Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 12:35

2006oct2-cannabis-5cibles.jpg

cannabis_aspects.gifCette distinction pour laisser croire à une différence de nocivité ou d’aliénation entre les drogues relève au mieux d’un angélisme benêt, au pire d’une vision proche d’une cécité désastreuse, voire d’une duplicité funeste.

Drogue douce le cannabis ou la marie-jeanne ? Où réside la douceur ? Dans la dangerosité ou dans l’effet d’aliénation ? Peu importe. A plus ou moins longue échéance, la dépendance et l’escalade opèreront. Et les ravages sinistres suivront. Des spécialistes ont démontré combien la prise régulière ou le mélange à d’autres produits nocifs menait au désastre. Et nombre d'accidents de la route sont là pour l'attester.

Du reste, prenons l’exemple du tabac et de l’alcool, qui sont des drogues aussi, ni douces ni dures, mais des drogues à part entière.

Personne ne contestera que l’usage de ces deux derniers produits, d’abord occasionnel, pour devenir insensiblement régulier conduit immanquablement à la dépendance. Le jeune qui fume sa première cigarette pour faire le fiérot comme ses aînés pourrait sincèrement jurer ses grands dieux qu’il s’arrêtera quand il voudra. Plus tard, il regrettera amèrement avoir mis le doigt dans l’engrenage et d’être désormais accro. Même piège pour l’alcool. Un verre de vin ou de whisky à l’occasion, quoi de plus banal et d’anodin, voire de convivial ? Plus tard, parce qu’on ne s’est pas méfié ou qu’on a connu un passage difficile, on ne peut plus se passer de son contingent d’alcool de toutes sortes, vins, whisky, bière ou autres béquilles censées libérer du stress ou de la déprime.

De la même manière apparemment anodine, la première bouffée de cannabis, comme les bouffées occasionnelles suivantes paraîtront d’une banalité consternante. Mais alors, pourquoi commencer ? Et qui peut jurer que si survenait un mauvais passage dans le cours de l’existence, les prises ne se feraient pas insensiblement plus fréquentes, puis plus régulières, conduisant inévitablement à une dépendance irrésistible ?

L’engrenage est alors engagé. Et l’accoutumance agissant, qui peut garantir qu’on ne s’acheminera pas ensuite vers d’autres produits plus forts et plus excitants? En l'occurrence, la preuve en est qu’on est passé du tabac ou de l’alcool devenus des produits trop banals et monotones à des substances  qu’on veut faire semblant de croire douces, mais apparemment plus excitantes, première étape d’un processus inéluctable si on cède à cette démarche.

Donc, douces ou dures, des drogues doivent être prohibées pour ce qu’elles sont, des drogues, sournoisement accrocheuses. Et ce n’est pas parce que le tabac et l’alcool sont en vente libre qu’il faut y ajouter une drogue de plus.

Bien entendu, tabac et alcool étant des drogues, pourquoi ne pas les interdire ? Idéalement, cela serait souhaitable. Mais les choses étant ce qu’elles sont, les intérêts économiques en jeu désormais si importants, il est politiquement et économiquement inimaginable d’engager brutalement une initiative dans ce sens. Au demeurant, n’y a-t-il pas de la part des autorités publiques une certaine hypocrisie à montrer leur ferme détermination à lutter contre le tabagisme et l’alcoolisme tout en favorisant leur production et en percevant au passage une taxe juteuse ?

En tout cas, quel que soit l’état de la question, rien ne serait plus néfaste que d’ouvrir la voie à une multiplication des drogues librement offertes à la consommation. Les circuits commerciaux se hâteraient de s’en saisir pour enclencher un phénomène de mode artificiellement entretenu et s’ouvrir un marché. Et le commerce illicite des autres drogues continuerait à prospérer.

L’Espagne et les Pays-Bas ont tenté l’expérience de la libéralisation des drogues dites douces : le constat est affligeant. Le nombre d’épaves en quête fébrile de la dose apaisante, à Séville ou Amsterdam n’a fait que s’accroître, et a fait apparaître en outre une délinquance urbaine liée à ce phénomène.

Quant au prétexte que la médecine recourrait au cannabis en certaines circonstances pour traiter certaines affections, signalons que la morphine et le curare aussi sont utilisés en médecine hospitalière, est-ce pour autant des produits inoffensifs dont la circulation et la consommation devraient être librement autorisées ?

