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14 juin 2019 5 14 /06 /juin /2019 14:04
Démocratie, j'écris ton nom

En démocratie, le pouvoir désigné selon des élections libres par les citoyens agit sous le contrôle des représentants que le peuple a élus et réunis en un Parlement où se forment une majorité et une opposition. Tant que le gouvernement bénéficie d’une majorité qui soutient son programme, il peut l’appliquer.

Mais si l’opposition, exerçant son pouvoir de contrôle, réussit à rassembler sous un texte de « motion de censure » une majorité de votants, le gouvernement mis alors en minorité doit démissionner.

Or, que constatons nous aujourd’hui dans la France depuis 2017 ?

Emmanuel Macron, bénéficiant des luttes stériles des partis traditionnels rongés par leurs frondes de chiffonniers et leurs combats de chefs, et prétendant réaliser une harmonieuse synthèse « et de droite et de gauche », réussit à rassembler autour de lui des transfuges des deux bords lassés des querelles intestines, et remporte au premier tour de l’élection présidentielle  de 2017 une majorité relative de 24% des votants.

Bénéficiant au second tour du profond rejet exprimé envers la candidate du Front national, il est élu Président de la République.

Que va-t-il faire de son « Et de droite, et de gauche » ?

Premier ministre : Edouard Philippe, venant du parti de droite LR et soutien de la candidature d’Alain Juppé (LR) au premier tour de la primaire de droite.

Ministre de l’Economie et des Finances : Bruno Lemaire, ancien ministre du gouvernement Fillon (LR) sous la présidence de Nicolas Sarkosy et candidat LR à la primaire de droite en 2017.

Ministre des comptes publiques : Gérard Darmanin, venu de la droite (LR) et soutien de Nicolas Sarkosy à la primaire de la droite en 2017.

Emmanuel Macron adopte rapidement un style de présidence proconsulaire, « jupitérien » dira-t-il, manifestant ostensiblement sa prédilection pour « les premiers de cordée », témoignant une certaine désinvolture, voire un certain mépris envers les humbles, « ceux qui ne sont rien », « les illettrées », « ceux qui n’ont qu’à bosser pour s’acheter un costard », ou « ceux qui n’ont qu’à traverser la rue pour trouver un boulot ».

Bien que n’ayant rassemblé autour de son programme au premier tour de l’élection que 24% des votants, l’abstention s’étant élevée à 22% des électeurs, ses partisans ne cessent de marteler qu’il l’appliquera sans transiger. Et en effet, Macron restera « droit dans ses bottes », tenant résolument à l’écart tous les corps intermédiaires, représentants et élus locaux, qu’il semble considérer comme quantités négligeables.

A l’Assemblée Nationale où pourrait se manifester une volonté d’indépendance salutaire pour la démocratie, le pouvoir bénéficie d’une écrasante majorité qui fonctionne comme une simple chambre d’enregistrement sous la férule d’un président choisi selon la préférence de Macron.

Face à cet exercice solitaire du pouvoir, où sont les contre-pouvoirs, les oppositions ?

Silence radio !

Alors, est-ce cela la démocratie ? Où est l’opposition ? Qui, pour avancer des contre-propositions, qui pour offrir aux citoyens un espoir d’alternance ?

Décidément, en France, en 2019, hormis le macronisme et l’extrémisme, la politique est un vaste champ de ruine. On se rappelle les mots d’André Malraux sous la Présidence du général de Gaulle : « Entre nous et les Communistes, il n’y a rien » ! Hormis les étiquettes, nous y sommes.

 

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