementaire ou idéologique de l’institution des textes explicites qui en imposent la règle.

Or, rien de tel. Donc, dans son essence, la police de même que les autres corps de l’Etat n’est pas raciste.

Mais, y a-t-il dans la police des éléments foncièrement violents et/ou racistes ? A l’évidence, oui. Il suffit de parcourir les comptes-rendus de journaux de ces dernières années où sont relatés de multiples actes répréhensibles commis par ceux que la police elle-même devrait considérer comme des brebis galeuses.

On pourrait citer les exemples de Theo Luhaka mutilé par un policier en 2017, Cedric Chouviat mort étouffé sous les genoux d’un autre fonctionnaire en janvier 2020, les interventions musclées dans le campement  des migrants à Paris en 2020, le tabassage particulièrement sauvage du producteur de musique Michel Zecler à Paris en novembre 2020 ou celui de Paco Pompeani lycéen venu de Montreuil (Seine-Saint-Denis)  à Paris en 2016, et on en oublie …, bref une accumulation de ce qu’il faut bien appeler des affaires de violences et d’abus policiers.

Et fort heureusement, ces incidents ont pu être avérés grâce à des enregistrements videos que l’article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale voudrait d’interdire.

Il ne faudrait pas qu’en France, comme désormais aux Etats-Unis, les familles en viennent à recommander à leurs enfants de lever systématiquement les bras et regarder par terre dès qu’ils rencontrent un policier, et ce, afin d’éviter de risquer le passage à tabac ou pire, la mort..

Début septembre, le parquet avait notamment ouvert une enquête après la parution du livre Flic, dans lequel le journaliste Valentin Gendrot raconte deux années d’immersion au sein d’un commissariat, évoquant des « tabassages » et des pratiques « racistes ».

Alors, M. Darmanin, sans vouloir vous étouffer, êtes-vous prêt à entreprendre une enquête approfondie dans les rangs de la police afin de l’expurger des éléments troubles qui pourraient s’y trouver et redonner ainsi aux citoyens l’entière confiance qu’ils devraient avoir envers la police de la République chargée de les protéger et garantir leur intégrité physique ? Il y va de la cohésion sociale et de la réputation de la République Française..

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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 17:01
Islamo-gauchisme

Ce terme sous-entend une communauté d’intérêt entre la mouvance islamiste et celle de la gauche radicale.

En lisant le journal Le Monde du 26/11/20 ( la gauche et l’islamisme : retour sur un péché d’orgueil – Jean Birbaum p.34 ) on comprend mieux la pertinence d’une telle appellation.

En effet nous dit le journal, « Dans les années 1960, les révolutionnaires occidentaux avaient constaté que le « grand soir » se faisait attendre … Ils avaient alors placé leurs espoirs dans les insurrections d’un monde « tiers », dont l’Algérie indépendante constituait le symbole le plus séduisant » … et en 1980, l’ancien président algérien Ben Bella déclarait au journal « C’est l’islamisme qui offre les meilleurs chances d’une libération réelle ».

Pour une partie de la gauche européenne, nous dit Le Monde, « quand les dominés se soulèvent au nom de Dieu, il ne faut pas juger le détour qu’ils empruntent, car tôt ou tard ils délaisseront les chimères de la religion pour la vérité de l’émancipation ».

Or que constate-ton là où l’islamisme prend le pas ? C’est le religieux qui terrasse le politique, de gauche comme de tout autre horizon. Voir en Algérie la parenthèse du F.I.S. ou du G.I.A. ou dans l’Iran de Khomeny.

Tous ces intellectuels distingués n’ont visiblement rien appris de l’Histoire :

- En 1933 en Allemagne, devant la montée du communisme, les partis conservateurs pensaient qu’ils pourraient sans trop de risque confier le pouvoir à Hitler qu'ils prenaient pour un agitateur facilement manipulable, et dont ils pourraient ensuite aisément se débarrasser une fois le danger passé.

- On retrouve cet état d’esprit en France dans les années 30, ce que le général De Gaulle note dans ses « Mémoires de guerre », (collection Pocket, chapitre 1 : La pente), p 37 : « Il faut dire que certains milieux voulaient voir l’ennemi bien plutôt dans Staline que dans Hitler ».

On connaît la suite.

Aujourd’hui, la gauche radicale est généralement bien plus molle dès qu’il s’agit de défendre la laïcité face aux coups de boutoir des islamistes, ou quand le communautarisme pointe au sein des mouvements « indigénistes » ou « décoloniaux ». Le « grand soir » ou « la lutte finale » tardant à venir à son goût, la lutte sociale a cédé la place au combat identitaire. Son péché d’orgueil rend l’extrême-gauche amnésique.