On voit bien toute l’hypocrisie derrière laquelle se cache la démarche tendant à revendiquer la libéralisation de ces produits éminemment dangereux. Et voilà qu’à présent, revient publiquement la question de la libéralisation du cannabis et de sa taxation. Vous avez dit taxation ? Tiens, tiens, taxation ! Voilà qu’en ces temps de disette budgétaire, derrière le bonnet de la grand-mère indulgente point l’oreille du loup raquetteur.

 

Mais allons plus loin. A l'évidence, le commerce parallèle du cannabis dans les zones sensibles s'est considérablement développé, servant même de source de revenus de substitution conséquents pour des bandes désœuvrées  qui assurent au passage par cette voie les moyens de subsistance de tout un quartier. Ne faudrait-il pas voir dans l'éventuel projet des autorités publiques de libéraliser le cannabis un moyen d'éradiquer « en douceur » son commerce clandestin, faute d'avoir su ou voulu combattre ce trafic avec énergie et détermination? Ce serait alors un cruel aveu de faiblesse, voire de faillite.

 

Partager cet article
Repost0
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 16:53

ecole.JPGLe projet d’économie budgétaire du gouvernement Fillon pour ce qui concerne l’éducation nationale prévoit dès la rentrée 2011 la suppression de 15 000 à 17 000 postes selon les modalités suivantes :

Augmenter la taille des classes en écoles primaires et en collèges, par exemple à raison d’un élève de plus par classe. Cela devrait se traduire selon les calculs ministériels par une économie de 10 000 classes. Donc, dans un collège de 500 élèves par exemple, selon ce projet, on partirait du principe purement arithmétique que de 24 élèves par classe, moyenne initialement fixée par les textes, on pourrait passer à 25 élèves. Cela permettrait de supprimer une classe, et donc plusieurs heures d’enseignement et par conséquent de professeurs. Peu importe si dans la réalité le nombre de classes ou d’heures d’enseignement ne se répartit pas de manière régulière selon les niveaux et selon les enseignements. Le même processus serait appliqué en primaire.

Pratiquement, cela voudrait dire que dans chaque établissement, pour réaliser une telle opération, avant même que les conseils de classes n’aient apprécié les acquis des élèves et leur niveau scolaire pour le passage en classe supérieure, il faudrait calculer le nombre d’élèves à admettre dans chaque classe et le nombre de classes possibles à chaque niveau. On effectuerait alors le passage des élèves en classe supérieure en fonction des places disponibles. Autrement dit, le niveau requis serait fonction non pas de l’acquis de l’élève, mais du nombre d’élèves à accueillir. Que reste-t-il alors de l’éducation et de l’enseignement bien compris ? Une machine à calculer y suffirait et l’on économiserait encore sur les heures consacrées à l’évaluation des élèves.

S’il fallait encore démontrer que le gouvernement a une vision purement comptable de l’éducation, voilà chose faite.

De même, le remplacement des enseignants absents serait assuré en recourant systématiquement à des non-titulaires. Quand on sait que même en utilisant le contingent de titulaires-remplaçants disponibles dans les académies, il arrive que lors de la rentrée scolaire, de nombreuses classes ne parviennent pas à assurer l’enseignement de certaines disciplines,  on imagine la pagaille que le procédé suggéré engendrera immanquablement. Car les candidats à la suppléance ne se trouvent pas en claquant des doigts. Au demeurant, ils sont de moins en moins légion, la précarité de ce type d’emploi les poussant à rechercher d’autres débouchés. Il est bien terminé, le temps ancien où les diplômés sans emploi se pressaient aux portes des rectorats pour solliciter une embauche de maître auxiliaire.

Enfin, il sera mis fin à l’appel d’assistants étrangers en langues étrangères dont l’intervention dans les classes durant une année scolaire assurait aux élèves un bain linguistique non négligeable.

Toutes ces directives étaient préparées en catimini au sein du cabinet ministériel et seuls les rectorats devaient en être avisés pour exécution. La presse s’en est saisie. Qu’en résultera-t-il ? Comme d’habitude, un tel projet est préparé sans tambour ni trompettes, à la veille des vacances scolaires, comme le projet de réforme des retraites est élaboré à la veille de la coupe du monde de foot-ball. Cela permet de limiter dans le temps les risques de troubles ou de distraire l’attention.

Il reste que l’on voit bien à quel niveau d’estime et de préoccupation le gouvernement place le problème de l’éducation et de la formation de la jeunesse. Etonnons-nous ensuite du climat délétère et de l’état de délabrement précoce qui règnent au sein des établissements publics. Et l’on voudrait que les enseignants aient un moral d’acier pour affronter ce qui a tendance à devenir de plus en plus une foire d’empoigne.

Partager cet article
Repost0
1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 00:50

caisses-etat.jpgD’après le journal de l’île de la Réunion « clicanoo.com »:

Comment sont gérés les deniers de l’Etat ?

Pour un déplacement récent de 24h A/R à la Réunion, le Président de la République a dépensé plus de 1,6 millions d’euros en frais de transport (4 avions : 2 A319, 1 A310, 1 Falcon 50), pour l’impression de 10 000 invitations cartonnées, la location d’une grande salle et sa climatisation neuve, les frais de bouches (un buffet spécialement préparé par le traiteur saint-pierrois Stella), l’hébergement dans l’hôtel le plus luxueux de l’île (55 chambres luxueuses).

On se souvient en outre que naguère, M.Estrosi avait délaissé l’avion officiel pour louer un avion privé à 138 000€ pour rentrer d’outre-mer afin d’assister à une réunion à l’Elysée. De même, M.Jouandet louait un avion privé à 116 000€ pour rentrer de Washington. Au demeurant, en ce domaine, sait-on bien tout ?

Quant à l’Elysée, nous savons qu’entre 2007 et 2008, son budget avait augmenté de 18,5%, tandis que le salaire du président avait augmenté en 2007 de 172%.

Et nos gouvernants n’ont de cesse dans le même temps de nous répéter que les caisses de l’Etat sont vides, qu’il faudra travailler plus et plus longtemps pour mériter une retraite décente, qu’il faudra tailler à coups de hache dans les emplois de la fonction publique pour réduire le déficit abyssal des finances publiques, c’est à dire moins d’enseignants, moins de policiers, moins de médecins et d’infirmières, moins de soins nécessaires.

On voit bien où la droite fait ses coupes sombres et qui en fait les frais. Mais dès qu’il s’agit de toucher à ce qui fait le confort ou la magnificence des plus favorisés, on nous mène en bateau. Par exemple, pas touche au bouclier fiscal qui, du reste, nous dit-on, n’ajouterait qu’une infime goutte d’eau à l’escarcelle. Plus de 500 millions d’euros tout de même ! Et on sait que ce sont les petites gouttes d’eau qui font les grandes mares d’eau.

D’un côté, l’austérité, la rigueur qui ne veut pas dire son nom, un sévère tour de ceinture pour un jeun dont ne sait pas quand il finira, et de l’autre côté, les ors de la République, les fastes et l’apparat, la dolce vita ad vita eternam. Où est la République juste et égale pour tous ? « Je ne laisserai personne sur le bord de la route » avait promis le candidat Sarkosy, la main sur le cœur. Mais on sait bien que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Bien marris doivent se sentir aujourd’hui les électeurs de Sarkosy. Et impatients sont les autres pour enfin trouver une équipe de rechange qui offre une meilleure perspective pour construire l’avenir.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 10:18

costum-presLes medias ne cessent de nous répéter que Dominique Strauss Kahn a nos faveurs et qu'il serait donc le mieux placé pour battre Sarkosy à la présidentielle de 2012. Or, nous nous doutons trop de la façon dont sont souvent organisés et donc ce que valent les sondages, surtout en cette circonstance. Souvenons-nous des matraquages médiatiques concernant jadis la popularité de Rocard, de Balladur, de Jospin et plus récemment de Ségolène Royal, et même dans les années 60 de la campagne de l'hebdomadaire l'Express de l'époque pour promouvoir Monsieur X (Gaston Deferre?) paré du grand cordon et de la redingote présidentielle. Au final, rappelons-nous le ticket Deferre/Mendes-France dont le score à 5% avait laissé en 1969 la gauche à terre et les medias confits. On veut nous faire croire que ce sont les citoyens qui éprouvent un engouement pour telle personnalité alors qu'il s'agit tout simplement d'un matraquage médiatique en faveur de la coqueluche des medias pour convaincre les citoyens qu'ils ont LE personnage qu'il faut pour LA FONCTION qu'il faut. Au bout du compte, il suffirait presque de remplacer l’élection par les sondages. Un ticket DSK/Aubry nous a-t-on d’abord suggéré alors que ni l'un ni l'autre du duo n'avait encore émis le début du commencement d'un projet de gouvernement. D’émissions télévisées en publications diverses, le public est averti qu’il a désormais la personnalité adéquate pour le match annoncé. Et comme mise en bouche, peut-être un duel fratricide DSK/AUBRY avant la finale DSK/SARKOSY ? Car tout est présenté comme un pugilat pour lequel on pourrait presque nous inviter à prendre les paris. Non, vraiment, les medias devraient laisser les citoyens libres de réfléchir posément, et se contenter d'inciter les partis politiques à élaborer un programme sérieux et mobilisateur qui ne manquerait pas de  ramener les électeurs vers les urnes en leur offrant une alternative chargée d'espoir bien nécessaire par les temps qui courent. A chacun son rôle. Aux medias celui de nous informer des programmes ou des projets qui s’élaborent, et les citoyens se prépareront à exercer leur choix d’électeur en toutes connaissances de cause. Ainsi, la démocratie en sortira grandie.