 

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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 20:58
halte, Police!

Les images télévisées montrant la dispersion des campements de migrants à Paris ces jours de novembre 2020 ont quelque chose de consternant, voire de révoltant dans le pays de la Déclaration des droits de l’homme. Certes, le problème de l’immigration, et notamment quand il concerne l’immigration clandestine est fort complexe et ne se résout pas simplement en invoquant le concept d’humanité ou d’hospitalité, surtout en période de crise sanitaire et sociale.

Mais ces scènes particulièrement violentes nous ramènent inévitablement aux multiples incidents d’origine policière survenus lors de récents incidents ou manifestations de rues ou de quartiers : gilets jaunes, affaire Théo Luhaka, Cedric Chouviat ou autres.

Ainsi,

« A aucun moment … Théo Luhaka, qui cherche à faire une carrière de footballeur et a alors un casier judiciaire vierge – il a depuis été renvoyé devant le tribunal correctionnel dans une affaire d’escroquerie –, n’a été aperçu en train de commettre le moindre délit.

 Le 2 février 2017 le chef de bord B., qui se trouve sous lui, envoie des jets de gaz lacrymogène à bout portant … L’agent A. … assène des coups fouettés aux jambes, avant d’en porter un avec le manche de l’arme derrière la tête. Un geste disproportionné étant donné le fait que le jeune homme est déjà au sol … alors que D. frappe Théo Luhaka au visage, le gardien de la paix A. donne un coup d’estoc avec sa matraque, pointe en avant, au niveau des fesses. Il ne le sait pas encore, mais il vient de provoquer une blessure très grave, une plaie longitudinale du canal anal et du bas rectum en continuité et sur le trajet de la lésion sphinctérienne », dira le rapport médical. En langage courant, Il a perforé la chair à côté de l’anus, créant un nouvel orifice de 10 cm de profondeur. Le jeune homme s’effondre sous la douleur … L’agent D. lui donne un crochet dans le ventre. Il est ensuite menotté. L’agent A. place son genou sur sa nuque, "un geste non nécessaire et dangereux », relève la Défenseure des droits …

L’équipage de la BST n’en a pas fini avec Théo Luhaka. L’agent A. l’a redressé et l’a assis adossé au parapet. Alors qu’il a toujours les mains menottées dans le dos, le policier le frappe à deux reprises au visage. Sa tête heurte le mur. Son chef de groupe, le gardien de la paix B., le repousse à son tour violemment contre le mur. Son crâne cogne à nouveau le béton …

L’avocat du jeune homme a longtemps porté ce dossier avec son associé, un certain Eric Dupond-Moretti, devenu depuis ministre de la justice » (Le Monde 25/11/20)

Ou encore,

« J’étouffe ! » Le cri d’agonie est répété sept fois. Ce sont les derniers mots prononcés par Cedric Chouviat le 3 janvier 2020, lors de son interpellation par la police quai Branly, au bord de la Seine, à Paris…

L’homme a été plaqué au sol sur le ventre ; d’après un témoin présent sur les lieux, une clé d’étranglement a été effectuée. Victime d’un malaise cardiaque, Cédric Chouviat a été transporté à l’hôpital dans le coma. Il est mort deux jours plus tard. L’autopsie a mis en lumière une asphyxie avec « une fracture du larynx ».

« Cette tragédie est la signature, pour qui peut en douter, du fait que l’emballement répressif en France est un facteur de déshumanisation, y compris et malheureusement pour ceux qui devraient inspirer confiance et sécurité aux citoyens français : les derniers mots de Cédric font de son cri d’agonie un cri universel », estiment Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth. Pour Me Arié Alimi, ce drame met en cause les méthodes policières. (Le Monde 20/6/20) 

On peut encore évoquer les nombreux incidents survenus lors des manifestations des gilets jaunes en octobre-novembre 2018.

Dans tous ces exemples, on a vu la police montrer une exceptionnelle brutalité souvent disproportionnnée au regard du déroulement des évènements.

Mais il ne faut surtout pas parler de « violences policières » sous peine de voir le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin « étouffer » (sic) littéralement. Alors regrettons tout de même que nous constations une montée crescendo du caractère particulièrement « musclé » du comportement de la police, nous offrant d’elle une image fort peu républicaine des forces de sécurité. On use ici de termes diplomatiques pour ménager la santé de M. Gérard Darmanin. Tout cela nous éloigne regrettablement du climat consensuel qui avait prévalu lors des attentats terroristes contre Charlie-Hebdo le 7 janvier 2015. Mais à qui la faute ?