Partager cet article
Repost0
21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 19:43

P008406_redimensionner.jpgL’Union Européenne a montré tout récemment à l’occasion de la crise grecque et plus généralement de la crise qui bouleverse actuellement l’économie mondiale  son inanité ou son inconsistance réelle. Chaque gouvernement national y est allé de sa propre vision et de sa solution restreinte pour tenter de combattre le fléau, et surtout de tâcher de préserver sa propre économie ou au moins d’en  limiter les dégâts. La seule préoccupation commune peut-être a été de sauvegarder l’euro, la monnaie commune. Et l’on comprend que ce souci partagé ne l’a été que parce que l’économie des partenaires étant totalement imbriquée, il y allait de la stabilité de chacun que ce secteur au moins fût protégé. Et au passage, on voit bien par cette péripétie que l’Europe n’est en vérité qu’un vaste marché commun régi par des technocrates auxquels les politiques ont confié le soin d’assurer la bonne marche de l’économie.

Au demeurant, il faut bien constater que chaque fois que la souveraineté des états membres court  un tant soit peu le risque d’être écornée, on assiste à une énergique levée de boucliers. Et ce n’est pas pour rien qu’à l’origine, les décisions avaient été soumises à l’unanimité. Un tel droit de veto n ‘a eu pour seul but que de préserver chaque état membre d’un choix qu’il jugerait contraire à ses propres intérêts. Le dernier avatar est l’émoi qu’a soulevé au sein de la communauté la proposition de soumettre les projets budgétaires des états à l’examen de la Commission Européenne. Sacrilège abandon de souveraineté nationale, comme si on oubliait tout à coup que c’était justement de la construction de l’Europe qu’il s’agissait.

Mais l’ambiguïté ne vient-elle pas de ce qu’avant de s’atteler à sa construction, on avait omis de préciser de quelle Europe on voulait ? S’agissait-il d’un espace géographique ? Alors quels partenaires et donc quelles limites ? Ou bien songeait-on à associer tous ceux qui voulaient bien partager un héritage commun ? Alors dans quels domaines ? Politique, philosophique, culturel, sociétal, etc,  bref ce qui consoliderait un harmonieux vivre-ensemble ? Dans ce cas, quels éléments constitutifs de ce patrimoine conviendrait-on de partager ?  C’est semble-t-il de tout cela qu’il aurait été judicieux de débattre avant de réaliser l’ensemble dont on voit bien aujourd’hui que la construction, non encore achevée d'ailleurs, déclenche de multiples polémiques. Les discussions sur l’entrée de la Turquie dans l’Union en est un retentissant exemple. Et les questions soulevées par une éventuelle candidature du Maroc en est un autre. Jusqu’où pourrait ainsi s’étendre l’Union européenne dont personne ne sait très bien  dessiner les contours et les caractères ?

Mais il semble bien que la question embrasse un champ ô combien plus vaste. L’histoire nous montre que par le passé, les tentatives d’élargissements d’entités politiques n’ont réussi que lorsqu’elles ont été entreprises conjointement par des peuples mus par un projet commun précis, et non pas dictées du haut d’une autorité si légitime fût-elle. Ainsi en a-t-il été des Etats-Unis d’Amérique, de l’Afrique du Sud ou de l’Australie par exemple. En revanche, l’URSS n’a duré que le temps de la contrainte communiste, plus récemment la tentative de construction de la République Arabe Unie entreprise par l’Egypte et la Lybie a connu une existence éphémère, les pays africains actuels contenus artificiellement dans des limites héritées des anciennes colonies n’en finissent pas de s’abimer dans des guerres tribales dévastatrices.. Et pour revenir à l’Europe, de vieilles nations comme la France, l’Espagne, le Royaume Uni ou bien d’autres se sont constituées au cours d’une histoire ancienne de près de mille ans profondément enracinée dans leur cœur. Et ce n’est pas en sautant comme un cabri sur une chaise et en clamant « Europe, Europe, Europe » (cela ne vous rappelle rien ?) qu’on escamotera cette réalité tenace qui fait obstacle à une fusion dans un moule commun.

Au reste, est-ce pur hasard si à Bruxelles flottent non pas uniquement la flamme étoilée de l’Union mais les drapeaux de chacun des pays constituants ? Verrait-on de la même façon flotter devant la Maison Blanche ou le Capitole les drapeaux de chacun des états américains ? Et à voir les déchirements qui opposent en Belgique les Wallons et les Flamands, on peut aisément imaginer le pugilat pas uniquement verbal auquel on assisterait s’il s’agissait de choisir une langue unique officielle européenne. De même, on  pourrait prédire l’embrouillamini que déclencherait par exemple la décision de remplacer les différentes fêtes nationales par la célébration commune de la naissance de l’Union européenne dans tous les pays membres.  Et combien de personnes en Europe considèrent et célèbrent "l’ode à la joie" tirée de la 9è symphonie de Beethoven comme l’hymne de l’Europe ?

Alors, quid de l’Europe rêvée par ses pères fondateurs ? N’aurait-il pas été plus raisonnable ou réaliste de tenter d’esquisser des ensembles régionaux plus modestes et plus centrés sur des projets limités mais consensuels ? Ces constructions achevées, il aurait été peut-être plus aisé ensuite de tenter un élargissement dicté par d’autres projets communs . Dans cet ordre d’idée, le projet d’un espace méditerranéen était a priori une idée judicieuse. Mais pour le reste ?

Partager cet article
Repost0
19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 09:28

top_25_milliardaires_canadiens.jpgLu dans le journal "Le Monde" du 18 mai 2010 sous la plume de Henri STERDYNIAK, éconmiste, diecteur du département économie de la mondialisation de l'OFCE:

"(Olivier Ferrand, président de Terra Nova) compare une retraite brute (avant CSG) à un revenu salarial moyen net (après CSG) qui mélange temps plein et temps partiel. En fait, en 2007, selon l'enquête "Revenus" de l'INSEE, le revenu salarial net moyen des actifs de 20 à 60 ans est de 1758 euros par mois, la pension nette moyenne des plus de 60 ans est de 1315 euros par mois. La pension moyenne représente donc 75% du salaire moyen.

De même, ... selon l'enquête "Revenus" de 2007 le niveau de vie des retraités est équivalent à celui de la population totale (102% en moyenne, 100% en médiane), inférieur à celui des actifs, y compris chômeurs (96% en moyenne, 92% en médiane) et à celui des actifs occupés (93% en moyenne, 90% en médiane). Le niveau de vie des retraités est juste égal à celui des actifs de moins de 55 ans (en moyenne).

....

Le vieillissement de la population fait que les revenus financiers des grandes familles capitalistes se concentrent chez des personnes âgées et se retrouvent donc dans la moyenne des revenus des personnes de plus de 65 ans, ce qui est peu pertinent pour juger du niveau de vie des salariés retraités. Au total, le revenu (y compris loyers imputés) des retraités est de l'ordre de 95% de celui des actifs (y compris chômeurs). Ce n'est ni scandaleux dans un sens ni dans l'autre.

....

La question n'est pas de diminuer les retraites, mais de trouver des ressources pour maintenir le revenu relatif des retraités."

CQFD.

D'où la question de l'assiette de prélèvement. Va-t-on enfin se résoudre à toucher aux revenus du capital et de la spéculation? Serait-il si scandaleux que l'argent "gagné en dormant" participe un tant soit peu à l'approvisionnement de la caisse des retraites de ceux qui par leur travail contribuent pleinement à faire fructifier le capital?