Comme la femme de César, les gardiens de la loi que sont les représentants de l’ordre doivent être irréprochables.

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10 novembre 2020 2 10 /11 /novembre /2020 11:37
Ecologie, nouvel horizon?

On ne peut parler sérieusement d’écologie qu’en y associant implicitement la notion de frugalité. En effet, comment ménager la nature sinon en refrénant notre propension naturelle à tirer le maximum des ressources exploitables et à pousser le plus loin possible notre inventivité dans tous les domaines ?

Les partisans de la décroissance peuvent prêcher autant qu’ils veulent par l’exemple, annoncer l’apocalypse, préconiser un mode de vie monacal, prôner le ralentissement en économie et le malthusianisme en démographie, ils n’éteindront pas l’esprit d’initiative et d’entreprise qui habite la nature humaine. Et selon la loi dite de Gabor, « tout ce qui est possible sera fait un jour ».

Dès l’instant où l’être humain a inventé l’agriculture et l’artisanat pour échapper à la pénurie, il a eu tendance à emmagasiner, puis à inventer encore et toujours. L’humanité  ne passe pas de Lascaux à la station spatiale internationale pour soudain tout interrompre  brutalement.

C’est ce qu’exprime l’économiste Daniel Cohen en intitulant un de ses essais « Le monde est clos et le désir infini ». et en y citant ce que le philosophe René Girard disait et que j’avais repris ailleurs : « Une fois que les besoins primordiaux sont satisfaits, et parfois même avant, l’homme désire intensément, mais il ne sait pas quoi ».

Bref, toujours aller de l’avant. Comme le cycliste, si l’être humain s’arrête, il sombre.

Alors, l’écologie pour ménager l’environnement, oui, mais sans  « la carotte ou le bâton ».

 

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8 novembre 2020 7 08 /11 /novembre /2020 13:08
santé publique

Le journal « Le Monde » du 8/11/20 page 9, sous le titre « «Des malades ne seront pas pris en réanimation. On s’y prépare» relate les propos de Bertrand Guidet, chef du service de réanimation à l’hôpital Saint­-Antoine, à Paris :

«  Il y a une grande inquiétude …

Le facteur limitant, ce ne sera ni les locaux, ni les médicaments... Ce sera le personnel. Les 10 000 lits promis par le ministre de la santé, Olivier Véran, on n’y arrivera pas. En Ile-de-France, au pic de la première vague, on est monté à 2 700 lits, contre 1 100 en temps normal. Cette fois, on n’arrivera jamais à en ouvrir autant, car nous n’aurons pas le renfort des soignants d’autres régions et le personnel est fatigué.

Par ailleurs, il va falloir continuer à accueillir les patients non Covid….

Comment va-t-on tenir dans la durée ? Il y a des malades qui ne seront pas pris en réanimation. On s’y prépare …

On peut avoir une approche égalitaire – une vie vaut une autre vie – ou une approche utilitariste – certains patients, par leurs caractéristiques, sont plus prioritaires que d’autres. Entre une mère de trois enfants et un homme de 80 ans, faut-il tirer au sort pour attribuer le dernier lit disponible ? Bien sûr que non ».

Nous avons besoin d’un débat de société sur ce sujet … C’est un sujet tellement difficile. Où met-on le curseur ? Qu’est ce qui est acceptable ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? »

Ces réflexions, ce sont celles d’un humaniste confronté aux problèmes que lui impose brutalement autant que de façon immédiate, la pandémie du cobid-19 .

Mais comment une société bouffie de technologie de pointe prometteuse de bien-être et de sécurité absolue se trouve-elle soumise à un tel dilemme ?

Choisir entre la morale et l’utilitarisme, entre la mère de trois enfants et le vieillard qu’on voudrait présenter pour les besoins de la cause comme cacochyme et passablement gâteux,  évidemment, « il n’y a pas photo » comme on serait tenté de répondre. Tout de même une question de société plus profonde qu’il n’y paraît : quelle est la place des vieux dans nos sociétés où l’existence et « les besoins primordiaux étant satisfaits, et même avant, l’homme désire intensément, mais il ne sait pas quoi » ( René Girard)?

Mais ce problème ne surgit pas de néant, il ne s’impose que parce que des responsabilités l’ont laissé naître.

Le rôle d’un gouvernement est d’armer la société qui l’a mis en place contre les aleas de la vie, et notamment de lui garantir la sécurité y compris sanitaire. Il doit faire des choix.