Partager cet article
Repost0
15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 08:52

La fiscalité des retraitésequite.jpg

Le rapport de la fondation Terra Nova sur les retraites que publie le Monde du 9-10/5/2010 est frappé au coin du bon sens au moins sur un point essentiel : il faut de l’équité. Justice sociale conviendrait mieux. Les remarques suivantes le rendraient encore plus complet:

La solidarité doit bien sûr jouer entre les générations, mais pourquoi pas aussi entre toutes les catégories sociales ? On pense notamment aux bénéficiaires des revenus du capital et de la spéculation que trop souvent on omet d’impliquer dans l’effort nécessaire. Gagner de l’argent « en dormant » ne doit pas dispenser de songer au malheur des autres. Et sur ce sujet, le bouclier fiscal est perçu comme un véritable scandale s’agissant de solidarité. Certes, la suppression de ce cadeau ne suffirait pas à elle seule à combler quoi que ce soit, mais ce serait une mesure d’équité et du coup de véritable solidarité. Et pourquoi dans la foulée ne pas évoquer la lutte contre la fraude fiscale ? il est arrivé naguère que des calculs évaluaient son montant à celui du déficit budgétaire.

Au demeurant, la solidarité entre les générations est déjà effective pour une part sans que cela ne soit claironné. N’oublions pas que nombre de parents retraités aident d’une façon ou une autre, mais le plus souvent pécuniairement leurs enfants ou petits-enfants menacés ou frappés par le chômage ou la précarité. Par ailleurs, bien des retraités interviennent au sein d’associations diverses et notamment caritatives à titre bénévole. Ainsi, sans que cela apparaisse de façon explicite, ces retraités contribuent à ce que le budget de l’Etat en soit soulagé et son déficit ralenti.

Les retraités disposeraient de revenus patrimoniaux ? Mais une grande partie d’entre eux n’ont eu toute leur vie active durant que leur travail pour bien, et ne disposent désormais pour seule ressource que leur retraite. Quant à la pension moyenne ou au niveau de vie moyen, la comparaison repose uniquement sur des chiffres qui proviennent d’un calcul purement arithmétique qui ne reflète en rien les réalités vécues, et inclut des hauts et très hauts revenus dont les montants participent à une majoration importante des moyennes. Et « une série d’avantages annexes » ? Lesquels plus précisément ? Et quid des primes et annexes dans le secteur privé et la haute administration qu’on ne comptabilise pas comme salaires et qui échappent donc au calcul ?

Si le taux de CSG des retraites est de 6%, n’est-ce pas aussi parce que les retraités ont déjà subi un prélèvement à 7% durant leur activité, y compris sur la cotisation pour la retraite ? Quant à la CRDS retraite dite provisoire sur dix ans, il suffit de rappeler que la RDS avait été prévue pour 5 ans pour en souligner l’hypocrisie. Et on se rappelle la création jadis de la vignette auto dite provisoire et pour les vieux, mais qui a perduré fort longtemps et a été diluée dans une fiscalité générale.

Aligner la fiscalité des retraités sur celle des actifs ? Certes, mais alors pour que la mesure soit équitable et acceptable, pourquoi ne pas aligner aussi les augmentations quand elles ont lieu ? Rappelons que l’augmentation des retraites est alignée sur l’indice officiel du coût de la vie et non pas sur celle des salaires. Mais sur ce plan, il faudrait d’abord ramener le patronat à plus de cohérence, lui qui appelle résolument les salariés à plus de modération en période de crise ou qualifiée de telle, mais refuse avec la même obstination les augmentations en période de croissance au prétexte qu’il ne faut pas perturber la relance. A la saint glin-glin, donc

Décidément, quel que soit le lieu d’où ils parlent, les technocrates de tous bords, formatés dans le même moule, ont les mêmes réflexes, éloignés qu’ils sont de la réalité  dans laquelle  vit le Français moyen, retraité ou pas.

Mais de tout cela, Le Monde s’ était déjà fait l’écho naguère dans un article (Le Monde 30nov/1déc/2008 : Heureux retraités), comme s’il s’agissait périodiquement de lancer des ballons d’essai afin de sonder la capacité d’indignation ou de révolte des intéressés qu’on chercherait à ponctionner toujours plus sans risquer de provoquer de vagues trop violentes.

Partager cet article
Repost0
15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 08:49

Attention« Les élèves perturbateurs en ligne de mire » titre le supplément  "Monde-Education" du 12 mai 2010). Suit au travers des articles toute une batterie de mesures envisagées afin, pense-t-on, de ramener le calme dans les établissements scolaires.

 Certes, la situation dans certains établissements est préoccupante et semble en certains endroits se dégrader un peu plus. Et il est indispensable de prendre des mesures éducatives ou disciplinaires afin de combattre ce fléau bien actuel et préjudiciable à l’enseignement.

Mais à l’examen, toutes ces initiatives se résument à contrer le phénomène en éloignant et en encadrant plus rigoureusement les individus concernés : mise à l’écart ou ségrégation, introduction de policiers dans les établissements perturbés ou menacés, voire sanction pécuniaire contre les parents jugés défaillants.

Et à y regarder de plus près, visiblement, le problème ne se réduit pas à une question de discipline ou de pédagogie. C’est de toute la question de valeurs et d’éducation, et risquons le mot, de morale ou de civisme qu’il s’agit. Et qu’on ne nous fasse pas une fois de plus le coup de l’ordre moral qui est tout autre chose. Rappelons encore s’il en est besoin que chacun s’impose à soi-même une morale tandis qu'un régime autoritaire cherche à imposer aux autres un ordre moral..

Nous vivons une époque où les repères qui aident à vivre ensemble dans l’harmonie ont été complètement bouleversés, voire ignorés sinon abandonnés. Chaque groupe prétend énoncer ses propres valeurs et rejette ce à quoi les autres pourraient aspirer. Quant aux familles désunies, perturbées, ou menacées dans leur situation économique, elles ont souvent abandonné leur fonction éducative, absorbées qu’elles sont par  leurs préoccupations matérielles  ou psychologiques, laissant leur progéniture dériver sans boussole ni repères vers l’incivilité ou la délinquance. Aura-t-on supprimé ce qui cause leur défaillance ou leur démission en accroissant leur détresse économique? Et l’école ? On a assez dit qu’elle oublie parfois certains des siens sur le bord de la route, particulièrement ceux pour qui la culture et les savoirs qu’elle véhicule sont ou étranges ou étrangers. Ceux-là auraient besoin bien plus que les autres de son aide et de ses efforts.

C’est donc bien plus en amont et dans sa globalité qu’il conviendrait de prendre le problème, en y investissant un maximum de moyens et de personnels d’horizons multiples. Se limiter à assurer une présence policière dans les établissements ou dresser toutes sortes de grillages et de moyens de surveillance, créer des centres fermés d’éducation ne fait que tenter de corriger un mal qui est déjà fait . Mais pour que ce mal n’advienne plus, rien jusqu’à présent. Or, c’est à la fois tout le champ éducatif mais aussi social et sociétal qu’il faut appréhender si l’on veut éradiquer ce climat incivique. La tâche est immense, et par les temps qui courent, on peut se demander s’il existe vraiment une volonté politique forte pour s’y atteler. Il y a pourtant urgence. Et est-il nécessaire de le rappeler: La jeunesse d'aujourd'hui sera la société de demain?

Partager cet article
Repost0
3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 13:58

sarko.jpgSarkosy en Chine: la visite de M.Sarkosy en Chine pour l’inauguration de l’exposition internationale de Shangaï a été illustrée dans « Le Monde » daté du 30 avril 2010 par cette photo qui nous aura fait boire la coupe de l’humiliation jusqu’à la lie.

Que le président de la République cherche à réchauffer les relations franco-chinoises, quoi de plus naturel, voire de hautement souhaitable. Il est du rôle d’un chef d’état de chercher à préserver les intérêts de son pays au regard des pays partenaires. Et que la morale y trouve son compte ou non, le réalisme politique (Realpolitik)  entre de plain-pied dans les relations diplomatiques. En l’occurrence, on admet donc, bien que souvent en grinçant des dents, que la litote ou l’impasse nous frustre des observations que nos dirigeants pourraient légitimement adresser au gouvernement  chinois concernant par exemple le respect des droits de l’homme. Et lors des jeux olympiques de Pékin, la reculade de nos dirigeants concernant l’affaire du Tibet était déjà pour les Français une couleuvre bien indigeste.

Mais rien cette fois n’obligeait M.Sarkosy à effectuer cette courbette appuyée pour saluer le président chinois, ce dernier ostensiblement raidi, droit comme un passe-lacet, semblant toiser son homologue français du haut de sa superbe, et lui dire « Toi, fais pas l’ malin ».