Or, quid du programme de santé élaboré et pratiqué par nos gouvernant successifs depuis bien des décennies ? : Suppression drastique des moyens notamment dans le domaine de la santé,  moins d’hôpitaux, moins de lits, moins de personnel soignant, une politique de désertification de ce domaine qui constitue pourtant la base du bien-être et de la sécurité.

Il y a là une question de responsabilité dont il faudra bien que les gouvernants rendent compte.

Au temps de la Grêce antique, au sortir de leur mandat, les magistrats étaient obligatoirement soumis à la reddition des comptes, et ne partaient libres qu’avec le quitus.

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5 novembre 2020 4 05 /11 /novembre /2020 13:56
larmes éternelles

En réponse à Jean Castex, Premier ministre qui déplorait que « nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore », Mme Roseline Bachelot, ministre de la culture prenant ses distances rétorquait : « je me réfère à la phrase qu’a eue Emmanuel Macron et que je partage ».  (Le Monde du 4/11/2020)

Or qu’avait dit M. Macron en campagne électorale (2017) à ce propos, ? Ceci : « C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie … que nous devons regarder en face en présentant nos excuses » .

Toujours l’autoflagellation, le regard inépuisablement fixé sur le rétroviseur, comme si les historiens ne faisaient pas leur travail.

Mais puisqu’il faut absolument revenir indéfiniment et sans analyse sur le passé avec les lunettes grossissantes d’aujourd’hui, aiguillonnés comme nous le sommes par d’insatiables Fouquier-Tinville au couperet vengeur,  ne nous arrêtons pas à mi-chemin de la réminiscence. La colonisation ? Oui, à condition de ne pas avoir le regard borgne.

Pour inventaire à la Prévert :

Hébreux, Egyptiens, Macédoniens, puis Grecs, Romains et enfin Barbares, Huns, Mongols ou Seldjoukides venus des confins de l’Est, Arabes surgis du désert arabique, et on en oublie encore, pardon à eux, tous auraient-ils colonisé en dentelles ? Des séraphins descendus du ciel pour dégrossir des béotiens ?

La bêtise côtoie parfois la pseudo-rigueur.

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3 novembre 2020 2 03 /11 /novembre /2020 14:04
Il tourne, le vent

Le Monde du 3/11/2020 publie p.26 une tribune intitulée « La France ne doit pas tomber dans le piège tendu par les terroristes » cosignée entre autres particulièrement par la députée LFI Clémentine Autin et dans laquelle on peut lire :

« Il est urgent de nous mobiliser ensemble autour des principes laïques et républicains. Si nous échouons, l’islamisme radical aura remporté … une victoire décisive » »

Ou encore :

« Combien d’atteintes à la laïcité et à la liberté d’expression et d’enseignement restées sans réponse ».

Belle déclaration de principe qui cependant ne peut faire oublier les multiples tentatives de musellement exercées justement par tous ceux qui particulièrement à l’extrême gauche cherchaient depuis l’incident des foulards du collège de Creil à confondre intentionnellement lutte anti-islamisme et islamophobie pour faire taire les défenseurs de la laïcité .

Combien d’occasions où justement, tentant de défendre la laïcité et la liberté d’expression contre des attaques islamistes les tenants de la rigueur laïque se trouvaient accusés d’islamophobie, le débat se trouvant ainsi dévoyé et la question enterrée par tentative d’intimidation ? Car ne nous y trompons pas, en l’espèce, dans « islamophobie », il faut aussi comprendre « racisme », « rejet du maghrébin ». Subrepticement, on est passé à « la prédominance du racial sur le social, de l’ethnique sur le politique, du minoritaire sur la norme » (in Pascal Bruckner : Un coupable idéal. Edition Grasset.). Ce que disait également Elisabeth Badinter lors des évènements de Cologne en 2015, quand des émigrés d’origine africaine ou arabe ont agressé des femmes allemandes. : « Quand ce sont des étrangers qui sont en cause, alors les priorités changent ».

Lors de cet incident, Clémentine Autin justement twitait :

« Entre avril et septembre 1945, deux millions d’allemandes violées par des soldats, la faute à l’Islam ? »

Il faut se féliciter que des personnalités promptes à débusquer systématiquement l’islamophobie dans tous les combats les plus divers se découvrent subitement les plus farouches combattantes contre l’islamisme. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Certes, comme disait jadis le talentueux avocat-député-ministre Edgar Faure, passé du radicalisme au gaullisme, « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Mais à tournicoter indéfiniment dans tous les sens, on finit par attérrir sur ses premiers égarements.

 

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