En général, les Chinois n’ont de considération que pour ceux qui leur résistent. Et en ce qui les concerne, ils s’appliquent avec un soin aigu à « sauver la face » en toutes circonstances. Que peuvent-ils penser alors, lorsqu’ils ont devant eux un interlocuteur qui n’hésite pas à courber l’échine la face orientée vers la terre, comme en une allégeance ou une contrition ? « Excusez-moi de m’excuser » écrirait un célèbre humoriste. pour légender la photo. Quo non descendam ?

Partager cet article
Repost0
26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 13:32

grand-sceauRF---copie.jpgAvril 2010 : une jeune femme est verbalisée pour avoir conduit sa voiture entièrement voilée d’une burqua, au motif que ce faisant, elle avait une vision tronquée mettant en danger autant elle-même en tant que conductrice que les passants qu’elle n’était plus en mesure d’apercevoir correctement.

Suite à cette interpellation, la police constate qu’elle est mariée à un homme  par ailleurs marié religieusement à d’autres épouses, et que chacune d’elles, jonglant avec la loi française, bénéficie des allocations de mère isolée.

Stupeur et débat animé.

Bien entendu, ne soyons pas naïfs. Que le pouvoir cherche à se refaire une santé et à redresser sa côte de popularité en chassant sur les terres de l'extrême droite, ou bien encore qu'il cherche à faire diversion  pour se donner un peu d'air devant les difficultés sociales du moment, rien  n'est à exclure. Mais allons au fond.

Dès qu'un problème empiète sur le domaine religieux, et surtout si c’est de l’Islam qu’il s’agit, le débat s’amplifie, voire s'envenime, et immanquablement, la communauté musulmane s’émeut en chœur. Et « l’arme fatale » est brandie : Islamophobie, une fois de plus.

En l'occurrence, d'une contravention pour conduite en condition non sure, on a fait un problème majeur, entend-on déplorer ici ou là.  Or, tout simplement, la contravention est-elle justifiée ? Si non, il existe une procédure précise et réglementaire pour la contester. Cela se produit maintes fois. Mais si elle l'est, alors pourquoi tout cet émoi soulevé par la contrevenante sinon pour provoquer le scandale? Au demeurant, a-t-on déjà vu souvent des contrevenants convoquer séance tenante une conférence de presse pour prendre le public à témoin de leur contestation??

Cela étant, de deux choses l’une :

Ou bien la burqua et la polygamie ne concernent qu’un cercle infime de musulmans peu intégrés, interprètes rigoristes d’un Coran souvent dévoyé, et réfractaires à toute laïcisation. Et c’est cette minorité qui se différencie de tous les Français musulmans qui ont normalement assimilé les lois de la république et s’y conforment sans problèmes qu’il faut impérativement rappeler au bon ordre républicain fait pour tous. A défaut, ils s’excluent eux-mêmes de la communauté nationale et doivent en subir les conséquences, voire l’exclusion. Aucune complaisance à leur égard. Il y a longtemps qu’ils testent les capacités de résistance de la République et tentent d’imposer leur propre interprétation de la citoyenneté qu’ils veulent communautariste. Et cela ne concerne en rien la majorité des musulmans respectueux des règles républicaines. Où est alors l’islamophobie dans cette régulière exigence de civisme bien compris ? Nous devons affirmer chaque fois que de besoin notre ferme attachement à nos lois et à nos règles.

Ou bien les musulmans dans leur ensemble estiment que chaque communauté identifiée par ses propres coutumes originelles place ses pratiques spécifiques avant la loi républicaine, et  ils revendiquent le droit de vivre selon leurs lois privées. Et du coup, nous sommes légitimés à nous demander si l’Islam est compatible avec la République laïque une et indivisible. Mais là encore, ce serait les musulmans eux-mêmes qui créeraient le problème, et encore une fois, nulle islamophobie, mais le droit des républicains de voir respectées leurs lois et règles démocratiquement choisies.

En aucune manière il ne faut céder à ce chantage qui tente de museler la critique et le rappel à la loi en manipulant l’accusation de phobie pour tétaniser le contradicteur. Ce serait ouvrir la voie à une sorte de terrorisme intellectuel. Les lois de la République, toutes ses lois, rien que ses lois, et pour tous.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de roger.rossi.over-blog.com
  • : questions d'actualité. Evènements vécus.
  • Contact

Recherche

Liens